Claude-Marie Vadrot
Donald Trump qui n'avait même pas envoyé de condoléances aux victimes a finalement décidé de se rendre sur place.
Après avoir envoyés quelques tweets indifférents depuis Paris, le
Président Donald Trump s'est finalement rendu samedi en Californie pour
réconforter les habitants du nord de la Californie auxquels il n’avait
même pas fait part de ses condoléances, alors que la région répertoriait
déjà à ce moment une trentaine de morts et la destruction
officiellement reconnus de près de 8 000 maisons et immeubles. Dans l’un
de ces messages sur Twitter le Président attribuait la catastrophe à la
mauvaise gestion des espaces forestiers des deux zones dévastées. Il
ajoutait que la Californie pourrait prochainement se voir privée de tous
les fonds fédéraux destinées à prévenir les incendies. Annonce qui
avait même instantanément provoqué une protestation des élus
Républicains de la région. Sans aucune allusion, il y a une semaine comme
aujourd’hui, à la responsabilité du réchauffement climatique dans les
incendies qui ravagent l’Etat depuis plusieurs années.
Les autorités hésitent à dire la vérité
Une attitude présidentielle qui pourrait rapidement changer dans la
mesure où les dégâts humains et matériels prennent une dimension telle
que les autorités locales hésitent à en révéler publiquement l’ampleur.
D’après les estimations qui circulent dans les médias et chez les
écologistes californiens auxquels il a été discrètement de ne pas
contribuer à l’affolement de la population, le nombre des victimes
pourraient se monter à plusieurs centaines une fois achevées les
recherches menées par les pompiers et les forces de police. Tandis qu’un
nouveau dénombrement des maisons et immeubles carbonisés pourrait
dépasser la dizaine de milliers. Catastrophe à laquelle il faut ajouter
la destruction de toutes les infrastructures (électricité,
télécommunications, hôpitaux….) dans un espace dépassant largement la
zone de la ville de Paradise (27 000 habitants) dont il ne reste
rigoureusement rien.
Pompiers privés pour les riches de Malibu
Autre aspect des incendies, qui étaient toujours actifs jeudi, le
scandale commenté par les journaux locaux : la révélation qu’aux abords
de la célèbre station balnéaire de Malibu, de nombreux et riches
propriétaires avaient fait appel à des « pompiers privés » pour assurer
la préservation leurs luxueuses villas. Des interventions
essentiellement financées par de grandes sociétés d’assurance envoyant
des secours en partie prélevés sur les corps de sauveteurs officiels, ce
qui a contribué à diminuer l’importance des troupes mobilisées pour
tenter de préserver certaines zones également menacées par la
progression du feu. Alors que le nombre de personnes disparues ou
menacées était chaque jour en augmentation et que la surface en feu
dépassait déjà les 55 000 hectares, soit l’équivalent de cinq fois la
surface de Paris. Une surface à laquelle il faut ajouter toutes celles
qui sont encore également en feu à l’ouest de Los Angeles.
Les médias californiens s’accordent pour expliquer que les incendies
en cours, comme les précédents, sont imputables au réchauffement
climatique dans un État américain qui souffre de la sécheresse depuis
cinq ans et dans lequel la température moyenne est de 3° supérieur à
celle qui était enregistrée au XXe siècle. En ce qui concerne l’origine
des feux, une compagnie électrique, dont les installations sont
vétustes, est accusée par de nombreux rescapés.
Réchauffement et mitage du paysage
Certains journaux et des chaines de télé privées, comme le quotidien Los Angles Times
(prés d’un million d’exemplaires) expliquent également que la dimension
de la catastrophe en cours, était en partie due à l’absence de plans
d’urbanisme contraignants, au mitage du paysage par un nombre croissant
de résidences secondaires s’installant n’importe où et le non
défrichement des espaces entourant les maisons et les immeubles. De
plus, bien que sommés d’évacuer les zones menacées de nombreux habitants
n’ont quitté leurs zones de résidence qu’au dernier moment, se
retrouvant piégés sur des routes parfois déjà entourées par le feu comme
en témoignent les centaines de carcasses de voitures détruites par le
feu. Un certain nombre de victimes pas encore recensées ont poursuivi
leur fuite à pied, avant d’être rattrapées par le feu.
Quant aux quelques réfugiés qui ont suivi à temps les conseils
d'évacuation, ils sont loin d’avoir tous trouvés des lieux pour les
accueillir alors que la plupart ont tout laissé derrière eux dans
l’espoir d’un retour.
Mais les autorités californiennes laissent déjà
entendre que la ville de Paradise, la mal nommée, pour ne citer qu'elle,
ne devrait pas être reconstruite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire