En décembre 2016, Benoît Hamon voulait voler au secours des
populations d’Alep bombardées par le méchant Poutine. Il a même déclaré
que s’il était président de la République, il y serait allé, comme
Mitterrand à Sarajevo.
Lors des primaires qui l’ont désigné comme
candidat du PS, il s’est opposé à toute aide financière destinée au
peuple syrien. « Arroser les zones contrôlées par Bachar al-Assad, je ne
vois pas bien en quoi cela doit être une priorité de l’Union européenne
quand il existe tout une autre Syrie avec d’autres partenaires
possibles, comme les villes quasi autonomes autogérées ».
Les
zones tenues par les groupes takfiristes, pour M. Hamon, c’est un
territoire indépendant, une commune libre où l’on applique gentiment les
recettes de l’autogestion, comme dans le programme du PSU des années
70. C’est là, dans ces lieux idylliques où règne la démocratie, que se
trouvent les « partenaires possibles » de la France. On les aime tant,
chez les socialistes, ces bandes armées qui s’estiment dépositaires du
destin de la Syrie ! Elles s’emploient à la détruire, elles ne vivent
que de rapines, elles coupent les têtes et imposent la charia wahhabite.
Mais peu importe. La bouche en cœur, M. Hamon veut y voir les amis de
la France.
Assassinats de fonctionnaires et de leurs familles,
attentats à la voiture piégée qui fauchent les passants, false-flags
meurtriers à l’arme chimique, tirs de mortiers qui tuent les écoliers,
exécutions de conscrits capturés lors des combats, pollution des sources
d’eau potable, destruction des infrastructures et saccage du patrimoine
historique, les partenaires de M. Hamon n’ont pas fait dans la
dentelle. Le peuple syrien a payé cher son refus de prendre les armes
contre le gouvernement. Mais quelle importance ! Rue de Solferino, on
l’aime tant, cette bacchanale qui se prend pour une révolution.
Le
candidat socialiste feint de l’ignorer, mais les takfiristes ne sont
pas tombés du ciel. Ce sont des mercenaires rémunérés par des dynasties
corrompues et des puissances occidentales qui ont juré la perte du seul
Etat séculier de la région. S’ils se multiplient, c’est parce qu’il y a
de puissantes organisations internationales pour les recruter, les
encadrer et les armer jusqu’aux dents. Ces organisations, elles, ont de
puissants alliés sans lesquels elles n’auraient jamais eu des milliards
de dollars, des 4X4 et des missiles TOW. Parmi ces alliés, la France
d’un certain Hollande, qui a livré des armes aux terroristes, est
mouillée jusqu’au cou.
Al-Qaida, ses clones et ses avatars ne sont
ni l’expression d’un élan mystique, ni la nouvelle version du
romantisme révolutionnaire. Ce sont des entreprises nihilistes qui
doivent leur nocivité exponentielle, depuis vingt ans, aux manœuvres
impérialistes dont le Moyen-Orient est la victime. Elles ne sont pas
nées par génération spontanée. Elles sont le fruit des accouplements
entre les apprentis-sorciers de Washington et les monarchies
réactionnaires du Golfe. C’est un secret de polichinelle. Mais M. Hamon
préfère délirer sur l’autogestion à la sauce takfirie et enfumer
l’opinion en accréditant la fable ridicule d’une révolution
démocratique.
Les exactions de ces bandes mafieuses sont des
crimes répondant à la définition précise du terrorisme, c’est-à-dire
l’exercice d’une violence aveugle contre des civils en vue d’obtenir un
résultat politique. Ce terrorisme est perpétré par une soldatesque
recrutée dans 110 pays pour accomplir les basses besognes exigées par
ses donneurs d’ordres. Supplétifs de cette OTAN à laquelle les
socialistes français tiennent comme à la prunelle de leurs yeux, ces
petites frappes ont pour seule fonction de fournir sa piétaille au
« regime change » fomenté par Washington, Paris et Londres.
Voir
dans ces mercenaires des révolutionnaires épris de justice est une
imposture colossale. S’acharnant sur le moindre vestige d’une culture
qui la dépasse, cette lie de l’humanité accomplit le sale boulot pour
lequel on la paie. Elle ressemble à la pègre utilisée lors du coup
d’Etat bonapartiste de 1852 : « Rebuts et laissés-pour-compte de toutes
les classes sociales, vagabonds, soldats renvoyés de l’armée, échappés
des casernes et des bagnes, escrocs, voleurs à la roulotte,
saltimbanques, escamoteurs et pickpockets, joueurs, maquereaux, patrons
de bordels, soûlographes sordides .. » (Karl Marx, « Le 18 Brumaire de
Louis Bonaparte ») .
Chouchous de la Hollandie, les mercenaires
qui dévastent la Syrie ressemblent à ces voyous à la solde du capital, à
cette meute sans foi ni loi, à ces exécutants des basses besognes dont
les puissants louent les services pour commettre des massacres analogues
à ceux qu’un ministre socialiste, l’ignoble M. Fabius, osa qualifier de
« bon boulot ».
On aura beau tenter de nous en persuader ad nauseam,
non, les pseudo-rebelles démocrates et coupeurs de tête ne sont pas des
révolutionnaires. Ils sont la chair à canon de l’impérialisme dont
M. Hamon est le laquais solférinien.
Le Grand Soir
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