samedi 9 mai 2009

L'accord de libre échange entre la Colombie et l'Union Européenne : Pire encore que celui qui a été négocié avec les Etats-Unis

Un article à méditer profondément à quelques semaines des élections européennes. Ce n'est même pas du "libéralisme" que veut imposer l'Europe des capitalistes à la Colombie, mais une pure sauvagerie, une obsession de fric à ramasser à tout prix quelles qu'en soient les conséquences pour le peuple colombien. C'est parfaitement et totalement inacceptable ! Je ne reconnais en rien ces brutes qui prétendent gouverner en notre nom. Jean Dornac.


par Jorge Enrique Robledo
(versions française et espagnole)

Le gouvernement colombien et l’Union européenne sont en train de négocier un accord de libre échange. Il y a bien des raisons de croire que les dégâts pour les colombiens, en tout cas pour presque tous, seront aussi importants ou même pires que ceux qui résulteront du Traité de Libre -échange négocié avec les Etats-Unis. Celui-ci est un accord léonin qui n' a heureusement pas été ratifié par le Congrès nord-américain car la majorité du parti Démocrate, -et le gouvernement de Barack Obama lui-même- considèrent insuffisantes les explications et les actions du gouvernement de M. Alvaro Uribe en ce qui concerne les assassinats de syndicalistes : 49 d'entre eux furent assassinés en 2008, soit 25% de plus qu’en 2007. Ces assassinats confirment que la Colombie est le pays le plus dangereux du monde pour les dirigeants syndicaux. A cela s’ajoute les scandaleuses violations de droits humains commises par des membres de l’armée colombienne, et les relations de nombreux hauts dirigeants politiques proches du gouvernement avec les escadrons de la mort, aussi appelés groupes paramilitaires.

(Gargantua par Daumier - Daumier avait croqué Louis-Philippe. Cette caricature, en fait, n'a pas vieilli et peut allègrement servir à représenter tant les capitalistes européens que la Commission "ultra-libérale" européenne qui semble tenir, en priorité, à ruiner les peuples, tous les peuples, y compris européens.)

L’Union européenne prétend prolonger la durée des brevets qui créent des monopoles et des augmentations de prix au-delà de ce que prévoient les normes de l’OMC et au-delà des avantages obtenus par les Etats-Unis dans le cadre de l'ALE qu'ils ont négocié avec le gouvernement colombien. L'Organisation Panaméricaine de la Santé a pourtant calculé que la mjoration du coût des médicaments pour les colombiens serait de l'ordre d'un milliard de dollars par an. Il est aussi proposé que la Colombie accepte quelque choses que le capital transnational n’a jamais obtenu précédemment, ni en Europe ni nulle part ailleurs dans le monde : l'imposition de peines de prison pour toute violation des droits de propriété intellectuelle. Si l'ALE Colombie- Etats-Unis est un accord "OMC plus", celui que veut l’Union Européenne devrait être appelé "OMC plus plus".

En toute tranquillité le ministre colombien de commerce, M. Luis Guillermo Plata, a confessé "Il y à des lignes rouges à ne pas dépasser dans ces négociations (avec l'UE) ; ce sont les mêmes que celles de l'ALE négocié avec les Etats-Unis, et la Colombie n'ira pas au delà"

Avec de tels porte-paroles, il n’est pas surprenant, que les parties aient convenu de conclure cet accord en quatre mois à peine, et que, comme ce fut le cas avec les nord-américains, les textes soient négociés dans le plus grand secret et sans tenir compte de l'avis des organisations de travailleurs, paysannes et indiennes.

Tout comme ce fut le cas avec les Etats-Unis pour leur ALE, l'Union Européenne a imposé que les négociations soient menées séparément avec chacun des pays de la région andine. De sorte que la Communauté Andine des Nations (CAN), qui est le projet d'intégration entre les pays de la sous-région, sera encore plus condamnée au rôle de lettre morte. Le fait que l'Union Européenne n'appelle pas sa proposition "Traité de Libre Commerce (ALE)" mais "Accord Commercial" ne correspond qu'à un changement de nom savamment calculé pour tromper les millions de Colombiens qui rejettent l'ALE avec les Etats-Unis.

Comme dans le cas des États-Unis, les différences économiques entre la Colombie et l'Union Européenne sont incommensurables. Par exemple, le PIB de l'UE est 80 fois supérieur à celui de la Colombie et ses subsides agricoles atteignent les 70 milliards de dollars par an. L’égalité entre les parties que proclamera l'ALE n’est rien d'autre que la consécration d'une énorme inégalité. Le Traité accordera aux entreprises transnationales de l'Union Européenne le droit d'aller en Colombie pour s’emparer des grandes entreprises, des ressources naturelles et du marché intérieur ; et cela gratuitement, c'est à dire sans devoir payer pour cette prérogative, rien de plus de ce qui est demandé aux colombiens eux-mêmes. Les dommages causés par les capitaux entrant et sortant de Colombie, les dégâts causés à l’environnement et les conditions de travail exécrables font aussi partie des bonnes affaires recherchées par les investisseurs européens.

