Ceux qui attendaient que cette
présidentielle consacre la mort le la 5e République sont servis : c’est à
une incroyable dislocation morale et politique à laquelle les Français
assistent. La seule inconnue de cette présidentielle réside désormais
dans la façon dont ces derniers vont réagir (ou non) à ce merdier.
Des trois candidats institutionnels
(Fillon, Macron, Hamon) et de leur épouvantail stratégique (Le Pen), un
est inculpé de détournement de fonds et d’abus de biens sociaux
(Fillon), deux autres mériteraient de l’être pour leurs multiples
magouilles financières (Le Pen, Macron) et le dernier (Hamon) fait
office de potiche ridiculisée par ses propres pairs du PS (Valls, Le
Drian, Delanoë, …) qui le lâchent sans aucun scrupule, au mépris même
des règles fixées pour la primaire de leur parti.
La droite traditionnelle est laminée, la gauche de pacotille
“socialiste” est explosée. Le pion Macron, manifestement un peu trop
tendre, navigue à flux tendu tant l’oligarchie a été contrainte de le
jouer prématurément. Et le forcing hallucinant de la camarilla
médiatique pour sauver ses meubles et ses privilèges touche à
l’obscénité la plus crasse.
Reste désormais à savoir comment réagiront les électeurs devant ce
bordel médiatico-politique pestilentiel. Révoltés au point de voter pour
des “extrêmes” (ou du moins dénoncés comme tels par les évangélistes du
système) ? Résignés au point de nous rejouer un tour de “vote utile” ?
Ou dégoûtés à s’en abstenir ?
Les mouvements d’opinion échappent toujours aux sondages
Une chose est sûre, ce n’est certainement pas les instituts de
sondages — ni non plus les contre-sondages sortis opportunément par ceux
qui s’estiment victimes des premiers — qui vont nous donner des
indications crédibles sur le comportement possible des citoyens à
l’échéance du 23 avril.
- D’abord parce que, depuis quelques temps, les sondeurs politiques se trompent du tout au tout sur toutes leurs prévisions :
Brexit, Trump, primaires françaises de droite comme de gauche, et même
hier encore avec les législatives néerlandaises où ils nous annonçaient
un duel au couteau (qui n’a pas eu lieu) entre la majorité sortante et
l’extrême-droite.
- Ensuite, parce qu’ils sont bien incapables d’anticiper des mouvements d’opinion de grande ampleur
de par leur méthodes même d’enquêtes : un échantillon famélique (1000
personnes quand il en faudrait un minimum de 5000) ; “représentatif” du
résultat des élections précédentes : si votre échantillon comporte 10%
de sympathisants d’un candidat ayant obtenu ce score au précédent
scrutin, peu de chances que son pourcentage évolue loin de ces 10 %,
surtout si en plus vous avez cru bon d’en rajouter une couche en
“redressant” les résultats bruts obtenus (par ailleurs jamais
révélés !).
- Enfin, parce que les sondages ne sont pas là pour pour anticiper le résultat d’une élection, mais pour le manipuler et l’influencer, à plus forte raison quand des mouvements d’opinion importuns pourraient menacer de mettre à mal la petite chapelle qui détient, et le pouvoir politique, et le pouvoir médiatique… et les officines de sondages !
La conclusion de tout ceci est que les citoyens vont devoir attendre
bêtement le soir du 23 avril pour connaître le verdict que chacun
d’entre eux aura participé à donner. Dingue, non ?
Photo : L’effet Macron : le total des pourcentages de ce sondage publié par LCI est de 107 % !
Le Yéti
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