samedi 22 octobre 2016

Ce que la Poste ne devrait pas faire

Gérard Filoche           

Incroyable : ce printemps, il y a eu 214 jours de grève, record historique dans un Bureau de Poste à Rivesaltes.

C’était à propos d’une simple réorganisation et d’une diminution du nombre d’emplois, 11 grévistes ont tenu bon et gagné pour un de leur collègue injustement sanctionné et tout s’est terminé par la signature d’un protocole de fin de conflit concernant le paiement des jours de négociation. La direction Services-Courrier-Colis Golfe du Lion a démontré sa rigidité et son incompétence en imposant ces 7 mois de grève.
Cet automne, on assiste à un conflit de 37 jours dans 3 bureaux de Poste du 13° arrondissement de Paris. Et à un autre conflit de 31 jours, avec 200 salariés, sur le centre de tri du Havre.

À Paris le mouvement CGT Sud et FO, commencé le 7 septembre dans le 13° arrondissement. 37 jours pour obtenir, avec la CGT, SUD et FO :
- Comblements de postes vacants par la force de travail pérenne,
- Un emploi récupéré sur le cadre réglementaire du secteur,
- Un emploi en surnombre rattaché au secteur jusqu’à la prochaine réorganisation,
- Des moyens de remplacement pour garantir le niveau des effectifs,
- Une uniformisation des horaires d’ouverture des 3 bureaux (8 h 30-19 h),
- Des horaires de travail avec une réduction importante du nombre et de la durée des retours,
- Le remplacement systématique de tout départ à hauteur du cadre de référence.
Soit 2 emplois qui ont été récupérés, ce qui est…  inédit au Réseau sur Paris depuis 10 ans.

Au Havre le conflit portait sur :
- la délocalisation de l’activité de tri automatique vers le centre de tri de Rouen qui supprime des emplois,
- la suppression de 3 tournées de facteurs sur les 37 existantes,
- la prise de service retardée entraînant la perte d’une indemnité de collation (50 € par mois),
- la mise en place d’une « pause méridienne » d’une durée de 45 mn ou 1h non rémunérée qui remplaçait une pause de 20 minutes rémunérée.
C’est ce dernier point qui a cristallisé la contestation.  Il a fallu que le président du TGI décide d’une ordonnance imposant la négociation et la gestion des jours de grève et y participe lui même. Incroyable qu’il faille 31 jours de grève pour se faire entendre !
Qui sont donc ces dirigeants de centres Postaux pour faire durer à ce point des conflits avec leurs salariés ? Est ce cela la nouvelle « négociation » entreprise par entreprise ? Nous sommes pourtant dans un service public. Les revendications sont modestes, elles sont chaque fois le fait d’une majorité de salariés et d’une intersyndicale, la conviction et l’unité des agents démontrent leur sérieux.
Quelles sales visées se cachent derrière ces pratiques de la Direction de La Poste qui a reçu 300 millions de CICE pour l’emploi ? Tout cela pour des postes détruits,  démantèlement,  privatisation ?
Hollande a avoué ce qu’un « président  ne devrait pas dire ».

Reste à révéler ce qu’un « gouvernement ne devrait pas dire ». Et ce que « La Poste ne devrait pas faire ».

filoche.net

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