En janvier dernier, je réfléchissais brièvement sur la relation dialectique
entre la poussée de l’islam intégriste et la domination du capitalisme
financier. Le phénomène ne date pas d’hier : après tout, les Médicis
surent produire des papes et des grands banquiers.
La
firme Ikea qui, dès les années soixante, faisait fabriquer ses meubles
par des ouvriers de l’Europe communiste, a entrepris de séduire la
clientèle des juifs orthodoxes. L’entreprise Ikea est pourtant une
entreprise suédoise, un pays qui, depuis plusieurs dizaines d’années, encourage l’égalité père/mère.
Et
pourtant, la firme vient de concocter, à destination de la communauté
haredim d’Israël, un bien étrange catalogue d’où les femmes sont
exclues. Les haredim (Craignant-Dieu) sont des orthodoxes qui, depuis la
fin du XIXe siècle, rejettent globalement la modernité. Fortement
implantée en Israël, cette communauté rejette le sionisme au motif que
Dieu a détruit le royaume d’Israël pour punir les juifs. Vivre en terre
sainte est possible mais créer un État est une révolte contre Dieu.
Dans
le catalogue qui nous concerne, où sont les femmes ? N’a plus de
femmes, que des amazons qui élèvent tout seuls, comme des grands, des
petits garçons.
Des
petits garçons qui, une fois qu’ils ont quitté leur lit superposé,
peuvent choisir des livres religieux bien rangés sur des étagères
orthodoxes.
Face
aux critiques, Ikea ne s’est pas démontée : « Pour faire face à la
demande, nous avons décidé d’éditer un catalogue spécial permettant aux
communautés haredim de trouver des produits et des solutions qu’Ikea
offre en harmonie avec leur mode de vie. »
La
firme a également tenu à préciser que les produits respectueux des
traditions haredim se vendaient au même prix que les autres et que les
catalogues étaient gratuits.
Ikea
s'est excusé, arguant d'une erreur de sa part. Mensonge ! Elle s'était
déjà excusée après avoir effacé la gent féminine d'un catalogue publié en Arabie saoudite.
Rappelez-moi : quelles sont les créatures qui ne se reflètent pas dans les miroirs parce qu'elles n'ont pas d'âme ?
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