dimanche 31 juillet 2016

Morandini, Balkany et les autres

Théophraste

Si l’on en croit les Inrocks, pour obtenir un rôle dans la websérie Les Faucons, produite par Jean-Marc Morandini, les jeunes hommes devaient penser à envoyer des photos d’eux nus, de face, voire se masturbant. Et éventuellement ne pas rechigner à sucer le maître.

Choqués ? Bah, il faut surtout voir dans ce scandale le niveau de décrépitude de nos médias, principalement de notre télé et de ses variétés. Thierry Ardisson est royaliste. Jean-Luc Delarue, qui fut chef d’une émission sirupeuse et putassière, provoqua un scandale en giflant un steward et en tripotant les seins d’une hôtesse.
Passons du coke à l’âne avec Cyril Hanouna qui fit verser un bol de nouilles dans le slip d’un de ses chroniqueurs et qui, en coulisse, a déféqué dans la chaussure d’un autre (ha ! ha, on se marre !). Laurent Ruquier, qui n’est pas le pire, a fabriqué Eric Zemmour qui lui doit tout. Antoine de Caunes a baissé son froc pour nous montrer un tatouage sur son derrière et il s’est prêté à un jeu où son nez se plantait plusieurs fois dans la raie des fesses d’une stripteaseuse.
Et Arthur, et Castaldi, et Nagui, et Dechavanne et Maïtena Biraben... Pouah !
Sans l’invention de la radio et de la télé, ces guignols creux, dont l’unique talent est le bagout, vendraient des cravates dans des parapluies retournés aux coins des rues. Ou de la vaisselle ou des matelas dans les foires. Ou des cartons de vins et des batteries de casseroles à des vieux, démarchés à domicile.
Faussaires surpayés, enrichis plus vite que les Balkany, ils truquent leurs émissions par des déferlements de rires intempestifs au moindre mot d’esprit, du genre : « Tu l’as vu ? Quoi ? Mon cul ! ha, ha ! » (1). Regardez-les rire et rire encore, et fort, et longtemps pour déguiser en humour leur vide neuronal.
Ah ! que vienne un Robespierre pour nettoyer les écuries d’un Paf qui nous dit, hilare : « Autant on sait parfois être vachards avec les politiques, autant on est épris de nous-mêmes et flagorneurs envers les comédiens, les cinéastes, les écrivains venus en promo ». Bizness…

Que disparaissent tous ces Narcisse enivrés de leur reflet dans le petit écran et on s’apercevra qu’ils ne manquent à personne et que leur nom s’oublie.

Théophraste R.

(1) Authentique, hélas ! C’est sur D8, « Touche pas à mon poste » : j’ai entendu s’y exercer Christophe Carrière, par ailleurs journaliste à L’Express.

Et voir : http://www.legrandsoir.info/un-enfumage-mediatique-demontre-en-cinq-etapes.html

Le Grand Soir

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