Fragments
(extrait)
© Paul Klee

la violence de la mémoire se déchaîne
les serpents rebelles se dressent puissants
le cadran emprisonne ses aiguilles
l'heure se fige égarée dans le temps qui s'accélère
la bouche affamée se referme sur le vide
crache au visage de l'opulence son dernier moment dernier éclat
et se mue en nid d'amour pour mouches en rut
capricieuses les enluminures virtuelles
fourvoient les passants malheureux
heureux de croire pouvoir encore souffrir les paladins d'un avenir sans passé
et se gavent de lieux communs échangés aux heures creuses de la pensée
les jours défilent monotones glissant sur le sang versé
des innocents aux sourires inachevés
la triste lueur d'un espoir chaque jour violé
obscurcit les chemins des nuits phosphorescentes
joies mystérieuses des plaisirs reniés
silence intermittent des douleurs renouvelées
grincements redondants de la raison mutilée
des raisons absentes des raisons bafouées
Pedro Vianna
in Fragments (extrait), XXVII.9, Paris, 7.VI.1994-10.X.1994 (dates portant sur l’ensemble du poème).
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