Choqués par les
pressions exercées par le lobby israélien sur le gouvernement français,
une vingtaine d’opposants israéliens en appellent aux dirigeants
français, afin qu’ils respectent la liberté d’expression concernant la
campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). Ci-dessous leur
lettre ouverte.
À L’ATTENTION DE :
M. François Hollande, President de la Republique
M. Bernard Cazeneuve, Premier Ministre
M. Michel Cadot, Préfet de Police de Paris
Messieurs,
Nous vous écrivons en tant que citoyens juifs de l’Etat d’Israël,
nous qui nous opposons au comportement illégal et immoral des
gouvernements israéliens, qui dure depuis des années.
On nous a appris que, dans la ville de Paris, on se prépare à
freiner, même à interdire les manifestations de soutien de la campagne
BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre les violations
israéliennes des droits humains. Nous jugeons donc qu’il est extrêmement
important de déclarer très clairement que la campagne BDS n’a rien
d’antisémite et qu’elle s’oppose précisément à toute forme de racisme.
Au lieu d’être raciste, elle se base fermement sur le droit
international et sur les droits humains universels.
Tout récemment, le 7 mars 2017, cette campagne a déclaré sans
équivoque : " Conformément à la définition onusienne de discrimination
raciale, le mouvement BDS ne tolère aucune action ou langage suggérant
l’adoption ou la promotion du racisme quel qu’il soit : racisme
anti-noir, racisme anti-arabe, islamophobie, antisémitisme, sexisme,
xénophobie, homophobie."
Nous condamnons fermement l’apartheid, le génocide, l’esclavage,
l’exploitation coloniale et le nettoyage ethnique, qui sont des crimes
contre l’humanité fondés sur le racisme et la suprématie raciale. Qui
plus est, nous exigeons le droit de leurs victimes, y compris leurs
descendants, à une réparation complète. Nous condamnons de même les
autres violations des droits humains, y compris la traite d’êtres
humains, l’exploitation des travailleurs et l’exploitation sexuelle.
En outre, nous sommes consternés par les fausses accusations lancées
par Mme Kosciusko-Morizet dans une lettre datée du 15 février 2017,
adressée à M. Cadot, Préfet de Police, dans laquelle elle déclare que
les propos de la campagne BDS ne sont rien moins que des mots de haine.
Nous nous opposons sans hésitation aux sérieuses violations
israéliennes du droit international, y compris la perpétration du crime
d’apartheid, tel qu’il est défini dans le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale, que nous jugeons inexcusable. En exigeant la fin
de l’apartheid israélien, nous exprimons notre amour pour tous les
habitants d’Israël-Palestine, tout en revendiquant les valeurs les plus
fondamentales que sont la liberté et la justice pour tous.
Quel outrage si la France, spécialement l’Etat français, supprimait
la liberté d’expression de sa population qui prône le respect de la loi
et ces valeurs humaines fondamentales qui sont à la base de la
Constitution française et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du
Citoyen !
C’est pourquoi nous vous appelons à respecter et à protéger les
droits de ceux qui contestent les graves violations israéliennes des
droits humains et à protéger vos citoyens français qui militent au nom
du mouvement BDS, afin qu’ils puissent le faire librement, sans être
intimidés par une persécution sous forme de mesures légales, ou par des
menaces physiques, comme cela est arrivé auparavant.
Très sincèrement,
Ronnie Barkan, Einav Kaplan-Raz,Guy Davidi, De-Colonizer, Shir Hever, Yudit Ilany, Yael Kahn, Einav Kaplan-Raz, Ron Merom, Ofer Neiman, Lorien Newman, Jonathan Ofir, Maya Rotem, Lizi Sagie, Herzl Schubert, Stavit Sinai, Eyal Sivan, Lia Tarachansky, Tamara Traubmann, Michel Warschawski, Sergio Yahni.
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