mardi 14 mars 2017

S’engager dans la Marine ?

Olivier Cabanel

Au moment où l’on vient de célébrer la journée des droits des femmes, faut-il s’engager avec Marine Le Pen qui assure défendre les femmes ?

« Non » ! répond Rebecca Amsellem, responsable de la plate-forme : « les femmes ont le pouvoir », et fondatrice de la newsletter féministe « les glorieuses » car d’après elle, c’est Marine Le Pen qui est la plus mal placée pour défendre le droit des femmes.
Interviewé par Catherine Boullay et Éric Delvaux, sur l’antenne de France Inter, le 8 mars, Rebecca Amsallem, après avoir lu le programme de tous les candidats à la présidentielle concluait clairement que « Benoit Hamon et Emmanuel Macron sont les candidats les moins inattentifs aux droits des femmes »... lien
Extrait :
« La plus rétrograde est Marine Le Pen, qui a systématiquement voté contre au parlement européen toutes les possibilités d’avancées sur les conditions des femmes en Europe. C’est un paradoxe, elle se présente comme une féministe, comme une femme, une mère de la patrie et au final quand elle est au pouvoir, (au parlement européen) et quand elle peut faire ce qu’elle peut faire, elle va voter systématiquement contre toutes les lois », ce qui n’a pas empêché la candidate frontiste d’affirmer qu’elle « défendait le droit des femmes face au fondamentalisme », assurant qu’elle était la seule à en parler. lien
En 2015, au parlement européen elle et des membres de son parti ont voté contre l’égalité de l’homme et de la femme.
Le Front National s’est également opposé à la parité homme-femmes dans les appels d’offre pour des marchés publics.
C’est aussi au Parlement Européen que l’intégralité des élus FN a voté contre le paragraphe autorisant l’IVG. lien
Quand on songe que MLP est la seule femme candidate à l’élection présidentielle, on peut trouver dommage que sur ce thème elle soit particulièrement anti-féministe.
Pas étonnant dès lors que Janusz Korwin-Mikke, député européen d’extrême droite ait tenu récemment de scandaleux propos : « les femmes devraient gagner moins que les hommes parce qu’elles sont plus faibles, plus petites, moins intelligentes  », agrémentant ses propos d’un salut nazi. lien
Cerise sur le gâteau, il s’oppose au droit de vote des femmes, considérant les femmes comme un stade intermédiaire entre l’homme et l’enfant. lien
Pour en finir avec la candidate du FN, on sait maintenant, grâce à des mails publiés (entre autres) par Médiapart que MLP a été informée de la situation problématique de son ancien conseiller, Gaël Nofri, soupçonné d’avoir été rémunéré pendant la campagne de 2012 par un contrat fictif. lien
Affaire à suivre donc...
Revenons au droit des femmes...
Qu’en est-il aujourd’hui depuis 2012.
Si quelques progrès peuvent être constatés, il reste quand même beaucoup à faire.
La France est passée en matière d’égalité femmes-hommes de la 45ème place à la 15ème place, si l’on en croit le rapport mondial de WEF (World Economic Forum), et les écarts de salaires diminuent 2 fois plus vite en France que dans le reste de l’Union Européenne.
Mais même si globalement, on ne peut nier quelques progrès, il reste beaucoup à faire.
Ainsi, la lutte contre les violences a été dotée de nouvelles armes législatives, l’égalité professionnelle à progressé, une meilleure parité dans la vie publique a été constatée, l’accès à la retraite est plus juste en tenant compte des trimestres d’interruption provoquée par les congés de maternité, 42 700 nouvelles places en crèche ont été crées, l’allocation de soutien familial est passée de 90 euros à 120 euros, l’accès à l’IVG et à la contraception ont été facilités, mais il reste encore du chemin à effectuer. lien
Depuis 1791, date à laquelle Olympe de Gouges à rédigé la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, suivie par la loi de 1782 qui permis le divorce par consentement mutuel, il fallu attendre 1850 pour que la création d’écoles de filles dans les communes de 800 habitants soit obligatoire.
Puis il fallu attendre 1944 pour que les femmes et le droit de vote et d’éligibilité, puis 1965 pour qu’elles aient le droit d’exercer une profession sans l’autorisation de leur mari...et 7 ans après, la reconnaissance du principe « à travail égal, salaire égal  », dont on sait qu’aujourd’hui encore, ce principe est loin d’être respecté.
Ce n’est pourtant qu’en 2014 que fut votée la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes...avec le résultat timide que l’on connait encore aujourd’hui.
Ce n’est qu’en 1982 que l’IVG a été remboursée par la sécurité sociale, et qu’en 1984 que le congé parental fut offert à chacun des parents.
En 2004, une loi introduit la procédure d’éviction du conjoint violent, mais on sait bien qu’aujourd’hui encore, des femmes tombent sous les coups de leur mari, et que dans la grande majorité des cas, celle qui subit les violences n’ose pas porter plainte ?
En effet, en 2015, 2 ans après le lancement du plan de lutte et de prévention contre les violences faites aux femmes, grâce à la plate forme du 3919, on put constater qu’elles étaient encore 216 000 a être victimes de violences. lien
Aujourd'hui encore, une femme meurt tous les 3 jours suite aux violences conjugales. lien
On le voit, l’égalité réelle entre femme et homme est loin d’être réalisée.

Comme dit mon vieil ami africain : « la femme est la ceinture qui tient le pantalon de l’homme ».

agoravox.fr

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