Il est choquant que, alors même que se confirme la responsabilité du "libre commerce" comme cause de ce qui sera sans doute retenu dans l'histoire comme la pire crise de l'histoire du capitalisme, les gouvernements de l’Union Européenne et de la Colombie insistent pour renforcer cette politique. Ils confirment ainsi que les gouvernants des deux parties sont disposés à élever les souffrances de leurs peuples à des niveaux inimaginables.

Il est clair que l’Union Européenne, -sachant combien le président de la Colombie a besoin de la signature d'un ALE pour la faire apparaitre comme une absolution morale et politique-, saura faire payer le prix d'une telle absolution en privilèges pour ses entreprises transnationales, en allant même au-delà de ceux qu'ont obtenus les Etats-Unis dans leur ALE avec la Colombie.

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EL TLC CON LA UE: IGUAL O PEOR QUE CON EU
in Acuerdo de Asociación con la Unión Europea


Jorge Enrique Robledo,

Bogotá, 19 de febrero de 2009

Los gobiernos de Colombia y la Unión Europea adelantan conversaciones para suscribir un tratado de libre comercio. Son muchas las razones que indican que los colombianos, por lo menos casi todos, sufriremos pérdidas iguales o peores que las que se pactaron en el Tratado de Libre Comercio (TLC) con Estados Unidos, un acuerdo leonino que afortunadamente no ha sido ratificado por el Congreso estadounidense, porque las mayorías del Partido Demócrata, y el propio gobierno de Barack Obama, consideran insuficientes las explicaciones y acciones del gobierno del presidente Álvaro Uribe en relación con los asesinatos de sindicalistas –49 en 2008, 25% más que en 2007, que confirman a Colombia como el país más peligroso en el mundo para los líderes sindicales–, las escandalosas violaciones de los derechos humanos por parte de miembros del ejército y las relaciones de numerosos y altos dirigentes políticos partidarios del gobierno con las organizaciones paramilitares.

La Unión Europea pretende aumentar los tiempos de las patentes que generan monopolios y precios mayores, por encima de las normas de la OMC y de lo conseguido por los norteamericanos en el TLC con Colombia, cuyos mayores costos de las medicinas para los colombianos fueron inicialmente calculados en mil millones de dólares al año por la Organización Panamericana de la Salud. Y también se propone que Colombia acepte algo que no ha logrado el capital trasnacional en Europa ni en ningún país del mundo: penas de cárcel para cualquier violación de los derechos de propiedad intelectual. Si el TLC Colombia-Estados Unidos es un acuerdo OMC-plus, el que quiere la Unión Europea puede denominarse OMC-plus-plus.

Con todo descaro, el ministro colombiano de Comercio, Luis Guillermo Plata, confesó que “ya tiene unas líneas rojas en esta negociación (con la Unión Europea), que no son otras que las que están en el TLC con Estados Unidos, y Colombia no irá más allá en esta materia”. Con voceros de Colombia como este no debe sorprender que hayan acordado tramitar el acuerdo en apenas cuatro meses y que, como también ocurrió con los norteamericanos, los textos se elaboren a las escondidas y sin tener en cuenta las opiniones de las organizaciones de los trabajadores, los campesinos y los indígenas.

Tal y como hizo Estados Unidos con su TLC, la Unión Europea también impuso negociar país por país de la región andina, de manera que la CAN, el proyecto de integración entre los países de la subregión, quedará todavía más convertido en letra muerta. Que la Unión Europea no llame Tratado de Libre Comercio (TLC) a su tratado sino Acuerdo Comercial, significa apenas un cambio de nombre calculado para confundir a los millones de colombianos que rechazan el TLC con Estados Unidos.

Como ocurre con Estados Unidos, las diferencias económicas entre Colombia y la Unión Europea son abismales. Por ejemplo, su Producto Interno Bruto es 80 veces mayor que el colombiano y sus subsidios agrícolas llegan a 70 mil millones de dólares al año. Luego la igualdad entre las partes que consagrará el TLC lo que santifica es una enorme desigualdad. El Tratado les concederá a las trasnacionales de la Unión Europea el privilegio de poder venir al país a tomarse las grandes empresas, los recursos naturales y el mercado interno de manera gratuita, es decir, sin que pueda cobrárseles por esa prerrogativa más de lo que se les exija a los colombianos. Y los males que se derivan de los capitales que entran y salen de Colombia a su antojo, los daños al medio ambiente y las peores condiciones laborales también hacen parte de los costos del negocio que desean los inversionistas europeos.

Escandaliza que cuando se confirma la culpa del “libre comercio” en la que seguramente será la peor crisis de la historia del capitalismo, los gobiernos de la Unión Europea y Colombia insistan en profundizar esa política. Así confirman que quienes gobiernan en las dos partes están dispuestos a llevar los sufrimientos de sus pueblos a niveles inimaginables.

Es obvio que la Unión Europea, conocedora de lo mucho que necesita Álvaro Uribe de un TLC con ella para lucirlo como una absolución moral y política ante Washington, sabrá cobrarse dicha absolución en mayores gabelas para sus trasnacionales, incluso hasta el punto de superar lo que consiguió Estados Unidos en su TLC con Colombia.

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