Angel PALACIOS
La dictature a fait du Honduras une immense prison où les nuits sont mises à profit par des meutes de policiers et de militaires qui perquisitionnent, torturent et pillent.
La nuit, au Honduras, seule la terreur circule dans les rues : bottes, casques et uniformes. La nuit, des véhicules de militaires et de policiers cagoulés patrouillent les rues, tirant sur les quartiers et les maisons. Ils sortent à grande vitesse des commissariats pour revenir peu après avec leurs camionnettes pleines de citoyens frappés, humiliés, en sang...
La nuit des couvre-feu est le théâtre préféré des limiers. Le couvre- feu, sans garanties constitutionnelles, sans caméras de télévision ni foules dans les rues, est le moment dont profitent les chiens de la dictature pour semer la terreur. La nuit dernière, nous avons pu parcourir plusieurs quartiers, et voici ce que nous avons vu :
° On nous prévient qu’un commando policier est arrivé de façon intempestive à l’un des escaliers du quartier et qu’il va perquisitionner un logement. Il s’agit de la maison d’une peintre très connue du voisinage. Au détour d’un escalier, 8 policiers, comme des chats, encerclent, la maison. Sa façade, de couleur rose, porte un graffiti contre le coup d’Etat.
Les policiers étaient en train de cogner sur la porte avec des bâtons. Ils cassent les vitres de la fenêtre. L’un d’eux, bombe lacrymogène en main, calcule l’angle nécessaire à son atterrissage à l’intérieur de la maison. Le véhicule, identifié comme étant de la Police Nationale, les attend au bas des escaliers. Le policier qui conduit les avertit qu’un groupe de journalistes enregistre. Le chef de l’opération (le sous-commissaire García) bouche l’objectif d’une de nos caméras. D’autres camouflent le nom qu’ils portent cousu sur leur veste. Quelques voisins, mis en confiance par la présence de la presse internationale, ouvrent leurs portes et leurs fenêtres pour crier et dénoncer les auteurs de ces actes. Les policiers essaient de se replier. Le policier identifié comme étant García se justifie en disant qu’il vit dans ce quartier et qu’il ne supportait pas que sa voisine ait peint sur la façade : "PUTSCHISTES : LE MONDE VOUS CONDAMNE", "VIVE MEL". Tel fut l’argument du fonctionnaire pour déclencher la terreur contre une humble femme.
Des membres des organisations des Droits de l’Homme et du Front des Avocats contre le Coup d’Etat se présentent, et les policiers, traqués par la dénonciation, fuient. La femme, apeurée, finit par ouvrir ; elle aussi a quitté le quartier. Face au risque de les voir revenir plus tard, elle est allée dormir en lieu sûr.
° Un jeune homme d’une vingtaine d’années marche en pleine nuit dans une rue sombre. Il a le visage en sang et une blessure de quelques 5 centimètres au front. Il est nu-pieds. Il nous explique ; il était sur le seuil de sa maison quand une camionnette de la police est apparue dans la rue et que, sans dire un mot, ils en sont descendus et se sont mis à plusieurs pour le frapper. Ils l’ont jeté dans la camionnette et ont démarré. Pendant qu’ils tournaient dans les rues et le frappaient, ils ont fouillé ses poches, le dépouillant de son téléphone et de sa montre. Toujours sur le sol de la camionnette, il entendait les policiers qui discutaillaient pour savoir qui garderait la montre, qui le téléphone. Ils l’ont jeté hors de la camionnette, loin de chez lui. Le jeune homme n’a pas voulu faire de dénonciation. Il ne voulait plus de "clavo" avec la police, il était terrorisé. Il voulait seulement que nous le ramenions chez lui.
° Un autre jeune est arrêté à l’angle de sa rue. Avant de le mettre dans leur camionnette, 4 policiers lui donnent une raclée. Puis ils lui vident un spray de peinture sur le visage. Le jeune homme respire avec difficulté. A l’hôpital, pendant qu’on nettoie la peinture de ses yeux enflammés par les coups, il nous raconte que l’un des policiers, tout en le frappant, lui disait : "Tu es de la résistance ? Alors résiste !"
° Sur un pont, une guérite. Ils nous disent de nous arrêter et nous entamons une conversation avec les policiers, sur n’importe quel thème, pour pouvoir continuer. Un véhicule de passage voit la guérite et recule lentement. L’un des policiers qui nous ont dit de nous arrêter regarde la voiture qui recule et, amusé, nous invite à regarder ce qui va se passer maintenant, mais en nous obligeant à garder nos caméras éteintes. Sous le pont, dans la rue qu’avait prise l’auto qui essayait d’éviter la guérite, il y a un groupe de policiers qui donnent la chasse à ceux qui tentent de s’évader. Ils l’arrêtent.
Du haut du pont, on ne voit pas bien mais on entend... on entend la porte qui s’ouvre... on entend la rage et les insultes des policiers, les coups contre l’auto... on entend d’autres coups et les cris du conducteur. On n’entend plus. La voiture a continué sa route peu après.
° On entend des tirs dans une avenue parallèle à un quartier populaire. C’est une camionnette pleine de policiers qui tirent dans la nuit, à l’aveuglette, contre les maisons du quartier. Ils ne se pressent pas. Rien ne les menace. Ils tirent encore et encore. Ils ne visent même pas. Ils ne font que semer la terreur sur leur passage.
