mercredi 29 mai 2024

La LICRA est sortie de l'arc humaniste

NBH

La LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a lancé un appel et une pétition dont le prétexte est de "voter pour une Europe forte et unie" dont voici la conclusion : "Le 9 juin, votons pour la paix et la sécurité ! Écartons les candidats des listes d’extrême droite et d’extrême gauche qui instrumentalisent les mécontentements et les peurs aux fins de bafouer nos libertés et remettre en cause la construction européenne."

En clair la LICRA appelle à voter pour n'importe qui, sauf le RN et la France Insoumise. On peut comprendre qu'une association qui lutte contre le racisme et l'antisémitisme se prononce contre le néo-fascisme. On peut même l'approuver.

En revanche ce qui est odieux et scandaleux c'est l'amalgame qui est fait par la LICRA entre le néo-fascisme et la gauche, et particulièrement la FI, qui a toujours combattu le racisme et l'anti-sémitisme. Jean-Luc Mélenchon subit des attaques permanentes de tous les chiens de garde de la bourgeoisie qui tentent de criminaliser la gauche en le traitant d'antisémite. Du Monde à L'Express, de Challenges à Slate, du Point au JDD, de BHL à Jadot, le chœur des chantres du colonialisme, de l'occupation, de l'islamophobie et du processus génocidaire contre les Palestiniens éructe contre JLM et la FI allant jusqu'à convoquer à la police la présidente du groupe de la FI à l'Assemblé Nationale, Mathilde Panot, pour "apologie du terrorisme". Une première sous la Ve République !  Ridicule et liberticide. Et pas seulement la FI. Ainsi le NPA est accusé "d'apologie du terrorisme" et d'antisémitisme, le NPA est une organisation qui fut fondée par trois militants trotskistes et...juifs, Alain Krivine, Daniel Bensaïd et Henri Weber... Par ailleurs rappelons que les marxistes, de toute obédience, se réclament de la pensée d'un juif, allemand de surcroît, Karl Marx. 

Mais la LICRA ne lutte pas contre l'antisémitisme puisqu'elle manifeste avec le RN, Reconquête, les néo-fascistes antisémites historiques, en "soutien inconditionnel" au régime fasciste et criminel de Benjamin Netanyahou. Comme les deux organisateurs de la Marche du 12 novembre 2023 l'ont suffisamment proclamé, que ce soit la présidente de l'Assemblée nationale ou le président de Sénat. 

La LICRA a confirmé sa dérive pro-Netanyahou en rompant la convention qui la liait avec la Grande mosquée de Paris. Cette convention, signée il y a trois ans avec le recteur de la Grande mosquée, Chems-eddine Hafiz, visait à "lutter en commun contre le racisme, le racisme antimusulman et l’antisémitisme", mais elle est "à présent caduque", a affirmé la Licra.

La LICRA s’est dite "profondément étonnée de la réception enthousiaste" réservée le 22 mai par Hafiz à la candidate de la France Insoumise aux européennes Rima Hassan à la Grande mosquée de Paris, alors que selon l’association "Par ses provocations, ses appels au soulèvement sur les campus et au-delà, le discours de Rima Hassan ne contribue en rien à une recherche de la paix. Ses positions extrémistes semblent difficilement compatibles avec le message que l’on est en droit d’attendre d’une institution religieuse comme la Grande mosquée de Paris".

La Grande mosquée a riposté vendredi dernier : elle affirme n'avoir "de leçon à recevoir de quiconque" en matière de promotion de la coexistence et de la paix, regrette la décision de la LICRA, qui "s'éloigne des principes qui la fonde et atrophie sa défense de tous les citoyens discriminés, quelle que soit leur religion, dans notre pays". Elle "invite la Licra à rester sur le chemin de la lutte universelle, équilibrée et juste, contre toute forme de haine et de racisme, sans hiérarchie dans le malheur des hommes". Quant à Rima Hassan, le recteur a vanté son "combat en faveur des droits des réfugiés dans le monde, y compris des réfugiés palestiniens et des déplacés de la guerre actuelle à Gaza, qui ne devrait pas être étranger à une institution luttant de manière indifférenciée pour les droits de l’homme".

Mais rien d'étonnant à ce positionnement de la LICRA.

Son président se livrait le 10 octobre 2023 à une attaque frénétique et furieuse contre Mélenchon. "Il choisit son camp, celui de la haine, de la confrontation. Un camp qui est éthiquement et moralement insoutenable [...] Il n'est plus dans l'ambiguïté mais clairement dans le mauvais camp (...) Ce type est indigne de la classe politique, il sort de l'arc républicain et il se rapproche petit à petit du parti des indigènes de la République, il a enfin trouvé sa famille."

Voilà à quoi nous avons à faire, des fanatiques qui travestissent la réalité et la vérité, qui mentent délibérément et couvrent les femmes et les hommes fidèles aux idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité de leurs calomnies et de leurs insultes. Car voilà ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon le 7 octobre : "Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques. Les peuples palestinien et israélien doivent pouvoir vivre côte à côte, en paix et en sécurité. La solution existe, celle des deux Etats, conformément aux résolutions de l’ONU".

Comment peut-on y voir de "la haine" ou de "l'anti-sémitisme"? C'est exactement le point de vue auquel se référent l'ONU, la CIJ, la CPI et même, désormais et avec huit terribles mois de retard, Joseph Borell, chargé des relations internationales pour l'UE ou encore...Emmanuel Macron !

La LICRA "choisit son camp, celui de la haine, de la confrontation", de l'islamophobie et du racisme. La LICRA est sortie du l'arc humaniste. Elle se rapproche petit à petit des partis néo-fascistes. 

Tant pis pour elle.

NBH

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