vendredi 18 janvier 2013

Montebourpif va-t-il nationaliser Renault ?

Gilles Devers

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629 emplois menacés à Florange ; 7.500 détruits chez Renault. Le cas est réglé, car le gouvernement est sur les dents : Renault va être nationalisé… À vrai dire, c’est le farceur Montebourpif qui se retrouve en string. Eloignez les enfants…
D’abord, les réalités économiques de notre temps. Pour Renault, c’est comme pour Mittal, les affaires ne vont pas si mal, mais il faut s’adapter à vitesse V. Il y a six mois, la bourse de Paris s'était effondrée ; depuis, elle est à plus 15%. Tout va très vite. Quelques heures d’avion pour les boss, une journée de train ou de camion pour le matos, et en temps réel pour les réunions de direction via Internet. Ça bouge à grande vitesse, et ça sera comme ça pour des années.
Renault en faillite ? Non, car Renault n’a pas fait comme Peugeot, qui est restée la plus française des entreprises, et qui se trouve si affaiblie.
Renault, par son charismatique boss Carlos Ghosn, depuis Detroit (Etats Unis, Amérique du Nord) où il présentait les derniers modèles de Nissan, explique vouloir « améliorer la compétitivité de ses usines dans l'Hexagone » et doit pour ce faire supprimer 17 % de ses effectifs français d'ici à fin 2016. 8.260 départs qui seront peut-être compensés par quelques embauches.
La référence est pure business. Renault veut « abaisser son point mort de 12 % en-dessous du niveau de ses ventes 2011 (2,72 millions de véhicules) »... en cumulant toutes ses productions, c’est-à-dire en France, très minoritaire, et en Roumanie, Maroc ou Corée du Sud.
Notre ami Carlos Ghosn a voulu rassurer (Ah ah ah…) en expliquant que «la fermeture de sites en France n'avait rien d'inéluctable, à condition que ceux-ci deviennent plus attractifs».
Dans le « cerveau » de Montebourpif, tout est allé très vite.
Pour Peugeot, avec la suppression de 8.000 suppressions de postes, dont 3.000 sur le site d’Aulnay-sous-Bois, le génie de la démondialisation avait parlé de traitrise.
Pour les 629 emplois menacés de Florange, sur les 2.800 salariés du site, il avait menacé de nationalisation.
Alors pour notre ami Carlos Ghosn ? Le procès pour haute trahison ? La nationalisation ? L’exil en Russie ? Plus sévère encore... Carlos Ghosn sera condamné à lire « Votez pour la démondialisation » (Flammarion), livre majeur de la théorie économique de 48 pages, écrit par Montebourpif. Quel supplice !
En fait, il ne se passera rien. La farce gouvernementale trouve ici ses limites, car le puissant Renault n’est pas le faiblard Peugeot, ni la cible idéale Mittal, Indien vivant à Londres.
La France est en live. Le PDG de Renault, depuis Detroit, humilie le sinistre de l’Industrie. Cette attaque restera sans aucune suite pour le simple motif qu’elle est sérieuse et que nous n’avons plus de gouvernement. La France se gère toute seule, comme une grande. Il ne reste plus que les militaires pour devoir obéir. Je les plains. 

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