° Dans un commissariat, à minuit, les membres d’organisations des droits de l’homme, des avocats et la presse internationale s’intéressent aux détenus que nous venons de voir descendre d’une patrouille de camionnettes (elles étaient au moins 10). Maniant le sarcasme, l’officier nous dit qu’ils n’ont aucun prisonnier ici. Mais les prisonniers crient qu’ils appartiennent à la Résistance. Ils crient leurs noms. L’officier continue de nier l’évidence. L’insistance des avocats et des défenseurs des droits de l’homme obtient qu’ils en relâchent la moitié et qu’un médecin vienne à ce moment-là pour constater l’état physique des autres. Tous victimes de coups et en sang. Le lendemain matin, les avocats de la résistance obtiennent qu’ils les relâchent.
° Dans un autre commissariat, derrière un portail noir, on entend les voix d’au moins une vingtaine de personnes déclinant leurs noms.
Dehors, bon nombre de mères et d’épouses tentent d’établir le contact avec les leurs, tentent de reconnaître leurs voix. La scène fait rire ceux qui portent l’uniforme. Ils s’approchent et frappent le portail... et les familles.
° Dans un autre quartier, sur les hauteurs de Tegucigalpa, environ 40 policiers et militaires en uniforme avancent, leurs fusils de guerre visant les maisons. Quand on demande qui est le commandant de cette opération, tous ces hommes en uniforme nous indiquent un militaire. Ce dernier dit qu’ils s’agit d’une opération de routine, parce que le "gouvernement ne va pas continuer de permettre des désordres" et que "ce qui se passe à cette heure-ci ne lui est pas imputable, c’est le couvre-feu". Les cartes de journalistes de la presse internationale et celles de membres d’organisations humanitaires parviennent tout juste à nous permettre de passer et de continuer. Les hommes en uniformes s’éloignent. Les lumières des maisons du quartier s’allument à mesure que l’escadron de la terreur s’éloigne. Personne ne sort, mais on entend des cris : "Assassins", "Mel tout de suite", "Vive la Résistance".
Et ce ne sont que quelques uns des cas que nous avons pu voir en une nuit.Or,t cela se répète nuit après nuit. On ne sait pas combien de personnes sont arrêtées chaque nuit. On ne sait pas combien de corps sont agressés, maltraités, humiliés dans les nuits du Honduras. On ne sait pas combien de femmes sont violées. On ne connaît pas les noms, les âges, on ne connaît pas les témoignages... parce que le couvre-feu est là pour ça... pour que la meute d’assassins qui soutient cette dictature puisse semer la terreur sans que rien ne filtre vers les médias, et pour que les victimes restent paralysée par la peur et ne la dénoncent pas.
Dans les nuits du Honduras, les étoiles ne brillent pas. Uniquement les phares des patrouilles et le sang de ceux qui tombent entre les mains de la meute portant uniforme. Des bottes et encore des bottes dans les rues, sur les dos, sur les visages des Honduriens. Et malgré la terreur semée nuit après nuit par la dictature, la peur n’est pas au rendez-vous. La résistance continue.
Lorsque le soleil apparaît, il y a des marches, les rues sont occupées, il y a des manifestations qui, pour être pacifiques, n’en restent pas moins un défi contondant. Ceux qui soignent leurs blessures, il se peut que nous ne les voyions pas dans les protestations pendant quelques jours, mais la voix se propage et l’indignation contre ce qui se passe présentement au Honduras fait que beaucoup plus de personnes s’incorporent. 90 jours de résistance. Des corps contre des balles. Les organismes des droits de l’homme signalent l’existence - connue - de plus de 600 détenus. Mais beaucoup sont arrêtés et torturés de nuit et ne le dénoncent pas par peur. Le Honduras a besoin que le monde réagisse de façon plus rapide devant la terrible violation des droits de l’homme qui a lieu. La diplomatie ne suffit pas. Il est urgent que le monde agisse, ici au Honduras et maintenant.
Angel Palacios
POUR EN SAVOIR PLUS (espagnol)
http://www.vtv.gov.ve/actualidad/honduras-resiste
PS : LES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME ET D’AVOCATS SOLIDAIRES FONT UN TRAVAIL INFATIGABLE POUR S’OCCUPER DES VICTIMES, POUR SUIVRE LES DÉNONCIATIONS, POUR MAINTENIR DES REGISTRES. MAIS ELLES N’ONT PAS DE RESSOURCES. ELLES NE DISPOSENT PAS MEME DU MINIMUM. ELLES N’ONT PAS AVEC QUOI FAIRE LE PLEIN D’ESSENCE POUR SE DÉPLACER D’UN LIEU À UN AUTRE. LEURS TELEPHONES N’ONT PAS LE SOLDE SUFFISANT POUR EFFECTUER LES APPELS NECESSAIRES. ET, MÊME AINSI, CE QU’ELLES FONT POUR DÉFENDRE LES DROITS DE LEURS COMPATRIOTES TIENT DE LA MAGIE. ET CELA FAIT 90 JOURS QUE CETTE MAGIE OPÈRE, ET CE QU’ELLES OBTIENNENT EST BEAUCOUP.
LE SIÈGE DU COFADEH EST, A TOUTE HEURE, PLEIN DE GENS QUI VIENNENT DÉNONCER LES MAUVAIS TRAITEMENTS SUBIS ; ET IL EST AUSSI PLEIN DE GENS QUI VIENNENT SOUTENIR LEUR TRAVAIL.
