Claude-Marie Vadrot
À cause du pollen lié aux changements climatiques, un quart des Français
est déjà affecté par des affections respiratoires, et cette situation
risque d'empirer.
Les allergologues viennent de prévenir sur une réalité que les
écologistes le répètent depuis des années : l’augmentation des allergies
liés aux pollens, en fréquences, en acuité et en durée sur plusieurs
mois, est essentiellement due au changement climatique. Ce que l’on
nommait autrefois le rhume des foins affecte désormais des millions de
gens des petites et grandes agglomérations et devient une souffrance
souvent incapacitante et source d’arrêts de travail.
Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) et les réseaux qui surveillent la qualité de l’air le rappellent dans un communiqué commun :
Le réchauffement climatique et la hausse des températures conduisent à une augmentation des quantités de pollen. En 2018, ce constat se vérifie puisque le pollen de bouleau a enregistré un pic anormal durant le mois d’avril. Les simulations faites par le RNSA sur ce phénomène montrent que les effets du pollen risquent de s’amplifier dans le futur.
Actuellement, un quart de la population française est touché par des
affections respiratoires de plus en plus graves, affectant des personnes
de tout âge et mettant de plus en plus fréquemment leur vie en danger.
En cause : les concentrations et dispersions de pollens de bouleau, de
platane, de chêne, de hêtre, d’aulne, de noisetier, de cyprès, de
tilleul, de frêne, d’olivier et de toutes les graminées, qui augmentent
chaque année.
Les Français sont en même temps davantage prédisposés aux affections
respiratoires car ils inhalent une grande partie de l’année une
pollution liée à la circulation des voitures et des camions. Notamment
ceux qui fonctionnent avec du diesel, en raison des particules fines,
qui franchissent la barrière du système respiratoire. Dans ce domaine,
il faut signaler également tous les polluants et les particules fines
dus à la dispersion des engrais et des pesticides de l’agriculture
intensive. Sans oublier le stockage, autorisé ou sauvage, des dépôts
d’ordures en plein air.
Sous les effets de l’augmentation des périodes de chaleur, plus de la
moitié des Français pourraient bientôt être touchés par cette épidémie
respiratoire qui se traduit de plus en plus fréquemment par un asthme
dont il sera d’autant plus difficile de se débarrasser qu’il affecte de
très jeunes enfants. Mais la situation est encore plus tragique pour les
pays du Sud touchés par une circulation automobile anarchique et
d’autres pollutions, agricoles ou industrielles, faisant l’objet d’un
contrôle insuffisant ou inexistant.
Une journée consacrée, comme le 19 mars, aux allergies ne suffira pas
à régler cette question, d’autant plus que les aérosols de toutes
natures utilisés dans les logements ne peuvent qu’aggraver l’état des
poumons des utilisateurs.
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