À l’image de l’action politique de Ian Brossat (PCF), adjoint au
logement à la mairie de Paris, le programme l’Avenir en commun de la
France insoumise et de son candidat Jean-Luc Mélenchon propose des
mesures ambitieuses pour répondre à la crise du logement que connaît
notre pays.
Les chiffres parlent d’eux mêmes, la France présente un bilan
désastreux en matière de logement qui empire année après année, quels
que soient les gouvernements qui se succèdent. Ainsi, selon les chiffres
de l’INSEE, datant de janvier 2014, il y a en France 2 640 000
logements vacants, ou vides. Dans le même temps, et toujours selon les
chiffres de l’INSEE, près d’un million de personnes seraient demandeuses
de logements sociaux. Certes tous les logements vacants ne signifient
pas qu’ils sont abandonnés, c’est parfois un choix volontaire des
propriétaires de les laisser vacants (1). Pourtant, lorsque 30 000
enfants sont sans-abri, lorsque près d’un million de personnes n’ont pas
de logements personnels, lorsque 4 millions de personnes sont mal
logées, tandis que 12 millions sont menacées d’un problème lié à leur
logement, la question d’une prise en main sérieuse par l’Etat ne doit
plus faire débat.
Six propositions sont mises en avant dans le programme l’Avenir en
commun afin de répondre à la crise du logement que traverse notre pays :
- Interdire les expulsions locatives, sans relogement.
- Construire 200 000 logements publics en 1 an, et pendant 5 ans, aux normes écologiques.
- Mettre en place une garantie universelle des loyers pour favoriser l’accès de tous au logement, par l’intermédiaire d’une caisse de solidarité alimentée par les bailleurs comme le défend la Confédération nationale du logement.
- Lancer un plan d’éradication du logement insalubre, de renouvellement urbain et de construction de logements sociaux en renforçant les sanctions des communes trop faiblement dotées en parc social.
- Imposer les hautes transactions immobilières par une taxe progressive.
- Soutenir les projets d’habitats participatif et coopératif.
Le droit au logement est un droit vital, fondamental pour chacun et
chacune, comme l’est d’ailleurs le droit à une santé, et une éducation
gratuite. L’urgence est telle, d’autant plus avec les vagues de froid
que nous connaissons actuellement, que des mesures fortes doivent être
engagées dans l’immédiat, en se basant notamment sur les propositions de
l’association Droit au Logement (DAL), et de la Confédération nationale
du logement, dont les militants sont au coeur des réalités quotidiennes
et des luttes concernant le logement.
Les réquisitions de logements vides, l’encadrement des loyers, la
construction de nouveaux logements, ou bien la transformation de bureaux
vides et inutilisés- comme le fait actuellement la Mairie de Paris,
permettront d’améliorer considérablement la situation. Mais les efforts
ne devront pas seulement se concentrer sur les personnes n’ayant pas de
logement, puisque des millions de personnes, qui possèdent un logement,
connaissent des problèmes récurrents d’insalubrité, sont menacées
d’expulsions, ou peuvent rencontrer des problèmes liés à l’eau, au
chauffage, ou à l’isolation. D’où le lien évident entre la précarité, et
le logement.
L’hypocrisie de la droite et de l’extrême-droite
Depuis quelques mois, des élus de droite, et d’extrême-droite ne sont
révélés être d’ardents défenseurs des sans-abris et des mal logés
français, principalement du fait de l’arrivée de migrants, et donc de la
nécessité de les accueillir dans des conditions dignes et humaines,
selon les droits évoqués dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du
Citoyen, texte qui se trouve au coeur de notre bloc de
constitutionnalité. Pour cela, une des solutions serait de construire
des centres pour ces réfugiés, qui ne viennent pas en France par
plaisir, mais pour fuir des guerres dont nous sommes en grande partie
responsables. Personne n’est heureux de quitter son lieu de naissance,
sa famille, ses amis, son travail, pour rejoindre un pays à des milliers
de kilomètres, risquer sa vie, en la confiant à des passeurs seulement
intéressés par leur argent.
Une fois cette vérité rétablie, il convient d’évoquer les faits. La
droite, et l’extrême-droite ne défendent en réalité la construction de
logements sociaux, et les sans-abris que pour flatter leur électorat le
plus hostile aux immigrés. S’opposer à la construction de logements- ou
de centres- pour des réfugiés, tout en clamant que rien n’est fait pour
les sans-abris français n’est pas nouveau. La logique voudrait donc que
lorsque des constructions de logements sociaux ou de centres pour
sans-abris sont proposées, la droite et l’extrême-droite devraient
approuver ces mesures. Or c’est tout l’inverse qui se produit, avec
parfois des actes ignobles comme l’incendie volontaire d’un centre pour
sans-abris qui était prévu dans le XVIème arrondissement de Paris (2).
D’une manière générale d’ailleurs, les villes- ou les arrondissements
parisiens- qualifiées de plus aisées et généralement dirigées par des
élus de droite, sont celles qui comptent le moins de logements sociaux.
Valérie Pécresse (Les Républicains), présidente de la région
Île-de-France, a, quant à elle, décidé de baisser le budget alloué aux
logement sociaux (3).
Un logement pour tous
Une politique sociale qui ne prendrait pas en compte la question du
logement restera donc vaine. La pauvreté qui touche notre pays est liée
avec les millions de personnes qui ne peuvent prétendre à avoir un
logement décent, ou qui n’en n’ont tout simplement pas.
La cinquième puissance du monde ne peut pas se permettre d’avoir un
bilan aussi négatif sur un sujet aussi essentiel que celui-ci. Une
politique progressiste et ambitieuse devra donc être mise en oeuvre.
Et
alors qu’en 1954 déjà, l’Abbé Pierre luttait et dénonçait déjà cette
situation, plus de 60 ans après ce problème n’est toujours pas résolu,
de quoi s’interroger sérieusement sur les politiques menées jusque là.
Le logement devient un luxe, nous en ferons un droit.
Sources :
(3) : Logement : tensions autour de la politique de Valérie Pécresse
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