UN GRAND NOMBRE DE DIRIGEANTS ET DIRIGEANTES DE CES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME ONT ÉTÉ PERSÉCUTÉS, EMPRISONNÉS, POUR ESSAYER DE LES FAIRE TAIRE. EN DÉPIT DES DIFFICULTÉS, C’EST TOUJOURS LE SEUL LIEU OÙ SE RENDRE POUR CHERCHER REFUGE CONTRE LA RÉPRESSION.
LA SOLIDARITÉ DE PEUPLE À PEUPLE EST UNE URGENCE. QUE LES ORGANISMES DES DROITS DE L’HOMME D’AUTRES PAYS, QUE LES COMITÉS DE SOLIDARITÉ PRENNENT CONTACT AVEC CEUX DU HONDURAS ET LES SOUTIENNENT, QU’ILS DIVULGUENT LEURS DÉNONCIATIONS, QU’ILS ENVOIENT UN SOUTIEN À CES ORGANISATIONS QUI, AU HONDURAS, LUTTENT CONTRE LA TERREUR DE LA DICTATURE.
VERSION ESPAGNOLE
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=92168&titular=terror-en-las-noches-de-honduras-
Source traduction en français non précisée
http://www.legrandsoir.info/La-nuit-la-terreur-regne-au-Honduras.html
Crónica desde Tegucigalpa
Terror en las noches de Honduras
Ángel Palacios
Rebelión
En las noches de Honduras impera el terror. La dictadura ha convertido Honduras en una inmensa cárcel donde las noches son aprovechadas por jaurías de policias y militares que allanan, torturan y saquean.
De noche en Honduras lo que recorre las calles es el terror con botas, cascos y uniformes. Vehículos con militares y policías encapuchados patrullan las calles en las noches disparando contra los barrios y casas. Salen a toda velocidad de las comisarías para regresar al poco tiempo con las camionetas repletas de ciudadanos golpeados, humillados, sangrantes...
La noche con toque de queda es el escenario preferido por los sabuesos. El toque de queda, sin garantías constitucionales, sin cámaras de televisión ni multitudes en las calles, es el momento que aprovechan los perros de la dictadura para sembrar el terror. Anoche pudimos recorrer varios barrios (colonias) y esto fué lo que vimos:
Nos avisan que en una de las escaleras de un barrio un comando policial llegó de forma intempestiva y van a allanar una vivienda. Se trata de la casa de una pintora muy conocida en el vecindario. Al doblar de una escalera 8 policías como gatos en la oscuridad rodean la casa. La casa está pintada de rosado y tiene un grafitti contra el golpe en la fachada. Los policías golpeaban la puerta con palos. Rompen los vidrios de la ventana. Uno de los policias con una bomba lacrimógena en mano calcula el ángulo para lanzarla adentro de la casa. El vehículo identificado como Policía Nacional los espera en la parte de abajo de las escaleras. El policía que conduce, da la voz de alerta de que un grupo de periodistas los estamos grabando. El jefe de la operación (subcomisario García) nos tapa el lente de una de las cámaras. Otros se tapan el nombre cosido en su chaleco. Hay vecinos que abren sus puertas y ventanas confiados en la presencia de la prensa internacional y les gritan, los denuncian. Los policías tratan de replegarse. El policía identificado como García se justifica argumentando que él vive en ese vecindario y que no soportaba que su vecina hubiese pintado en la fachada: "GOLPISTAS: EL MUNDO LOS CONDENA", "VIVA MEL". Ese fue el argumento del funcionario para desatar el terror contra una humilde mujer. Miembros de organizaciones de Derechos Humanos y del Frente de Abogados contra el Golpe se hacen presentes y los policías huyen acosados por la denuncia. La mujer, que temerosa al fin abrió la puerta, también salió del barrio. Fue a dormir a un lugar seguro, ante la amenaza de que volviesen a por ella más tarde.
Un joven como de 20 años camina por una calle oscura en plena noche. Tiene el rostro bañado en sangre y una herida en la frente de unos 5 centímetros. Va descalzo. Nos explica: estaba en la puerta de su casa cuando una camioneta de la policía apareció en su calle y sin mediar palabra se bajaron y le golpearon entre varios. Lo tiraron encima de la camioneta y arrancaron con él. Mientras daban vueltas y lo pateaban, le revisaron los bolsillos despojándolo de un celular y de su reloj. Seguía tirado en el piso de la camioneta mientras escuchaba a los policías discutiendo sobre quién se quedaba con el reloj y quién con el celular. Lo dejaron botado lejos de su casa. El joven no quiso hacer la denuncia. No quería más "clavo" con la policía, estaba aterrorizado. Sólo pedía que lo lleváramos a su casa.
Otro joven es detenido en la esquina de su barrio. Antes de montarlo en la camioneta, cuatro policías le dan una paliza. Luego le vacían un pote de pintura en spray en la cara. El joven respira con dificultad. Nos cuenta en el hospital mientras le limpian la pintura de los ojos inflamados por los golpes que uno de los policías le decía mientras lo golpeaba: "¿No sos de la resistencia? Pues resiste!".
