jeudi 20 octobre 2016

Les services de renseignement craignent le retour de Nicolas Sarkozy

Sarkozy, débat primaire 2016politique.net        

C'est sans doute du jamais vu. Mediapart a recueilli les témoignages de plusieurs membres de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), autrement-dit des renseignements français.

Et le constat est identique à chaque témoignage : tous craignent le retour de Nicolas Sarkozy. Pour quelqu'un qui fait de la lutte contre le terrorisme et l'insécurité une priorité, il y a de quoi être étonné.

Tout sauf Sarkozy

"Je n'ai pas entendu un seul commentaire favorable à Sarko dans ma boutique, s'est confié un gradé. À l'heure actuelle règne même le “tout sauf Sarkozy”. On s'en fiche un peu de qui sera élu du moment que ce n'est pas lui". "Beaucoup d'entre nous sont prêts à payer deux euros [le prix de la participation à la primaire novembre] pour être sûrs de le sortir. Ce sera un vote par dépit mais l'essentiel, c'est tout sauf lui", confirme un autre. Mais pourquoi ? "On l'a eu comme ministre, comme président, il nous a fait beaucoup de promesses. Et au final, il nous a tellement fait de mal..."

Les ratés du renseignement seraient liés à sa réforme de 2008

Tous affirment que la réforme du renseignement, portée par Sarkozy en 2008, est à l'origine des ratés de ces dernières années. "Nicolas Sarkozy tua les Renseignements généraux (RG) pour dissoudre l'essentiel de leurs effectifs dans sa DCRI naissante, pas encore devenue DGSI, explique Mediapart. Le reliquat fut reversé dans une entité créée pour l'occasion et sans réels moyens, la Sous-Direction de l'information générale (SDIG). Durant quatre ans, les dinosaures des RG ont eu l'impression d'être méprisés par le pouvoir alors en place. La SDIG était le parent très pauvre de la communauté du renseignement, au rang de laquelle elle ne figurait d'ailleurs même pas officiellement".
Même les anciens de la DST, qui étaient censés être les grands gagnants de la réforme, assurent que celle-ci a été dévastatrice pour les services : "On reproche à Sarkozy la perte de 60 % de notre capacité de renseignement dans les banlieues [le rôle dévolu auparavant aux Renseignements généraux], résume un ancien de la DST. En gros, tout ce qui nous manque aujourd'hui, toutes ces failles que les médias pointent après chaque attentat, cela vient de là !"

Source : - Matthieu Suc et Ellen Salvi, "La candidature de Nicolas Sarkozy inquiète... les services de renseignement", Mediapart, 07.10.2016.

politique.net

Aucun commentaire: