jeudi 2 février 2017

Quatre millions de personnes non ou mal logées

79385_abbe-pierre2.jpgGilles Devers        

Incroyable mais vrai : il n’y a pas que les riches qui ont des problèmes ! Les pauvres, aussi, à commencer par le logement, et là rien de fictif, comme l’explique le rapport de la Fondation Abbé Pierre.  Le rapport est aussi complet, instructif et accablant. Voici les chiffres des 4 millions de personnes non ou mal logées. 

896 000 personnes privées de logement personnel

D’abord le chiffre le plus lourd : 143 000 personnes sont sans domicile, et vivent en situation d’hébergement, en CADA, en abri de fortune, à l’hôtel ou à la rue. Ça correspond à des villes comme Grenoble, ou Angers ou Dijon.
643 000 personnes sont hébergées chez des tiers de manière très contrainte :
- 69 000 personnes de 17 à 59 ans hébergées par des personnes sans lien de parenté direct ;
- 339 000 personnes de plus de 25 ans contraints, après une période de logement autonome, de revenir habiter chez leurs parents ou grands-parents faute de logement autonome ;
- 153 000 majeurs de plus de 25 ans chez leurs parents incapables de décohabiter pour raisons financières ;
- 83 000 personnes de plus de 60 ans hébergées chez un tiers sans lien de parenté direct.

2 819 000 personnes vivent dans des conditions de logement très difficiles

Le rapport explique la situation à partir de trois grands critères :
- 2 090 000 sont privées de confort, car leur logement ne possède pas d’eau courante, de WC intérieurs, de douche, de moyen de chauffage ou de coin cuisine, ou leur façade est très dégradée, avec des fissures profondes, avec tout ce que cela entraine pour l’humidité, les perditions d’énergie et l’hygiène ;
- 934 000 personnes vivent en surpeuplement dit « accentué », c’est-à-dire qu’il leur manque deux pièces par rapport à la norme de peuplement.
- 206 600 personnes en habitat mobile vivent dans de mauvaises conditions, faute d’accès à une offre d’habitat adapté, à savoir terrain familial locatif, logement social adapté, terrain privé pour installer des caravanes.
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C’est dommage que nous ne soyons pas en période de campagne pour les présidentielles, car je suis sûr que cette préoccupation essentielle pour les personnes passionnerait les candidats, qui rivalisent d’audace pour combattre cette tragédie, indigne de notre pays. 

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