mardi 24 janvier 2017

Primaires : Hamon désigné syndic de liquidation du PS

legislatives_1956.jpgGilles Devers

Débarrassés des sondages, nous voici enfin avec des faits et des chiffres qui parlent, après cinq ans de Gochmole aux affaires.

Votant Jadot, je n’ai aucun conflit d’intérêt.
1/ François Hollande était au théâtre pour le deuxième débat de la primaire, et il a réussi à s’inventer un voyage au Chili pour ne pas voter à cette primaire. Pas un mot, pas le moindre signe d’intérêt d’un ministre influent,… sauf Ségolène Royal pour dire tout le bien qu’elle pense de Macron. Pas un leader PS ne s’est mobilisé pour la primaire.
2/ Pour le premier tour de la primaire de Droite, la participation avait été de 4,3 millions de personnes ; hier soir, nous avions une fourchette entre 1,5 et 2 millions. Donc en toute hypothèse 50% de moins qu’à Droite. Dont acte.
3/ Montebourpif se prend une ramassée de première, avec 17% des voix, et c’est un vrai bonheur pour un blog qui a toujours critiqué ce phraseur inconsistant, fruit d’une bulle médiatique quand son ex-beau frère magouillait au Monde de Plenel. Il y a cinq ans, il avait fait le même score, pour ensuite appeler à voter pour Hollande qu’il n’avait cessé d'insulter,… et ce pour empêcher la victoire d’Aubry. Il voulait rendre Hollande redevable, afin de mieux le manipuler… Et en 2009, il a manœuvré avec Hamon pour faire nommer Valls premier sinistre, afin de mieux le manipuler… La défaite de cet usurpateur est une joie profonde.
4/ Voyant la primaire comme une formalité, El Blanco s’était tout de go présenté comme candidat à la présidence de la République. Le voilà qualifié pour un deuxième tour qui signera sa défaite avec un score genre 75/25. El Blanco est une pure création de Hollande. C’est Hollande qui est allé chercher ce sarkozyste, qui a alors détruit les politiques de Gauche sur la République, l’ordre public et la laïcité, toutes choses auxquelles il ne comprend rien. Dans les jours qui viennent, il va voir cet électorat sur lequel il comptait faire sa rente filer direct chez Macron. El Blanco a été la plus grave faute de Hollande.
5/ Vifs remerciements au philosophe Peillon, sorti de sa retraite par de soudaines envies présidentielles. 6%, c'est pas fort, mais ces 6% ont empêché Valls de tourner en tête au premier tour. Peillon dans le rôle de l’idiot utile, un destin.
6/ Hamon, le prof sympa, fait une belle opération, et va gagner haut la main la primaire. Mais pour faire quoi ensuite ? A Gauche, il ne va rien prendre à Mélenchon, ce ne sont pas les mêmes électeurs. Et à Droite ? Sa victoire va jouer comme un appel d’air pour Macron, et les premiers à y aller vont être les électeurs d’El Blanco. Donc, que vaudront ces 75% face aux deux blocs que sont Mélenchon et Macron, dopé par la défaite d’El Blanco ?
7/ Tout va se jouer chez les parlementaires. Hollande, Royal et tant d’autres jouent ouvertement la défaite du PS, pour s’en débarrasser. Hollande l’avait clairement expliqué dans le livre Un président ne devrait pas dire ça…, expliquant qu’il fallait en finir avec le PS pour faire un « Parti du progrès », qui allait piquer au Centre et à Droite, et il déplorait que Cambadélis dise oui, mais ne fasse rien. C’est donc en réalité l’heure de Cambadélis. En un, le clan Hamon, qui vise moins la présidence de la République que le contrôle du PS, va vite lui faire savoir que ses jours sont comptés. En deux, la Hollanderie fera tout pour accélérer sa défaite, avec un discours tout simple : « Il faut éviter un second tour Fillon/Le Pen, et la seule solution c’est Macron ». Donc la primaire, on s’en contrefiche, et le PS avec. 
C’est du côté des députés que ça va bouger le plus vite. Macron a ouvert les investitures, et il est prêt à accueillir les gentils députés qui votaient ses projets de loi et n’écoutaient pas les frondeurs de Hamon… à condition qu’ils renoncent à l’investiture du PS. Alors, perdant avec le PS ou gagnant avec Macron ? Vous choisiriez quoi ? Sachant que le choix du droitier Fillon donne de l’espace à Macron, surtout si Bayrou ne se présente pas.
8/ Hamon sait qu’il ne sera pas président, mais il se rêve premier secrétaire du PS, mais c’est trop tard. Il ne sera que le syndic de la faillite de ce parti qui a remplacé l’idéologie par un moralisme gluant, et qui voit se détourner de lui un brave électorat qu’il croyait éternellement captif. 

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