La précipitation des événements — du
mouvement #NuitDebout aux manifestations répétées contre la loi Travail —
montre clairement qu’un climat insurrectionnel s’est désormais installé
en France.
Ce qui distingue un mouvement
insurrectionnel d’un simple mouvement protestataire est que le premier
s’inscrit en négation totale de l’ordre contesté, quand le second croit
encore possible de passer par une phase de négociations.
Les autorités politiques, les “élites” assiégées de l’ordre ancien,
les éditocrates du microcosme médiatique tentent du mieux qu’ils peuvent
de nier la portée de ce mouvement insurrectionnel, soulignent le
moindre débordement pour le discréditer, traquent le moindre signe, réel
ou inventé, pour en démontrer la faiblesse, en prédire l’épuisement.
Normal, ceux-ci sont les premiers menacés par la vague de fond en train de naître. Une insurrection ne fait pas de quartier.
Quand une insurrection devient majoritaire, on l’appelle révolution
Il y a pourtant une chose que je partagerai volontiers avec le carré
des assiégés du monde d’avant : oui, les insurgés sont minoritaires.
Mais le propre d’une insurrection est justement d’être toujours
minoritaire. Quand une insurrection devient majoritaire, on l’appelle
révolution.
Trop tôt pour dire si la vague insurrectionnelle qui secoue le pays se transformera bientôt en révolution.
Mais le feu couve réellement. Et les assiégés du monde d’avant ont
toutes les raisons de serrer les fesses : pas sûr qu’ils bénéficient
encore, eux non plus, du soutien majoritaire de la population.
Le Yéti
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