À l'entrée de l'été, la surface encore gelée n'avait jamais été aussi
réduite. Les prévisions les plus pessimistes des spécialistes du climat
sont dépassées.
La banquise qui recouvre l’Océan Arctique est sur le point de passer un très mauvais été. Avec 1,3 million de kilomètres carrés de glace disparue, d’après les observations satellites, la nouvelle fonte estivale se situe au-dessus de la moyenne établie entre 1981 et 2010.
À l’entrée de l’été, la glace au large de la Russie, de la Norvège,
du Canada et de l’Alaska, n’a jamais été aussi réduite et ce qui reste,
notamment dans les zones côtières, est désormais souvent d’une épaisseur
inférieure à 50 centimètres. Une situation qui ne peut qu'accélérer le
réchauffement des eaux maritimes : la glace, couverte ou non de neige,
ne jouant plus son rôle de réfléchissement du rayonnement solaire.
Lequel est absorbé par la mer. Ce qui va contribuer, au cours de la
période estivale qui commence, au réchauffement de l’atmosphère dans ces
régions et, donc, à augmenter la vitesse de la fonte. Ce qui explique,
observent les scientifiques canadiens et américains, que la perte de la
couverture de glace soit actuellement de 74 000 kilomètres carrés par
jour. Soit une fonte dont le rythme est supérieur d’une moyenne de 70 % à
la norme constatée au cours des dernières années pendant lesquelles
tous les records ont déjà été dépassés.
À la fin de l’été, estiment les chercheurs du NSIDC, la situation de
la région sera donc plus que jamais exceptionnelle et pourrait entrainer
une situation climatique sans précédent. Source de tempêtes et de
bouleversement de la faune. Pour les ours blancs évidemment mais
également pour les poissons et les mammifères marins dont l’alimentation
est de plus en plus perturbée.
La situation de la couverture glaciaire du Groenland, également
victime du réchauffement de la zone arctique, est de plus en plus
inquiétante. Au cours du mois de juin, en effet, la température a
plusieurs fois dépassé les 23° Celsius dans la capitale Nuuk ; une
température qui, le 9 juin, a dépassé celle relevée à New York. Il
faudra évidemment, explique l’Institut météorologique danois, encore
quelques centaines d’années pour que la couverture glaciaire de l’île
disparaisse complètement. La fonte de ces glaces terrestres aura, année
après année, des conséquences catastrophiques sur le niveau des mers.
Elle se fait de plus en plus sentir sur le littoral américain et dans le
Pacifique.
Mais cette situation qui dépasse toutes les prévisions pessimistes
des spécialistes du climat ne semble troubler ni les parlementaires
américains qui annoncent la réduction drastique des crédits destinés aux
chercheurs spécialisés, ni le débat politique français.
politis.fr
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