Comme un méchant ouragan, ces trois lignes de front sont en train de dangereusement monter en puissance et touchent au cœur même du système : la finance et l’économie mondialisées.

1. L’effondrement bancaire

Contrairement aux informations lancées imprudemment par notre AFP nationale, il n’y a toujours pas d’accord entre la Deutsche Bank et les autorités américaines pour une réduction de son insupportable amende de 14 milliards.
Ce refus d’entente peut paraître suicidaire : la chute de la première banque allemande, avec ses 42 mille milliards de produits dérivés merdeux, entraînera un effet domino irrésistible sur toutes ses consœurs, y compris américaines.
Mais il y a un principe à connaître pour comprendre le mécanisme d’un effondrement systémique : un système ne repose pas sur un pouvoir central unique dominant, mais sur une myriade de pouvoirs secondaires qui, au moment du naufrage, dans la plus extrême panique, cherchent à sauver leur peau sans se soucier de celles des autres, ni même des conséquences de leur égoïsme pour leur propre survie. Un peu comme ces désespérés qui se jettent dans le vide pour échapper à l’incendie d’un building.

2. L’effondrement pétrolier

Tout le système capitaliste actuel est basé sur l’exploitation des produits énergétiques, tout particulièrement celle du pétrole. Depuis des mois, les producteurs géants de pétrole essaient désespérément de faire remonter un cours du brut en chute libre. Faute de pouvoir relancer la demande, ils tentent de se mettre d’accord sur une baisse de la production, donc de l’offre.
Évidemment, selon le même principe du tout pour sa gueule énoncé ci-dessus, chaque producteur laisse aux autres le soin de faire les efforts nécessaires en y échappant lui-même. Attitude là encore suicidaire et qui conduit le plus gros de ces producteurs, l’Arabie saoudite, vers une faillite retentissante.
Mais il y a pire : l’AIE (Agence internationale de l’énergie) vient tout récemment de constater qu’aucune baisse de l’offre ne saurait compenser la baisse de plus en plus accélérée de la demande en matière d’énergie pétrolière, autre conséquence directe, par effet de répercussion, de la déliquescence du système.

3. L’effondrement du commerce international

Aujourd’hui, le chiffre annoncé des exportations chinoises pour septembre est proprement calamiteux : une chute “plus forte que prévue” de 10 % sur un an, annonciatrice d’un nouveau coup de froid polaire sur l’économie planétaire.
Marasme propre à l’économie chinoise ? Ce serait oublier que la Chine est d’une certaine façon le moteur de la production économique mondiale. La baisse des exportations chinoises, nullement compensée par la hausse d’une autre puissance productrice, témoigne d’abord d’une nouvelle forte dégradation de la santé de ses plus gros clients traditionnels : États-Unis, Europe…
À force d’accumuler les défaillances — et on n’oubliera pas ici leurs répercussions désastreuses sur les santés politique et morale des intéressés — le système planétaire dominant confirme sa chute désormais inéluctable. Faut-il s’en désespérer ?

Non, puisque quelles qu’en soient les douloureuses (mais de toute manière inévitables) conséquences, l’avènement d’un monde de demain un tant soit peu régénéré est désormais à ce prix.

Le Yéti