mardi 22 mai 2018

Venezuela : encore une élection doigt d’honneur pour l’empire occidental


Pierrick Tillet

Maduro, réélu à la présidence du Venezuela avec presque 68% des voix ! Gueule de bois dans les chancelleries et les médias de l’empire occidental. Ingrate démocratie.

D’abord, coupons aux quelques rumeurs que tentent encore de distiller nos éditocrates marris.
  • Non, Maduro n’était pas candidat unique à sa succession, comme l’insinuait ce matin France Info. Face à lui, trois autres candidats dont Henri Falcón, arrivé second (21%) et représentant l’alliance de l’opposition, la MUD. N’a boycotté ce scrutin qu’une toute petite frange violente de droite et d’extrême-droite, celle-là même qui voulut nous faire croire un temps que le peuple était descendu dans la rue à ses côtés.
  • Non, les urnes vénézuéliennes n’ont pas été bourrés, les citoyens [photo ci-dessous] ne donnant pas vraiment l’impression d’aller voter sous la contrainte pour un candidat désigné.
  • Non, la presse vénézuélienne n’est pas aux ordres du chavisme (comme la nôtre l’est si grossièrement au macronisme). Au contraire, la presse vénézuélienne appartient en grande majorité au clan des riches opposants.
  • Enfin non, ce n’est pas Poutine et la Russie qui se sont ingérés dans cette élection, mais bien Trump et les États-Unis, et ses vassaux occidentaux, et ces médias français aujourd’hui dépités par le résultat, comme encore France Inter ce matin. Les opposants, s’égosillent-ils, contestent le résultat de cette présidentielle. Mais connaissez-vous un pays d’Amérique latine où les opposants (surtout ceux de droite, d’ailleurs) ne contestent pas systématiquement les élections qu’ils ont perdues ? Les opposants contestent, mais Maduro est bel et bien élu, point !

Un autre signe patent de l’érosion du vieux système impérial capitaliste

Décidément, le rois autoproclamés de la démocratie ont bien du souci avec celle-ci ces derniers temps. Les élections se succèdent aux quatre coins du monde comme autant de camouflet cinglant pour l’empire. Avant le Venezuela, il y eut le Liban et l’Irak qui virent triompher des opposants farouches à son expansionisme.
Et même au sein de leur citadelle assiégée, les choses ne se déroulent pas vraiment comme prévu, du moins par eux. Les coalitions (France, Allemagne) mises en marche pour pallier la désaffection des vieux partis de pouvoir, notamment socio-démocrates, commencent – tout à fait logiquement en fait – à céder devant l’agacement populaire (ils disent “populistes”). Ainsi en Italie tout récemment.

Les doigts d’honneur des électeurs au vieux système impérial capitaliste sont un autre signe patent de son érosion.

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