Israël se vante d’être une démocratie, en soulignant régulièrement que
quelques députés non juifs sont au parlement. Mais la campagne pour les
en déloger est systématique, et s’amplifie actuellement, comme le
souligne Tony Greenstein.
"Évidemment, définir la démocratie comme le droit de mettre une croix
sur un bulletin de vote une fois tous les 4 ou 5 ans, c’est un argument
plutôt faible. Selon cette logique, le gouvernement d’Hitler était
démocratique. Un état torture ses citoyens, spécialement s’ils font
partie d’une minorité, pratique une censure omniprésente, désavantage
constamment une partie de ses concitoyens, intègre le racisme dans la
définition même de l’état comme « l’État des Juifs », ne « reconnaît »
pas le droit des non-juifs à vivre sur leur propre terre : Il n’est
démocratique que d’un point de vue strictement formel", écrit Tony
Greenstein.
Mais même ce droit de choisir ses représentants devient de plus en plus problématiques, vu les attaques contre ces députés.
Ainsi "Balad", parti qui favorise l’idée d’un Israël, état de tous
ses citoyens plutôt que l’État du Peuple juif, vient de se faire
attaquer sérieusement : locaux saccagés, militants arrêtés, faussement
accusés de blanchiment d’argent, représentants constamment harcelés.
Basel Ghattas, membre du parti Balad, a perdu son immunité, et
maintenant il est question de l’expulser du parlement. Les allégations
contre lui, qu’il nie et qui n’ont été suivies d’aucune condamnation :
avoir passé des portables à des prisonniers palestiniens enfermés depuis
37 ans pour avoir tué un soldat israélien.
Israël est un état où la corruption est une épidémie dans la classe
politique sioniste. Le premier Ministre Netanyahou a reçu des cigares et
du champagne qui valent des centaines de milliers de shekels, de la
part de collaborateurs, et on sait qu’il a offert des faveurs en échange
de reportages flatteurs de la part du journal Yediot Aharanot. Le
Ministre de l’Intérieur, Aryé Deri, membre du parti Shass, a passé
presque trois ans en prison pour corruption, alors qu’il était en
fonction.
Le prédécesseur de Netanyahou, Ehud Olmert, est toujours en prison
pour corruption, et pourtant, à aucun moment les bureaux du parti Likud
n’ont été perquisitionnés par la Police.
De même, lorsque les Travaillistes étaient au pouvoir, la corruption était omniprésente. Ehud Barak s’est enrichi sans problème du jour au lendemain, quand il est devenu Premier Ministre.
De même, lorsque les Travaillistes étaient au pouvoir, la corruption était omniprésente. Ehud Barak s’est enrichi sans problème du jour au lendemain, quand il est devenu Premier Ministre.
Mais les députés du parti Balad ont depuis longtemps "un régime de
faveur". Haneen Zoabi, Palestinienne, qui a fait une tournée de
conférences en Grande Bretagne, a été terriblement vilifiée par les
députés sionistes, ayant même été attaquée physiquement, à l’intérieur
du parlement israélien Elle a même été suspendue durant six mois pour
avoir simplement déclaré que trois adolescents qui avaient été tués en
Cisjordanie, n’avaient pas été victimes de terrorisme.
Jamais un député juif - par exemple le tristement célèbre Bezalel
Smotrich - n’a été expulsé ni suspendu de la Knesset, même quand il a
avancé que les Juives devraient avoir la possibilité d’accoucher dans un
hôpital, dans des salles ségréguées (en réalité, de telles salles
existent !). Le racisme envers les Palestiniens n’est pas un crime.
Après tout, on a affaire à un état où il est légitime de voler et de
confisquer la terre de la population indigène, sans peur d’être puni.
En juillet 2016, Israël a voté une loi qui permet à 90 membres du
Knesset d’expulser un autre membre. Elle a été dénoncée comme une
tentative non déguisée d’expulser les membres palestiniens de la
"Knesset", qui n’accepteraient pas la ligne sioniste. Comme toute
législation raciste, elle ne révèle pas que seuls les députés arabes
seront soumis à ses dispositions. Théoriquement, Smotrich ou Uri Ariel
ou même Netanyahou pourrait être victime de la Loi d’Expulsion, mais
comme tant de choses dans « l’État juif », en réalité seuls les Arabes
sont victimes.
Notons que le tueur franco-israélien Elor Azaria qui a sciemment
abattu un Arabe gisant au sol gravement blessé, a été reconnu coupable
d’homicide mais il est peu probable qu’il serve une peine de prison. Au
contraire, il est devenu un héros national. Le Premier Ministre a donc
téléphoné à ses parents pour le rassurer et les membres du cabinet
israélien, tels que Miri Regev et Naftali Bennett ont demandé qu’il soit
pardonné. En Israël, le meurtre de Palestiniens par la Police ou
l’Armée n’est un crime qu’en théorie. La semaine dernière, Yacoub Abu
al-Qiyan a été assassiné à Umm al-Hiran, village démoli dans le Néguev
afin de laisser place à une ville juive : La Police a ouvert le feu sur
sa voiture, le tuant et tuant en même temps un policier israélien.
On ne devrait donc pas se surprendre de l’hypocrisie d’Israël qui
glorifie ses tueurs attitrés mais condamne les Palestiniens qui tuent
des soldats israéliens. Et le Parti Travailliste israélien (l’Union
sioniste et quelques indépendants) qui s’opposait à la première Loi sur
l’Expulsion, donne maintenant le feu vert à ses députés pour soutenir la
tentative de Netanyahou d’expulser Basel Ghattas."
(Traduit par Chantal C. pour CAPJPO-EuroPalestine)
Source : http://azvsas.blogspot.com/2017/01/israeli-labour-party-supports.html
CAPJPO-EuroPalestine
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