En un puente hay una alcabala. Nos detienen y entablamos conversación con los policías sobre cualquier tema para poder seguir. Un vehículo que pasa por allí se da cuenta de la alcabala y retrocede lentamente. Uno de los policías que nos dió el alto, mira al carro retrocediendo y nos invita divertido a ver lo que va a pasar, pero obligándonos a tener las cámaras apagadas. Bajo el puente, por la calle que tomó el carro que trató de evitar la alcabala, hay un grupo de policias cazando a los que traten de evadirse. Lo detienen. Desde arriba del puente no se ve bien pero se oye... se oye la puerta que se abre... se oyen la rabia y los insultos de los policías, los golpes contra el carro... se oyen otros golpes y los gritos del conductor. No oímos más. El carro siguió al rato.
Se oyen disparos en una avenida que va paralela a un barrio popular. Una camioneta llena de policías es la que dispara en la noche, a ciegas contra las casas del barrio. Van despacio. Nada los amenaza. Disparan una y otra vez. Ni siquiera apuntan. Sólo siembran el terror a su paso.
En una comisaría a medianoche, los miembros de organizaciones de derechos humanos, abogados y prensa internacional preguntan por los detenidos, que acabamos de ver que bajaron de una patrulla pick-up (eran como 10). Sarcásticamente, el oficial nos dice que allí no tienen a nadie preso. Pero los presos gritan que son de la resistencia. Gritan sus nombres. El oficial sigue negando lo que es evidente. La insistencia de los abogados y de los defensores de los derechos humanos logra que suelten a la mitad de los detenidos y que un médico venga a esa hora a constatar el estado físico del resto. Todos golpeados, sangrando. En la mañana, los abogados de la resistencia lograron que los soltaran.
En otra comisaría, tras un portón negro, se escuchan las voces de al menos una veintena de personas recitando sus nombres. Afuera unas cuantas madres y esposas tratan de establecer contacto con su familiar, tratan de reconocerles la voz. Los uniformados ríen ante la escena. Se acercan y golpean contra el portón... y contra los familiares.
En otro barrio, en las alturas de Tegucigalpa, alrededor de 40 uniformados, entre policías y militares, avanzan apuntando fusiles de guerra hacia las casas. Cuando se pregunta quien es el comandante de esa operación todos los uniformados nos señalan a un militar. Éste dice que es una operación de rutina, porque el "gobierno no va a seguir permitiendo desórdenes" y que "lo que pase a esa hora no es su responsabilidad porque hay toque de queda". Las credenciales de prensa internacional y de organizaciones humanitarias logran difícilmente abrirnos paso y continuar. Los uniformados se alejan. Las luces de las casas en el barrio se van encendiendo a medida que el escuadrón del terror se aleja. Nadie sale, pero se oyen gritos: "Asesinos", "Urge Mel", "Viva la Resistencia".
Estos son apenas algunos casos de los que pudimos ver en una noche. Todos los días ocurre lo mismo. No se sabe cuántos detenidos hay cada noche. No se sabe cuántos cuerpos son rotos, maltratados, humillados en las noches de Honduras. No se sabe cuántas mujeres son violadas. No se saben los nombres, las edades, no se conocen los testimonios... porque para eso son los toques de queda. Para que la jauría de asesinos que sostienen esta dictadura siembren el terror sin que trascienda a los medios y para que las víctimas se inmovilicen y no hagan la denuncia.
En las noches de Honduras no brillan las estrellas. Sólo las luces de las patrullas y la sangre de los que caen en manos de la jauría uniformada. Botas y más botas en las calles, en las espaldas, en los rostros de los hondureños. Y a pesar del terror que siembra cada noche la dictadura, no hay miedo. La resistencia continúa.
Cuando sale el sol, hay marchas, tomas de calles, movilizaciones pacíficas pero desafiantes y contundentes. Los que se curan de las heridas quizás no los veamos durante algunos días en las protestas, pero la voz se corre y la indignación por lo que está pasando hoy en Honduras hace que muchos más se incorporen. 90 días de resistencia. Cuerpos contra balas. Los organismos de derechos humanos dan cuenta de más de 600 detenidos de los que se tiene conocimiento. Pero muchos son detenidos y torturados en la noche y no denuncian por miedo. Honduras necesita que el mundo reaccione más rápidamente ante la terrible violación a los derechos humanos que está ocurriendo. La diplomacia no basta. Es urgente que el mundo actúe, aquí en Honduras y ahora.
PD: Las organizaciones de derechos humanos y abogados solidarios hacen una labor incansable por atender a las victimas, por acompañar las denuncias, por llevar registros. Pero no tienen recursos. No cuentan con lo mínimo. No tienen cómo llenar el tanque de gasolina para trasladarse a los lugares, no tienen saldo en los teléfonos para hacer las llamadas necesarias. Y aun así hacen magia para defender los derechos de sus compatriotas. Llevan 90 días haciendo magia y es mucho lo que logran. La sede de Cofadeh está llena a toda hora de gente que va a denunciar los atropellos vividos, y llena también de gente que va a apoyar su labor. Muchos y muchas dirigentes de estas organizaciones de derechos humanos han sido perseguidos, encarcelados para tratar de acallarlos. A pesar de las dificultades siguen siendo el único lugar a donde acudir para buscar refugio ante la represión. Es urgente la solidaridad pueblo a pueblo, que los organismos de derechos humanos de otros países, los comités de solidaridad se pongan en contacto con ellos y los apoyen, divulgen sus denuncias, envíen apoyo a esas organizaciones que en Honduras luchan contra el Terror de la Dictadura.
http://www.rebelion.org/

La nuit, au Honduras, seule la terreur circule dans les rues : bottes, casques et uniformes. La nuit, des véhicules de militaires et de policiers cagoulés patrouillent les rues, tirant sur les quartiers et les maisons. Ils sortent à grande vitesse des commissariats pour revenir peu après avec leurs camionnettes pleines de citoyens frappés, humiliés, en sang...
