Hier,
le Parti Socialiste a désigné son candidat, mais le feuilleton de la
présidentielle reste focalisé sur le cas Fillon, avec cette question
simple : va-t-il pouvoir rester candidat ?
Penelopegate
Lors
du meeting d’hier après-midi, tous les boss de la Droite étaient bien
gentils. La déflagration serait fatale pour le premier qui ferait un pas
de travers. En attendant que la justice progresse et mette – ou non –
Fillon à terre, c’est le concours des hypocrites, qui en sous-main
travaillent tous à un plan B.
L’enquête
a bien progressé depuis mercredi et il y aura des étapes importantes
dans la semaine à venir. Pour ce qui est du travail d’assistant
parlementaire, on verra, mais de toutes les informations qui viennent
les volets La Revue des deux mondes et suppléant sont cramoisis de chez cramoisi.
Du
2 mai 2012 au mois de décembre 2013, Fillon Penelope été rémunérée 5
000 € brut par mois, soit 100 000 €. Commentaire de Michel Crépu, le
directeur de la rédaction de l'époque : « J'ai découvert comme vous,
l'existence de ce poste. Je n’ai jamais rencontré Penelope Fillon, je ne
lui ai jamais parlé, je ne l’ai jamais vue ». Il ajoute : « Marc
Ladreit de Lacharrière m'a téléphoné une fois pour me dire : « Pourriez-vous me transmettre des livres qu'on pourrait donner à traiter
à Mme Fillon qui s’ennuie ? ». Marianne a retrouvé les deux notes de lectures signées par « Pauline Camille ». Vous pouvez apprécier… Au total, deux pages pour 100.000 €. C’est mal barré.
Mal
barré aussi le travail d’assistant parlementaire pour le suppléant
devenu député. Fillon François explique que Fillon Penelope travaillait
pour lui ardemment… mais quelles explications et quelles preuves pour le
travail apporté au suppléant, avec une rémunération de 8.000 € par
mois ?
Par
hypothèse charitable, admettons que le volet « assistant parlementaire
de Fillon François ne soit pas retenu », et alors notre ami peut rester
candidat. Mais il y a des fortes probabilités pour que ce soit bien
chaud pour Fillon Pénélope à propos des deux autres volets. Alors une
question : peut-on rester candidat à la présidentielle quand son épouse
est convoquée en correctionnelle ? Ceux qui applaudissaient Fillon
François au meeting d’hier avaient tous ces questions en tête, ce
d’autant plus qu’au-delà de la procédure pénale, l’impact médiatique de
cette affaire rend inaudible la campagne du candidat. Le mec qui voulait
sabrer dans les effectifs publics…
Dans
ce monde politique sans idéologie, sans programme et sans personnalité,
les sondages qui vont dicter la solution. Rendez-vous au troisième
sondage qui donnera un deuxième tour Macron – Le Pen… et là, on verra.
Hamon… et le rassemblement de quoi ?
Hamon
a gagné, mais notre joie est la défaite d’El Blanco. Une immense
satisfaction. Le blog a contesté dès le premier jour sa nomination
sinistre de l’Intérieur… une responsabilité de Hollande d’avoir promu ce
sarkozyste. Cela dit, la défaite d’hier résultait du premier tour, et
c’est juste une confirmation.
Beaucoup
ont voté pour faire perdre El Blanco, ce qui était un impératif
catégorique. Mais Hamon va-t-il conserver ce mouvement ascendant ? Pas
évident. Le vote contre El Blanco n'est pas un vote pour Hamon. Hamon
est un vieil apparatchik du parti, qui avait toujours fait des scores
minables. Il a su créer de la sympathie, c’est une chose, mais
l’opportunité a été pour beaucoup de payer un euro pour se débarrasser
d’El Blanco.
Quoi
qu’il en soit, Hamon se retrouve avec l’appareil et la finance du PS,
ce qui n’est pas rien. Mais il doit maintenant « rassembler ».
S’il
se situe dans une perspective présidentielle, il doit d’abord reprendre
contact avec les supporters d’El Blanco, et c’est pas gagné, car on
retrouve le match « les frondeurs contre la majorité molle du PS ».
Hier, El Blanco a fermé la porte en disant en substance que l’histoire
avait été injuste et qu’elle lui rendra raison. Donc, pas facile. Mais à
supposer que Hamon arrive à stabiliser les soutiens d’El Blanco, il lui
faudrait ensuite convaincre les aficionados de Macron, et là c’est une
autre paire de manches. On est dans l’irréalisme complet avec ce type
qui n’a toujours pas de programme mais qui engrange… et qui est
d’autant moins enclin à faire des concessions à Gauche que Fillon
patauge.
Aussi,
Hamon, constatant que la présidentielle est fichue, peut prendre une
autre option, à savoir siphonner l’électorat de Mélenchon, un phraseur
qui n’est pas si fort que ça. Alors que c’est un vieux de la vieille,
qui comme Mélenchon doit toute sa carrière au PS, Hamon se présente
comme un personnage moins lunatique, et il offre une alternative
crédible au discours sur la révolution et l’insoumission.
Il va laisser
filer un Macron hors d’atteinte, pour viser l’électorat de Mélenchon,
avec pour perspective de reprendre un PS à sa main.
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