Institutions
pipées. Nous commémorons l’anniversaire du massacre
perpétré, le 17 octobre 1961, contre nos compatriotes résidant à Paris
le 17 octobre 1961, par la police française.
55
ans après, tout n’a pas été dit sur cet horrible crime dont l’Etat
français est responsable. Au-delà de la narration des faits que tout le
monde connaît, la vérité historique est toujours frappée du sceau
« secret défense » en France. 55 ans après, les autorités françaises
refusent toujours d’ouvrir les archives aux chercheurs sur cette
barbarie. Allant même, pour cela, jusqu’aux mensonges. Parmi les
nombreux témoins, Mme Monique Hervo, écrivaine française qui avait
manifesté ce jour-là aux côtés des Algériens, est toujours scandalisée.
Lundi dernier, et après un « appel contre l’oubli » elle a réaffirmé
qu’elle est « toujours autant horrifiée par le refus de reconnaître la
réalité du massacre du 17 octobre 1961 qui se déroula dans la capitale
française. Manifestation extrêmement pacifique de 40 000
Algériens contre un couvre-feu qui leur était imposé et de la
gigantesque ratonnade qui s’abattit sur eux ». Elle ajoute que « les
archives de la brigade fluviale, dont on disait qu’elles étaient
détruites, ne le sont pas ».
C’est précisément cette persistance de
l’Etat français à tout faire pour cacher la vérité qui devrait
interpeller autant les hommes politiques que les historiens. Certains
ont tenté d’accréditer l’idée de la totale et unique responsabilité à
Maurice Papon, préfet de police de Paris à l’époque. Sauf que les mêmes
ont tout fait lors de son procès en 1997 pour « crime contre
l’humanité » au motif qu’il avait fait déporter 1 600 juifs lors de la
Seconde Guerre mondiale, pour ne pas rajouter à son dossier les
massacres d’Algériens du 17 octobre 1961. Ce qui confirme que personne
ne peut croire qu’il ait pu décider seul les massacres en question sans
ordre de sa hiérarchie. D’abord, du ministre de l’Intérieur de l’époque,
Roger Frey, un proche de Jacques Soustelle, un acharné de « l’Algérie
française » et partisan de l’OAS. Ensuite du Premier ministre d’alors,
Michel Debré, autre défenseur de « l’Algérie française » devant
l’Eternel. Autant d’anomalies qui expliquent le fonctionnement bancal de
l’Etat français. Car et il ne faut pas oublier qu’un mois auparavant,
le 8 septembre 1961 plus précisément, le président de la République
française, Charles De Gaulle, avait échappé à un attentat de l’OAS dans
la commune de Pont-sur-Seine alors qu’il se rendait à
Colombey-les-Deux-Églises. Ajoutons que les Français avaient exprimé,
lors du référendum au mois de janvier (toujours) en1961, leur « oui
franc et massif » à plus de 75% pour l’autodétermination de l’Algérie.
Que des négociations avec le GPRA avaient commencé le 20 mai 1961. Dans
un tel contexte de fin de guerre, qui, en France, pouvait réagir
sauvagement contre des Algériens qui manifestaient pacifiquement ? Une
piste que l’Etat français refuse d’ouvrir, au nom de la cohésion
sociale.
Cependant, la vérité, sur le 17 octobre 1961 ainsi que celle sur le 8 mai 1945, éclatera. Tôt ou tard !
lexpressiondz.com
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