La nuit des couvre-feu est le théâtre préféré des limiers. Le couvre- feu, sans garanties constitutionnelles, sans caméras de télévision ni foules dans les rues, est le moment dont profitent les chiens de la dictature pour semer la terreur. La nuit dernière, nous avons pu parcourir plusieurs quartiers, et voici ce que nous avons vu :
° On nous prévient qu’un commando policier est arrivé de façon intempestive à l’un des escaliers du quartier et qu’il va perquisitionner un logement. Il s’agit de la maison d’une peintre très connue du voisinage. Au détour d’un escalier, 8 policiers, comme des chats, encerclent, la maison. Sa façade, de couleur rose, porte un graffiti contre le coup d’Etat.
Les policiers étaient en train de cogner sur la porte avec des bâtons. Ils cassent les vitres de la fenêtre. L’un d’eux, bombe lacrymogène en main, calcule l’angle nécessaire à son atterrissage à l’intérieur de la maison. Le véhicule, identifié comme étant de la Police Nationale, les attend au bas des escaliers. Le policier qui conduit les avertit qu’un groupe de journalistes enregistre. Le chef de l’opération (le sous-commissaire García) bouche l’objectif d’une de nos caméras. D’autres camouflent le nom qu’ils portent cousu sur leur veste. Quelques voisins, mis en confiance par la présence de la presse internationale, ouvrent leurs portes et leurs fenêtres pour crier et dénoncer les auteurs de ces actes. Les policiers essaient de se replier. Le policier identifié comme étant García se justifie en disant qu’il vit dans ce quartier et qu’il ne supportait pas que sa voisine ait peint sur la façade : "PUTSCHISTES : LE MONDE VOUS CONDAMNE", "VIVE MEL". Tel fut l’argument du fonctionnaire pour déclencher la terreur contre une humble femme.
Des membres des organisations des Droits de l’Homme et du Front des Avocats contre le Coup d’Etat se présentent, et les policiers, traqués par la dénonciation, fuient. La femme, apeurée, finit par ouvrir ; elle aussi a quitté le quartier. Face au risque de les voir revenir plus tard, elle est allée dormir en lieu sûr.
° Un jeune homme d’une vingtaine d’années marche en pleine nuit dans une rue sombre. Il a le visage en sang et une blessure de quelques 5 centimètres au front. Il est nu-pieds. Il nous explique ; il était sur le seuil de sa maison quand une camionnette de la police est apparue dans la rue et que, sans dire un mot, ils en sont descendus et se sont mis à plusieurs pour le frapper. Ils l’ont jeté dans la camionnette et ont démarré. Pendant qu’ils tournaient dans les rues et le frappaient, ils ont fouillé ses poches, le dépouillant de son téléphone et de sa montre. Toujours sur le sol de la camionnette, il entendait les policiers qui discutaillaient pour savoir qui garderait la montre, qui le téléphone. Ils l’ont jeté hors de la camionnette, loin de chez lui. Le jeune homme n’a pas voulu faire de dénonciation. Il ne voulait plus de "clavo" avec la police, il était terrorisé. Il voulait seulement que nous le ramenions chez lui.
° Un autre jeune est arrêté à l’angle de sa rue. Avant de le mettre dans leur camionnette, 4 policiers lui donnent une raclée. Puis ils lui vident un spray de peinture sur le visage. Le jeune homme respire avec difficulté. A l’hôpital, pendant qu’on nettoie la peinture de ses yeux enflammés par les coups, il nous raconte que l’un des policiers, tout en le frappant, lui disait : "Tu es de la résistance ? Alors résiste !"
° Sur un pont, une guérite. Ils nous disent de nous arrêter et nous entamons une conversation avec les policiers, sur n’importe quel thème, pour pouvoir continuer. Un véhicule de passage voit la guérite et recule lentement. L’un des policiers qui nous ont dit de nous arrêter regarde la voiture qui recule et, amusé, nous invite à regarder ce qui va se passer maintenant, mais en nous obligeant à garder nos caméras éteintes. Sous le pont, dans la rue qu’avait prise l’auto qui essayait d’éviter la guérite, il y a un groupe de policiers qui donnent la chasse à ceux qui tentent de s’évader. Ils l’arrêtent.
Du haut du pont, on ne voit pas bien mais on entend... on entend la porte qui s’ouvre... on entend la rage et les insultes des policiers, les coups contre l’auto... on entend d’autres coups et les cris du conducteur. On n’entend plus. La voiture a continué sa route peu après.
° On entend des tirs dans une avenue parallèle à un quartier populaire. C’est une camionnette pleine de policiers qui tirent dans la nuit, à l’aveuglette, contre les maisons du quartier. Ils ne se pressent pas. Rien ne les menace. Ils tirent encore et encore. Ils ne visent même pas. Ils ne font que semer la terreur sur leur passage.
