vendredi 6 novembre 2009

Le salon du livre d’Alger – 2009

par Abderrahmane Zakad

Le salon du livre d’Alger a fermé ses portes, demain le chapiteau sera démonté et l’esplanade livrée aux voitures. Que retiendrons-nous de cette manifestation ? D’abord, la prouesse de l’avoir tenu malgré le ronronnement des habituels sceptiques qui doutent de tout ce qu’entreprend le pays – Le fait de le déplacer des Pins Maritimes vers Chateauneuf en quoi cela pourrait déranger la manifestation ? La décision prise, il faut la respecter et laisser les organisateurs faire leur travail.

Cette année, l’ambiance était comme à l’habitude chaleureuse et mouvementée puisque comme pour les précédentes manifestations la présence nombreuse des visiteurs a secoué la léthargie de fin de vacances. Du monde, comme d’habitude, il y en a eu et le Salon d’Alger est l’un des Salons les plus animés selon l’avis de Michel Cadence un exposant des éditions Ndze venu de Libreville. La frustration de ne pas fréquenter les librairies, leur éloignement et le peu d’intérêt accordé au livre font que c’est là l’occasion de voir en une visite ce qui se produit en matière de littérature. Aussi, la foule débarque, qui seul qui en famille, pour équiper la bibliothèque familiale lorsqu’elle existe.

Cette année, dès l’entrée aux stands, on tombe sur « Esprit Panaf » espace réservé aux africains. Jurus Mabiala du Congo et Evelyne Ngo Maa du Cameroun s’évertuent à animer leur stand devant un parterre de gamins curieux et intéressés. On palpe les livres venus d’au-delà du Sahel, on écoute le préposé griot dans des imitations inconnues pour les bambins et on applaudit quand Mabiala sort une bourde qui désarçonne son collègue. Du théâtre improvisé.

Cette année on se repaire mieux dans les allées bien distingues et bien fléchées. On ne s’y perd pas et on ne peut rater les stands vite repérés. On peut s’y promener, acheter, stationner sans que cela porte la gêne aux déambulants. Les écrivains sont là, visibles, le regard amusé par tout ce monde qui passe et qui s’arrête ou ne s’arrête pas – aux édition Opu, Kaddour M’hamsadji a signé pendant deux journées ses livres – C’est le stand le plus fréquenté - Alpha a reçu ses auteurs : Assia Saadoune, Djamel Mati, Attaf et d’autres - Cette année une nouveauté ; cette maison d’édition offre un CD parlant de Hamid Grine. Une attention pour faire connaître les livres aux non-voyants. Lorsqu’on se rend chez APIC on ne peut rater les dédicaces d’Eugène Ebodé et de Hamid Skif. Chez Casbah Ould el Hocine a reçu ses lecteurs et ses amis moudjahid pour son nouveau livre Eléments pour la mémoire alors que Wassyla Tamzali a fait traduire son livre « Une éducation algérienne ». Beaucoup de monde s'est accaparé des ouvrages d’auteurs dont on ne peut les citer tous. Cependant, si le Salon permet de chiner pour découvrir la production littéraire de cette année tous les livres sont disponibles en librairie.

C’est là, quelques indications de l’ambiance d’une première expérience à Chateauneuf qui cette année a encore tenu ses promesses. Et puis, que le Salon soit là ou ailleurs l’important est qu’il soit tenu, que les livres soient exposés et surtout que les algériens lisent.

Abderrahmane Zakad, pour dzlit.free.fr

Aucun commentaire: