lundi 15 août 2022

L'hymne national italien : autre chose que La Marseillaise, cette bluette

Bernard Gensane

À l'occasion des championnats d'Europe de natation à Rome, il nous est donné d'entendre régulièrement l'hymne italien. La musique est plaisante mais n'a aucune profondeur, aucune solennité. On l'entendrait bien dans une opérette.

Je me suis dit que j'allais fait un tour du côté des paroles. C'est d'une violence, d'un militarisme, d'un préfascisme et d'un cléricalisme achevés. Or il fut composé en 1847 par un étudiant de 20 ans, en plein risorgimento, d'inspiration prétendument républicaine et jacobine. Il devint officieusement l'hymne national à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et officiellement en 2017.

Le "Va Piensero" de Verdi aurait eu un peu plus de gueule, non ?

Frères d’Italie
L’Italie s’est levée,
Du heaume de Scipion
Elle s’est ceint la tête.
Où est la Victoire ?
Qu’elle lui tende sa chevelure,
Car esclave de Rome
Dieu la créa. (2x)

  Serrons-nous en cohortes
  Nous sommes prêts à la mort
  Nous sommes prêts à la mort
  L’Italie appela.
  Serrons-nous en cohortes
  Nous sommes prêts à la mort
  Nous sommes prêts à la mort
  L’Italie appela !

Nous avons été depuis des siècles
Piétinés, moqués,
Parce que nous ne sommes pas un Peuple,
Parce que nous sommes divisés.
Que nous rassemble un Unique
Drapeau, un Espoir :
De nous fondre ensemble
L'heure a déjà sonné

Unissons-nous, aimons-nous
L'union, et l'amour
Révèlent aux Peuples
Les voies du Seigneur ;
Jurons de Libérer
Le sol natal :
Unis par Dieu
Qui peut nous vaincre ?

  Serrons-nous en cohortes
  Nous sommes prêts à la mort
  Nous sommes prêts à la mort
  L’Italie appelle.
  Serrons-nous en cohortes
  Nous sommes prêts à la mort
  Nous sommes prêts à la mort
  L’Italie appelle !

Des Alpes à la Sicile
Partout est Legnano
Chaque homme de Ferruccio
A le cœur, a la main
Les enfants d'Italie
S'appellent Balilla,
Le son de chaque cloche
A sonné les Vêpres.

Sont des joncs qui ploient
Les épées vendues
L’Aigle d'Autriche
A déjà perdu ses plumes
Il a bu le sang d’Italie,
Le sang Polonais,
avec le cosaque,
Mais cela lui a brûlé le cœur.

  Serrons-nous en cohortes
  Nous sommes prêts à la mort
  Nous sommes prêts à la mort
  L’Italie appelle.
  Serrons-nous en cohortes
  Nous sommes prêts à la mort
  Nous sommes prêts à la mort
  L’Italie appelle !

Bernard Gensane

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