vendredi 22 mars 2019

Petit rappel : quand La République en Marche calomniait les Gilets Jaunes


Bernard Gensane


Tout au long de la révolte des Gilets Jaunes, la République en Marche, et les médias à sa botte – ou l'inverse – n'ont cessé de calomnier les acteurs du mouvement.

Quelques exemples. La fine Schiappa a annoncé le 10 janvier que l'Italie finançait les casseurs. Le 28 du même moi, le banquier éborgneur assura qu'aucun Français n'avait été la victime des forces de l'ordre, “ oubliant ”  Zineb Redouane, une Algérienne de 80 ans, tuée chez elle, dans son appartement. En bas de son immeuble, les forces de l’ordre réprimaient violemment une manifestation rassemblant Gilets jaunes, CGT et Collectif du 5 novembreMme Redouane décida de fermer les volets pour se protéger de la fumée. À peine apparut-elle à la fenêtre qu’elle reçut une grenade lacrymogène en plein visage (7 capsules de 10 grammes de gaz). Précédemment, en décembre 2018, le gang du banquier éborgneur avait affirmé que des comptes Twitter liés à la Russie attisaient la révolte des Gilets jaunes. Goebbels avait compris en son temps que, plus un mensonge était gros et grossier, plus il avait des chances de passer.
Je reprends ici, au moment où le pouvoir du banquier s'apprête à utiliser des armes de guerre contre le peuple, un article du Grand Soir sur les mensonges d'État de ces médiocres argumentateurs. Il concerne des voitures brûlées devant les locaux du Parisien et des Échos.

Des Gilets jaunes ont mis le feu à des voitures devant les locaux du Parisien et des Échos


– Qui ? : Richard Ferrand, Hugues Renson (député LREM, vice-président de l’Assemblée nationale), Olivia Grégoire (députée LREM), Cédric Villani (député LREM), Jean François Mbaye (député LREM), Anne-Christine Lang (députée LREM).

– Quand ? : 29 décembre 2018.

– Quoi ? : Dans la soirée, alors que se déroulait l’acte VII du mouvement des Gilets jaunes, huit voitures ont brûlé dans le 15e arrondissement de Paris devant le siège du groupe Les Échos-Le Parisien, propriété de LVMH, c’est-à-dire de Bernard Arnault (1re fortune française). Le bâtiment n’a pas été atteint mais comme des Gilets jaunes s’étaient rassemblés dans la journée devant les sièges de BFM-TV, Europe 1, France Télévisions et Radio France – situés dans le même quartier – pour protester contre le traitement médiatique de la mobilisation, très rapidement des personnalités politiques et médiatiques les accusent de façon plus ou moins explicite d’être à l’origine de l’incendie.

Les tweets fusent, particulièrement en provenance de la Macronie. Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale et twitto indigné : «  S’attaquer à la presse procède de la haine des libertés. À quand des autodafés ? Condamnation totale de ces actes criminels. » Hugues Renson, vice-président du Palais-Bourbon : « Aujourd’hui, ce qui reste de radicalisés se sont mobilisés, non pas pour des convictions, mais pour s’en prendre à la presse de notre pays […] Pitoyable, médiocre et tellement significatif d’une dérive visant à saper notre démocratie ».

Au moins quatre députés LREM abondent dans le même sens. Olivia Grégoire : « Soutien total aux rédactions @LesEchos @le_Parisien attaqués [sic] aujourd’hui […] Quelle triste journée encore à Paris. Le drapeau européen du siège de Radio France retiré par qq gilets jaunes enragés. A quoi ça nous mène tous ? » Cédric Villani : « Le Parisien libéré, journal fondé par trois résistants, est victime ce soir d’un incendie après une journée émaillée de slogans “journalistes collabos”. » Jean François Mbaye (tweet effacé) : « S’en prendre aux médias et à la presse de notre pays, c’est bâillonner notre propre liberté d’expression. » Anne-Christine Lang (tweet effacé) : « Je ne sais pas si ces gens se rendent compte de ce qu’ils font. Tout mon soutien au @le_Parisien et condamnation totale de ces actes inadmissibles. Il est grand temps que cesse toute complaisance envers les #Giletsjaunes ».

Bien sûr, le subtil Jean Quatremer devait intervenir : « Un mouvement de beaufs poujadistes et factieux, comme je le répète depuis un mois. On est au cœur maintenant ». Tout comme Raphaël Glucksmann, le « sauveur de la gauche » gonflé à l’hélium médiatique : « Après le blocage de la diffusion de Ouest France, les voitures incendiées devant les locaux du Parisien : qui s’attaque à la liberté de la presse s’en prend à la démocratie. Prendre les journalistes pour cible est devenu une (sale) habitude. Soutien total aux rédactions visées. »

Bref, les Gilets jaunes sont des criminels, des terroristes, ils veulent faire taire, voire brûler vive notre presse héroïque. Les autodafés ne sont pas loin. Revoilà le registre des séditieux d’ultradroite, de la peste brune, etc. On s’interroge : Bernard-Henri Lévy serait-il le community manager de tous ces comptes Twitter ?…

– En fait : La réalité n’est pas à la hauteur du récit concocté par les importants qui gazouillent plus vite que leur cyber-ombre. Une voiture en stationnement devant le bâtiment qui héberge le groupe Les Échos-Le Parisien s’est enflammée vers 19 h à cause d’une défaillance technique, son propriétaire a essayé en vain d’éteindre l’incendie lui-même avant de se mettre à l’abri. Le feu s’est propagé à sept véhicules à proximité. Il a été maîtrisé par les pompiers vers 20 h. Les Gilets jaunes n’ont donc strictement rien à voir avec cet accident. Déception dans les rangs macronistes et chez les éditocrates fluophobes…

Les dominants se sont octroyés un permis de calomnier et de salir à volonté les Gilets jaunes, une façon commode de vomir par métonymie sur les « basses classes » – qu’ils craignent – sans avoir à l’assumer. Ils ne présentent jamais d’excuses et publient même rarement des correctifs après avoir propagé une fausse information sur le mouvement.

Richard Ferrand, qui a la fake news dans la peau, devrait être banni de Twitter pendant quelques mois le temps de traiter son addiction à l’erreur et à l’outrance. Il pourrait même faire lui-même la démarche auprès du réseau social tel le joueur compulsif demandant au casino de ne plus l’accepter.

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