Les groupes du CAC40 ont quasiment tous
terminé de publier leurs résultats 2016.
Avec un total de prés de 75
milliards, leurs bénéfices sont en hausse de 21% sur un an. Sur la même
période la richesse du pays n'a progressé que de 1,1%. Cela signifie que
les 40 plus grandes entreprises françaises se sont enrichies 19 fois
plus vite que tout le reste de l'économie. La production manufacturière
elle n'a progressé que de 0,1%. Et la consommation des ménages a même
reculé de 1 % sur le dernier mois de l'année en dépit des achats de
Noël. Le succès financier des grands groupes
est donc complètement déconnecté du bien être des Français. Cela tient
largement à leur financiarisation extrême. Leur capitalisation dépasse
en effet les 1 400 milliards, soit près de 70% de la richesse du pays.
Deux d'entre eux détiennent les records du CAC 40. Celui du plus gros
profit avec 7,7 milliards pour la banque BNP Paribas. Et celui de la
plus grosse somme versée aux actionnaires, avec 6,6 milliards pour la
firme pharmaceutique Sanofi ! Dont 65% versés en dehors du pays, alors
qu'une partie importante de l'activité de Sanofi est financée par les
remboursements publics de l'Assurance maladie !
Un candidat à la présidentielle
s'identifie parfaitement à ces deux recordmans de la finance : Emmanuel
Macron. Ce n'est pas son activité d'ancien banquier chez Rotschild qui
le prouve. Mais bien ses actes, déclarations et engagements. En charge
de l'économie à l'Élysée auprès de François Hollande en 2012, il fut,
avec la banque BNP Paribas, un des principaux artisans du torpillage de
la loi de séparation des activités des banques, comme l'ont révélé les
journalistes Tricornot, Thépot et Dedieu dans Mon Amie, c'est la Finance
(Bayard 2014). Quant à l'autre secteur recordman des profits du CAC 40,
l'industrie pharmaceutique, Macron a carrément volé à son secours en
pleine campagne. Le 6 janvier 2017 en meeting à Nevers, il fit en effet
cette étrange déclaration : « nous sommes en train de sacrifier
notre industrie pharmaceutique pour essayer de faire des économies sur
son dos. [...] Avoir une grande industrie pharmaceutique, c’est
indispensable ». Les médias retiendront seulement de ce discours
que Macron accusait Fillon de vouloir faire des économies sur la santé
des Français ! Alors que ces deux candidats ont en réalité un programme
économique très similaire et rivalisent d'inventions en faveur de la
finance. Macron a même raffiné l'idée filloniste de suppression de l'ISF
en proposant d'exonérer les actions !
Macron et Fillon sont donc les
deux candidats siamois de la poursuite du règne de l'argent roi en
France. Il n'y aura aucune chance d'abolir les privilèges de la finance
s'ils accèdent au second tour de la présidentielle.
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