dimanche 10 mai 2009

Russie-Otan, le ludique du feu des É.-U.!

Par Camille Loty Malebranche

Avec comme seules réactions officielles géorgiennes, les objurgations antirusses et larbines de l’Otan que déblatère Mikheïl Saakachvili, ce clown présidentiel simiesque de notre temps, abîme doublement incarné du vilain et du nain politique, combien indécent, au moment où l’Otan fait ses provocants exercices militaires sur le sol de Géorgie, le monde est désormais retourné à une certaine forme de guerre d’influence inutile que nous croyions anachroniques. De fait, nous pouvons affirmer, sans crainte de nous tromper, que le monde entre désormais dans la phase d’une nouvelle guerre à intensité variable c'est-à-dire tantôt basse, tantôt moyenne voire tantôt chaude, planifiée et livrée par les Etats-Unis et leurs « alliés » à la Russie et en arrière-plan à la Chine. La nouvelle modalité de ce conflit entretenu par l’Otan, qu’attise la crise du capitalisme étasunien, va forcer un durcissement du pôle sino-russe harcelé sans cesse par l’expansionnisme grossier des Etats-Unis et de leurs états satellites dits alliés dans l’euphémisme diplomatique. Et derrière cette guerre nouvelle qui, bien pire que celle menée contre l’ancien pacte de Varsovie, parce que totalement injustifiée vu que l’ex guerre froide sévissait dans un monde divisé en deux blocs, nous voyons la grimaçante et l’intolérable colonisation de l’Onu par l’Otan sous couvert de lutte au terrorisme, afin de chambarder la multipolarité dont augure le monde contemporain et que les Etats-Unis en déclin refusent d’accepter sans coup férir, sans faire couler partout où ils le peuvent, sur la face de l’écoumène, le sang innocent comme en Afghanistan où les assassins de l’Otan massacrent désormais plus de civils que d’insurgés talibans.

(Tremblement de terre ou bombardement ? En fait, ici, c'est une photo de San Francisco après le tremblement de terre de 1906. Quoi qu'il en soit, c'est aussi une image saissante et symbolique du chaos des relations entre les nations, les cultures, les pouvoirs sur notre planète...)

La défroque impérialiste de l’empire étasunien en décomposition, se voyant devant la formation imparable des nouveaux pôles politico-économiques tant en Amérique du sud qu’en Asie, et en Europe de l’est, et sachant que l’amie qu’est l’U.E. ne constitue avec lui en fait qu’un alliage-amalgame pour ne pas dire une mésalliance vu la divergence des intérêts communs sur le plan monétaire, économique, énergétique, vu aussi la résistance populaire voire nationale des opinions publiques européennes à l’Europe telle que arbitrairement définie selon des besoins et intérêts contestables, pas nécessairement favorables aux états et nations qui la composent, l’empire devient agressif et tente de s’imposer par la force brutale plutôt que la souplesse de la diplomatie. En fait, hormis le Royaume-Uni, le Canada, Israël et quelques pays arabes associés, les alliés des Etats-Unis sont des amis douteux pour le moins que l’on puisse exprimer. Amitié fragilisée par des dissensions ethno-religieuses et idéologiques internes comme au Pakistan. Amitié passablement dépassée une fois l’empire s’affaissant en chute libre, comme celle des titans européens ayant leurs agendas propres pour reprendre la place d’avant-garde perdue après 1945.

Aujourd’hui donc, nous sommes en présence d’une bête blessée d’un trauma narcissique qui cherche à tout prix, à faire croire à une santé pourtant clairement cacochyme, à une puissance chancelante, en jouant grivoisement et grotesquement avec le feu otanien pour bannière et effigie de son navire en naufrage!

La chose est totalement bête et inhumaine, car nous avons dépassé le temps où les seigneurs de guerre des puissances militaires utilisaient les conflagrations comme alibi pour le renflouement des caisses de leurs pays mal gérés et en faillite. En effet, malgré la crapuleuse mainmise des Etats-Unis sur les richesses de l’Irak dont le peuple - toutes catégories confondues, est sacrifié injustement pour quelques charognards étasuniens - la saleté nauséeuse de l’économie étasunienne, s’est quand même révélée à tous, en précipitant le monde dans cette crise économique et financière dont les conséquences ne font que commencer ! Dans un monde de plus en plus instable, faire la guerre risque de déboucher sur des nationalismes au cœur des pays agressés qui pourront menacer les agresseurs de multiples mini hécatombes terroristes réelles, et pas seulement celles hallucinées et inventées par l’establishment étasunien pour son plaisir sadique et malsain de massacrer et de détruire sous la présidence de Bush. Et, appauvris comme ils commencent à l’être, les Etats-Unis ont-ils les moyens de leur politique belliciste ?

Je doute quant à moi, que les vieilles méthodes guerrières, d’envahir d’autres états pour tout dilapider sur un amas de cadavres et de ruines, de pestes et de déchets toxiques meurtriers tels l’uranium appauvri radioactif, le phosphore blanc ou l’agent orange…, puissent fonctionner dans la complexité conjoncturelle d’aujourd’hui. Une géostratégie d’agression ne fera que provoquer des réponses dures bien plus que seulement fermes des pôles rivaux notamment la Russie et la Chine nullement ennemies des peuples d’occident qui ne se laisseront pas faire et seront obligés de fonder leur armement de dissuasion et leur propre géostratégie à la taille des menaces insensées et indignes de l’Otan.

Et cela, c’est tant pis le monde ! Car malgré ses causes de crapulerie financière des riches étasuniens, l’actuelle crise économique mondiale aurait pu créer de nouveaux modes de solidarité entre États et Nations si quelques mégalomanes intransigeants et intumescents de l’establishment étasunien constipé - soutenus par de sempiternels molosses désignés comme alliés et restés fidèles même sur la voie de l’enfer à suivre leur nocher d’horreur, leur Charon de désastre - ne portaient en leur esprit tristement valétudinaire et patibulaire, l’infâme et sinistre pathologie d’une mission suprahumaine voire cosmique et métaphysique d’être maîtres des vies et des biens sur cette planète des hommes !

Les Etats-Unis et l’Otan jouent avec le feu, mais la paix du monde n’est pas compatible avec un ludique de brasier qu’allument des insensés pour satisfaire leur égo malade ; car le feu, lui, une fois allumé, il n’est pas certain que le pyromane coupable puisse jouer nécessairement et efficacement les pompiers sans être lui-même incinéré !

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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