° Dans un commissariat, à minuit, les membres d’organisations des droits de l’homme, des avocats et la presse internationale s’intéressent aux détenus que nous venons de voir descendre d’une patrouille de camionnettes (elles étaient au moins 10). Maniant le sarcasme, l’officier nous dit qu’ils n’ont aucun prisonnier ici. Mais les prisonniers crient qu’ils appartiennent à la Résistance. Ils crient leurs noms. L’officier continue de nier l’évidence. L’insistance des avocats et des défenseurs des droits de l’homme obtient qu’ils en relâchent la moitié et qu’un médecin vienne à ce moment-là pour constater l’état physique des autres. Tous victimes de coups et en sang. Le lendemain matin, les avocats de la résistance obtiennent qu’ils les relâchent.
° Dans un autre commissariat, derrière un portail noir, on entend les voix d’au moins une vingtaine de personnes déclinant leurs noms.
Dehors, bon nombre de mères et d’épouses tentent d’établir le contact avec les leurs, tentent de reconnaître leurs voix. La scène fait rire ceux qui portent l’uniforme. Ils s’approchent et frappent le portail... et les familles.
° Dans un autre quartier, sur les hauteurs de Tegucigalpa, environ 40 policiers et militaires en uniforme avancent, leurs fusils de guerre visant les maisons. Quand on demande qui est le commandant de cette opération, tous ces hommes en uniforme nous indiquent un militaire. Ce dernier dit qu’ils s’agit d’une opération de routine, parce que le "gouvernement ne va pas continuer de permettre des désordres" et que "ce qui se passe à cette heure-ci ne lui est pas imputable, c’est le couvre-feu". Les cartes de journalistes de la presse internationale et celles de membres d’organisations humanitaires parviennent tout juste à nous permettre de passer et de continuer. Les hommes en uniformes s’éloignent. Les lumières des maisons du quartier s’allument à mesure que l’escadron de la terreur s’éloigne. Personne ne sort, mais on entend des cris : "Assassins", "Mel tout de suite", "Vive la Résistance".
Et ce ne sont que quelques uns des cas que nous avons pu voir en une nuit.Or,t cela se répète nuit après nuit. On ne sait pas combien de personnes sont arrêtées chaque nuit. On ne sait pas combien de corps sont agressés, maltraités, humiliés dans les nuits du Honduras. On ne sait pas combien de femmes sont violées. On ne connaît pas les noms, les âges, on ne connaît pas les témoignages... parce que le couvre-feu est là pour ça... pour que la meute d’assassins qui soutient cette dictature puisse semer la terreur sans que rien ne filtre vers les médias, et pour que les victimes restent paralysée par la peur et ne la dénoncent pas.
Dans les nuits du Honduras, les étoiles ne brillent pas. Uniquement les phares des patrouilles et le sang de ceux qui tombent entre les mains de la meute portant uniforme. Des bottes et encore des bottes dans les rues, sur les dos, sur les visages des Honduriens. Et malgré la terreur semée nuit après nuit par la dictature, la peur n’est pas au rendez-vous. La résistance continue.
Lorsque le soleil apparaît, il y a des marches, les rues sont occupées, il y a des manifestations qui, pour être pacifiques, n’en restent pas moins un défi contondant. Ceux qui soignent leurs blessures, il se peut que nous ne les voyions pas dans les protestations pendant quelques jours, mais la voix se propage et l’indignation contre ce qui se passe présentement au Honduras fait que beaucoup plus de personnes s’incorporent. 90 jours de résistance. Des corps contre des balles. Les organismes des droits de l’homme signalent l’existence - connue - de plus de 600 détenus. Mais beaucoup sont arrêtés et torturés de nuit et ne le dénoncent pas par peur. Le Honduras a besoin que le monde réagisse de façon plus rapide devant la terrible violation des droits de l’homme qui a lieu. La diplomatie ne suffit pas. Il est urgent que le monde agisse, ici au Honduras et maintenant.
Angel Palacios
POUR EN SAVOIR PLUS (espagnol)
http://www.vtv.gov.ve/actualidad/honduras-resiste
PS : LES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME ET D’AVOCATS SOLIDAIRES FONT UN TRAVAIL INFATIGABLE POUR S’OCCUPER DES VICTIMES, POUR SUIVRE LES DÉNONCIATIONS, POUR MAINTENIR DES REGISTRES. MAIS ELLES N’ONT PAS DE RESSOURCES. ELLES NE DISPOSENT PAS MEME DU MINIMUM. ELLES N’ONT PAS AVEC QUOI FAIRE LE PLEIN D’ESSENCE POUR SE DÉPLACER D’UN LIEU À UN AUTRE. LEURS TELEPHONES N’ONT PAS LE SOLDE SUFFISANT POUR EFFECTUER LES APPELS NECESSAIRES. ET, MÊME AINSI, CE QU’ELLES FONT POUR DÉFENDRE LES DROITS DE LEURS COMPATRIOTES TIENT DE LA MAGIE. ET CELA FAIT 90 JOURS QUE CETTE MAGIE OPÈRE, ET CE QU’ELLES OBTIENNENT EST BEAUCOUP.
LE SIÈGE DU COFADEH EST, A TOUTE HEURE, PLEIN DE GENS QUI VIENNENT DÉNONCER LES MAUVAIS TRAITEMENTS SUBIS ; ET IL EST AUSSI PLEIN DE GENS QUI VIENNENT SOUTENIR LEUR TRAVAIL.
