Tom Cannelle
Le 25 juillet, au large de l’île Maurice, un cargo japonnais
transportant 4000 tonnes d'hydrocarbures s'est échoué.
C'est à ce jour
plus d'un quart de sa cargaison qui s'est déversé dans l'océan indien
menaçant l'équilibre précaire des 1,3 millions d'habitants et de la
biodiversité unique de l’île.
Le Wakashio, navire japonais transportant 3800 tonnes d’huile lourdes
et 200 tonnes de diesel, a heurté ce 25 juillet les récifs de Pointe
d’Esny au Sud-Est de l’Ile Maurice. Le paquebot, aux prises des récifs
et de la houle, qui atteint parfois plus de 3 mètres de haut, menace
désormais de se briser en deux engendrant une marée noire plus terrible
encore que celle qui guette actuellement l’île, ses habitants et sa
biodiversité.
L’économie de l’île, fondée sur le tourisme et la pêche, déjà mis à
mal par la situation sanitaire, s’aggrave aujourd’hui encore plus : « La pêche est notre seule activité. Nous ne savons pas comment nous pourrons nourrir nos familles »
confie un pêcheur mauricien dans des propos relayé par l’AFP. Les
écoles sont désormais fermées en raison des vapeurs émanent des
hydrocarbures répandues sur le littoral. Une crise sociale qui
s’accompagne d’un désastre écologique : l’Île Maurice est en effet
connue pour sa biodiversité unique : lagon, récif coralliens, mangroves,
rivières, forêts abritant des espèces endémiques qui risquent
aujourd’hui de disparaître.
Ce sont des milliers d’habitants, de bénévoles d’ONG qui, depuis
dimanche, tentent d’atténuer les conséquences de cette fuite désastreuse
alors que le gouvernement a mis plusieurs jours avant de décréter
« l’état d’urgence environnemental » et appeler l’aide des experts
internationaux français et japonnais. Les barrages flottants de fortunes
mis en place pour l’instant, en chanvres, cheveux et tissus ne tiennent
pas face à la mer agitée et les plages commencent à se noircir. « Je pense qu’il est déjà trop tard. Si le navire se casse en deux, la situation sera incontrôlable », a déclaré à Vassen Kauppaymuthoo, un océanographe et ingénieur environnemental, à l’AFP.
Mitsui O.S.K. Lines qui exploitait le navire qui s’est échoué, l’un
des plus grands groupes de transport maritime du monde, a, quant à lui,
fait plus d’un million de yen de bénéfices par an depuis 2017.
C’est à
lui et non aux populations locales qui subissent déjà les conséquences
sanitaires et économiques de ce naufrage, de payer ce désastre : toutes
les mises en places nécessaires pour le nettoyage de l’océan ainsi que
la prise en charge des populations qui en dépendent durant le temps
nécessaire à la réhabilitation du littoral !
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