Israël multiplie les menaces au Proche-Orient

Antoine Manessis

"Les inquiétudes face à une escalade militaire s'amplifient après la multiplication des menaces de l'Iran et de ses alliés contre l'État hébreu."

C'est France 24, télévision prétendument publique mais en fait gouvernementale et propagandiste du gouvernement fasciste et génocidaire d'Israël, qui présente aussi scandaleusement et mensongèrement les choses.

La situation semble se tendre au Proche-Orient. Des pays demandent à leurs ressortissants de quitter le Liban. Une guerre alternativement de basse à moyenne intensité secoue la sud du pays du cèdre.

Or c'est la politique d'Israël qui est à l'origine de ces tensions inquiétantes

Outre la double provocation de Netanyahou, le récent assassinat du chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh à Téhéran et celui d'un des responsables du Hezbollah à Beyrouth, Fouad Chokr, n'oublions jamais que ce sont l' occupation de la Palestine, la colonisation chaque jour plus invasive et criminelle, l'apartheid anti-palestinien, la guerre génocidaire contre Gaza et son peuple qui sont les causes de l'actuelle situation.

La multiplication des agressions viennent d'Israël, pas d'Iran ou du Liban. Ces pays ont en revanche le droit de se défendre. La légitime défense est autorisée lorsqu'un Etat est en train ou vient de subir une agression armée comme le dit l'article 51 de la Charte de l'ONU. Le Liban, l'Iran, la Syrie, le Yémen sont dans cette configuration.

On peut penser que les Etats-Unis ne veuillent pas être entraînés dans un conflit général au Proche-Orient. Surtout dans une période pré-électoral. Par ailleurs ni Trump, ni Harris ne souhaite un tel cadeau d'arrivée à la Maison Blanche. On peut penser qu'ils l'ont fait savoir au gouvernement sioniste. Si celui-ci est composé de gens comme Smotrich ou Ben Gvir qui sont des fous furieux messiano-fascistes, on peut croire que les services secrets et Tsahal n'envisagent pas de franchir totalement les lignes rouges fixées par Washington, même s'ils les mordent un peu. Netanyahou c'est l'extrême-droite pragmatique et opportuniste. Il peut donc se dire qu'il va annoncer la victoire à Gaza en ayant créé une situation infernale aux Palestiniens et en ayant éliminé des chefs du Hamas (le tour des rescapés viendra), qu'il a fait avancer la colonisation de la Cisjordanie créant une situation qui rend la solution de "deux Etats" inenvisageable, qu'il a montré sa force à l'Iran et ses alliés et qu'avec un peu de chance il aura un ami très cher à la Maison Blanche pour poursuivre implacablement mais de façon camouflée, cachée à l'opinion internationale, sa "solution finale" de la question palestinienne. 

Téhéran et, au Liban, le Hezbollah n'ont aucun intérêt à une guerre 

Le régime des mollahs subit la pression de sa société civile et de sa frange capitaliste qui aspirent à rejoindre le "festin impérialiste", au moins une place dans le marché capitaliste mondial. Le Hezbollah subit, quant à lui, les effets de la situation économique et sociale catastrophique du Liban. Sa base de masse populaire en est la principale victime. Il ne lui manquerait qu'à subir une guerre dont les Libanais savent d'expérience qu'elle serait meurtrière, l'attitude de Tsahal à Gaza est sans ambiguïté. Sans compter que tous les Libanais ne seraient pas forcément du même côté que le Hezbollah.

Mais ces hypothèses peuvent être balayées si du fait d'un jusqu'auboutisme qui l'aveugle, Israël tente une guerre générale contre l'Iran, le Hezbollah et leurs alliés (on pense aux Houtis) en profitant de la situation instable à la tête de l'exécutif étasunien et de sa supériorité militaire. 

Les semaines à venir nous montreront laquelle est la plus sinistrement vraie.

Antoine Manessis