Charles Sannat
Réformer les dates de péremption, une solution pour lutter contre le
gaspillage ?
Oui c’est une bonne idée, mais cette bonne idée ne sera pas
sans conséquence sur… les prix, et cela sera vraisemblablement très
significatif. Explications.
« Les dates de péremption, mises en
place pour prévenir tout risque sanitaire, suscitent la confusion chez
certains consommateurs au point de contribuer à 20 % du gaspillage dans
les foyers, et certains appellent à les réformer.
« À consommer de préférence avant » (date de durabilité minimale, DDM), « à consommer jusqu’au » (date limite de consommation, DLC) : ces formulations ne sont-elles pas dépassées, s’interroge Rose Boursier-Wyler, de l’application mobile « Too Good To Go »?
« À consommer de préférence avant » (date de durabilité minimale, DDM), « à consommer jusqu’au » (date limite de consommation, DLC) : ces formulations ne sont-elles pas dépassées, s’interroge Rose Boursier-Wyler, de l’application mobile « Too Good To Go »?
Cette appli
antigaspillage, qui vise à « sauver » à prix réduit des repas qui
seraient sinon jetés à la poubelle, a décidé de s’attaquer au problème
de la « crédibilité » et de la « légitimité » de ces mentions,
réglementées au niveau européen. Une pétition, intitulée #ChangeTaDate,
vient d’être lancée à destination des industriels et des distributeurs
pour « qu’ils clarifient leurs dates de péremption », explique sa
fondatrice, Lucie Basch.
Concrètement, comment sont définies les limites de consommation ?
« Dans
nos laboratoires, nous faisons des tests de vieillissement accéléré
pour voir comment le produit se comporte », explique Claire Meunier, de
chez Coca-Cola, en tenant compte de trois critères : la dimension
sanitaire (absence de bactéries), la qualité (le goût) et les propriétés
intrinsèques (vitamines, minéraux). »
Le problème, pour la suite, c’est que les pertes liées aux dates représentent 20 à 30 % des quantités achetées.
Si demain plus personne ne gâche, alors, en théorie, c’est une chute de 30 % de la consommation.
Pour
compenser cela, le marketing rentrera en scène, et je vois d’ici la
pub. « Nouvelle formule qui dure 10 fois plus longtemps », « la marque
bidule innove pour vous », et les prix itou suivront et augmenteront de
30 % également !
C’est une excellente mesure, mais profondément inflationniste.
Pourquoi une excellente mesure alors ?
Parce
que la nourriture doit avoir un véritable coût, un véritable prix, de
même que l’énergie pour se chauffer...
... et si les coûts pour couvrir les
besoins essentiels augmentent, il y aura moins d’écrans plats, de télés
et de tablettes « made in China », des outils et des produits non
indispensables qui représentent une part trop importante du budget des
Français.
Source : AFP via Boursorama.com
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