L’interdiction
de la manifestation de l’intersyndicale n’a aucune chance de passer
selon les critères classiques du droit, car il faudrait démontrer que
les forces de police sont tellement débordées qu’elles sont incapables
de faire face à l’action de casseurs.
Heureusement, nous n’en sommes pas
là. En revanche, c’est parce que nous sommes encore sous « l’état
d’urgence » que le ministère de l’intérieur a de vraies marges de
manœuvre. La question devient alors de savoir si, réellement, nous
sommes encore sous l’état d’urgence. La manif pourra-t-elle aller à
Nation ?
1 – Une liberté fondamentale
2 – La déclaration
3 – L’interdiction
4 – Heureusement, il y a l’état d’urgence
************
- Donc, c’est cuit ?
-
Que nenni, car il va falloir mettre la loi en procès. Il faut vérifier
si les critères de l’article 1 sont effectivement réunis, pour
autoriser des mesures aussi restrictives de nos libertés.
- Et que dit cet article 1 ?
-
Il dit que l'état d'urgence peut être déclaré « soit en cas de péril
imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public, soit en cas
d'événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère
de calamité publique ».
- Calamité publique, ça ne tient pas la route.
-
Exact. Donc, nous sommes sur la première donnée, à savoir « péril
imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public ». Huit mois
après les attentats de novembre 2015, et alors que de toutes les
procédures administratives de l’état d’urgence, aucune n’a conduit à
l’engagement d’une procédure judiciaire sérieuse, on peut se demander si
la loi votée le 19 mai respecte bien à la constitution… Et je rappelle
que le blog conteste
dès le premier jour l’application de l’état d’urgence, car les services
publics étaient tout à fait en mesure d’assurer l’ordre dans l’État, et
qu’il ne fallait pas sur-réagir.
- Alors une question prioritaire de constitutionnalité ?
-
Ce serait une pure blague, avec Fabius actuellement président du
Conseil constitutionnel qui est un des acteurs de cette législation sur
l’état d’urgence…
- Donc…
- S’il y a interdiction, il aura dans les heures qui suivent une procédure de référé-liberté devant le tribunal administratif (Art. L. 521-2 du code de justice administrative)
et un recours dans la foulée devant le Conseil d’Etat. Ce sera au juge
de se saisir de tous les éléments de fait et de droit pour trancher.
- Si l’interdiction est maintenue ?
- Étape suivante dans quelques années devant la Cour européenne des droits de l’homme…
- Rien à plus bref délai?
- Peut-être la réaction des manifestants interdits lors des prochaines élections…
- Aïe, aïe, aïe… Mais il faut voter pour Hollande, c’est le rempart contre la méchante droite.
-
Oui, cette méchante droite qui n’a jamais interdit les manifestations
pour la Palestine, ni les manifestations organisées par les grands
syndicats.
Pour lire en totalité les points 1/ 2/ 3/ 4/ activer le lien -> Actualités du Droit
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