UN GRAND NOMBRE DE DIRIGEANTS ET DIRIGEANTES DE CES ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME ONT ÉTÉ PERSÉCUTÉS, EMPRISONNÉS, POUR ESSAYER DE LES FAIRE TAIRE. EN DÉPIT DES DIFFICULTÉS, C’EST TOUJOURS LE SEUL LIEU OÙ SE RENDRE POUR CHERCHER REFUGE CONTRE LA RÉPRESSION.
LA SOLIDARITÉ DE PEUPLE À PEUPLE EST UNE URGENCE. QUE LES ORGANISMES DES DROITS DE L’HOMME D’AUTRES PAYS, QUE LES COMITÉS DE SOLIDARITÉ PRENNENT CONTACT AVEC CEUX DU HONDURAS ET LES SOUTIENNENT, QU’ILS DIVULGUENT LEURS DÉNONCIATIONS, QU’ILS ENVOIENT UN SOUTIEN À CES ORGANISATIONS QUI, AU HONDURAS, LUTTENT CONTRE LA TERREUR DE LA DICTATURE.
VERSION ESPAGNOLE
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=92168&titular=terror-en-las-noches-de-honduras-
Source traduction en français non précisée
http://www.legrandsoir.info/La-nuit-la-terreur-regne-au-Honduras.html
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Crónica desde Tegucigalpa
Terror en las noches de Honduras
Ángel Palacios
Rebelión
En las noches de Honduras impera el terror. La dictadura ha convertido Honduras en una inmensa cárcel donde las noches son aprovechadas por jaurías de policias y militares que allanan, torturan y saquean.
De noche en Honduras lo que recorre las calles es el terror con botas, cascos y uniformes. Vehículos con militares y policías encapuchados patrullan las calles en las noches disparando contra los barrios y casas. Salen a toda velocidad de las comisarías para regresar al poco tiempo con las camionetas repletas de ciudadanos golpeados, humillados, sangrantes...
La noche con toque de queda es el escenario preferido por los sabuesos. El toque de queda, sin garantías constitucionales, sin cámaras de televisión ni multitudes en las calles, es el momento que aprovechan los perros de la dictadura para sembrar el terror. Anoche pudimos recorrer varios barrios (colonias) y esto fué lo que vimos:
Nos avisan que en una de las escaleras de un barrio un comando policial llegó de forma intempestiva y van a allanar una vivienda. Se trata de la casa de una pintora muy conocida en el vecindario. Al doblar de una escalera 8 policías como gatos en la oscuridad rodean la casa. La casa está pintada de rosado y tiene un grafitti contra el golpe en la fachada. Los policías golpeaban la puerta con palos. Rompen los vidrios de la ventana. Uno de los policias con una bomba lacrimógena en mano calcula el ángulo para lanzarla adentro de la casa. El vehículo identificado como Policía Nacional los espera en la parte de abajo de las escaleras. El policía que conduce, da la voz de alerta de que un grupo de periodistas los estamos grabando. El jefe de la operación (subcomisario García) nos tapa el lente de una de las cámaras. Otros se tapan el nombre cosido en su chaleco. Hay vecinos que abren sus puertas y ventanas confiados en la presencia de la prensa internacional y les gritan, los denuncian. Los policías tratan de replegarse. El policía identificado como García se justifica argumentando que él vive en ese vecindario y que no soportaba que su vecina hubiese pintado en la fachada: "GOLPISTAS: EL MUNDO LOS CONDENA", "VIVA MEL". Ese fue el argumento del funcionario para desatar el terror contra una humilde mujer. Miembros de organizaciones de Derechos Humanos y del Frente de Abogados contra el Golpe se hacen presentes y los policías huyen acosados por la denuncia. La mujer, que temerosa al fin abrió la puerta, también salió del barrio. Fue a dormir a un lugar seguro, ante la amenaza de que volviesen a por ella más tarde.
Un joven como de 20 años camina por una calle oscura en plena noche. Tiene el rostro bañado en sangre y una herida en la frente de unos 5 centímetros. Va descalzo. Nos explica: estaba en la puerta de su casa cuando una camioneta de la policía apareció en su calle y sin mediar palabra se bajaron y le golpearon entre varios. Lo tiraron encima de la camioneta y arrancaron con él. Mientras daban vueltas y lo pateaban, le revisaron los bolsillos despojándolo de un celular y de su reloj. Seguía tirado en el piso de la camioneta mientras escuchaba a los policías discutiendo sobre quién se quedaba con el reloj y quién con el celular. Lo dejaron botado lejos de su casa. El joven no quiso hacer la denuncia. No quería más "clavo" con la policía, estaba aterrorizado. Sólo pedía que lo lleváramos a su casa.
Otro joven es detenido en la esquina de su barrio. Antes de montarlo en la camioneta, cuatro policías le dan una paliza. Luego le vacían un pote de pintura en spray en la cara. El joven respira con dificultad. Nos cuenta en el hospital mientras le limpian la pintura de los ojos inflamados por los golpes que uno de los policías le decía mientras lo golpeaba: "¿No sos de la resistencia? Pues resiste!".
En un puente hay una alcabala. Nos detienen y entablamos conversación con los policías sobre cualquier tema para poder seguir. Un vehículo que pasa por allí se da cuenta de la alcabala y retrocede lentamente. Uno de los policías que nos dió el alto, mira al carro retrocediendo y nos invita divertido a ver lo que va a pasar, pero obligándonos a tener las cámaras apagadas. Bajo el puente, por la calle que tomó el carro que trató de evitar la alcabala, hay un grupo de policias cazando a los que traten de evadirse. Lo detienen. Desde arriba del puente no se ve bien pero se oye... se oye la puerta que se abre... se oyen la rabia y los insultos de los policías, los golpes contra el carro... se oyen otros golpes y los gritos del conductor. No oímos más. El carro siguió al rato.
Se oyen disparos en una avenida que va paralela a un barrio popular. Una camioneta llena de policías es la que dispara en la noche, a ciegas contra las casas del barrio. Van despacio. Nada los amenaza. Disparan una y otra vez. Ni siquiera apuntan. Sólo siembran el terror a su paso.
En una comisaría a medianoche, los miembros de organizaciones de derechos humanos, abogados y prensa internacional preguntan por los detenidos, que acabamos de ver que bajaron de una patrulla pick-up (eran como 10). Sarcásticamente, el oficial nos dice que allí no tienen a nadie preso. Pero los presos gritan que son de la resistencia. Gritan sus nombres. El oficial sigue negando lo que es evidente. La insistencia de los abogados y de los defensores de los derechos humanos logra que suelten a la mitad de los detenidos y que un médico venga a esa hora a constatar el estado físico del resto. Todos golpeados, sangrando. En la mañana, los abogados de la resistencia lograron que los soltaran.
En otra comisaría, tras un portón negro, se escuchan las voces de al menos una veintena de personas recitando sus nombres. Afuera unas cuantas madres y esposas tratan de establecer contacto con su familiar, tratan de reconocerles la voz. Los uniformados ríen ante la escena. Se acercan y golpean contra el portón... y contra los familiares.
En otro barrio, en las alturas de Tegucigalpa, alrededor de 40 uniformados, entre policías y militares, avanzan apuntando fusiles de guerra hacia las casas. Cuando se pregunta quien es el comandante de esa operación todos los uniformados nos señalan a un militar. Éste dice que es una operación de rutina, porque el "gobierno no va a seguir permitiendo desórdenes" y que "lo que pase a esa hora no es su responsabilidad porque hay toque de queda". Las credenciales de prensa internacional y de organizaciones humanitarias logran difícilmente abrirnos paso y continuar. Los uniformados se alejan. Las luces de las casas en el barrio se van encendiendo a medida que el escuadrón del terror se aleja. Nadie sale, pero se oyen gritos: "Asesinos", "Urge Mel", "Viva la Resistencia".
Estos son apenas algunos casos de los que pudimos ver en una noche. Todos los días ocurre lo mismo. No se sabe cuántos detenidos hay cada noche. No se sabe cuántos cuerpos son rotos, maltratados, humillados en las noches de Honduras. No se sabe cuántas mujeres son violadas. No se saben los nombres, las edades, no se conocen los testimonios... porque para eso son los toques de queda. Para que la jauría de asesinos que sostienen esta dictadura siembren el terror sin que trascienda a los medios y para que las víctimas se inmovilicen y no hagan la denuncia.
En las noches de Honduras no brillan las estrellas. Sólo las luces de las patrullas y la sangre de los que caen en manos de la jauría uniformada. Botas y más botas en las calles, en las espaldas, en los rostros de los hondureños. Y a pesar del terror que siembra cada noche la dictadura, no hay miedo. La resistencia continúa.
Cuando sale el sol, hay marchas, tomas de calles, movilizaciones pacíficas pero desafiantes y contundentes. Los que se curan de las heridas quizás no los veamos durante algunos días en las protestas, pero la voz se corre y la indignación por lo que está pasando hoy en Honduras hace que muchos más se incorporen. 90 días de resistencia. Cuerpos contra balas. Los organismos de derechos humanos dan cuenta de más de 600 detenidos de los que se tiene conocimiento. Pero muchos son detenidos y torturados en la noche y no denuncian por miedo. Honduras necesita que el mundo reaccione más rápidamente ante la terrible violación a los derechos humanos que está ocurriendo. La diplomacia no basta. Es urgente que el mundo actúe, aquí en Honduras y ahora.
PD: Las organizaciones de derechos humanos y abogados solidarios hacen una labor incansable por atender a las victimas, por acompañar las denuncias, por llevar registros. Pero no tienen recursos. No cuentan con lo mínimo. No tienen cómo llenar el tanque de gasolina para trasladarse a los lugares, no tienen saldo en los teléfonos para hacer las llamadas necesarias. Y aun así hacen magia para defender los derechos de sus compatriotas. Llevan 90 días haciendo magia y es mucho lo que logran. La sede de Cofadeh está llena a toda hora de gente que va a denunciar los atropellos vividos, y llena también de gente que va a apoyar su labor. Muchos y muchas dirigentes de estas organizaciones de derechos humanos han sido perseguidos, encarcelados para tratar de acallarlos. A pesar de las dificultades siguen siendo el único lugar a donde acudir para buscar refugio ante la represión. Es urgente la solidaridad pueblo a pueblo, que los organismos de derechos humanos de otros países, los comités de solidaridad se pongan en contacto con ellos y los apoyen, divulgen sus denuncias, envíen apoyo a esas organizaciones que en Honduras luchan contra el Terror de la Dictadura.
http://www.rebelion.org/
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