jeudi 3 décembre 2009

La douce joie d’être trompée - Catherine Laborde

par Florence Issac

Ce livre constitue un éloge du masochisme féminin, une analyse poussée et exhaustive de précision et de qualité s’il en est.

« La douce joie se nourrit-elle de cette fascination pour le martyre ? » nous dit l’auteure.

Puisqu’après la souffrance vient de pair le plaisir, pourquoi nous priver de cette extraordinaire tromperie que nous offre l’homme dans sa grande bonté ?

Fascinant ! ou la tentation de la bêtise ! on a le rapport exact peut-être de ce qui fait qu’on traîne derrière nous des siècles de servitude féminine Qu’on ne nous dise plus après que les hommes sont responsables de notre sort de brimées ! Les femmes sont leur propre ennemi dans la place !

Je ne peux que réagir au témoignage de cette martyre consentante.

En tant que femme et revendiquant les mêmes droits que les hommes dans ce monde déjà suffisamment machiste, on peut se demander s’il est souhaitable de favoriser et de renforcer le trait Sado-Maso inhérent à notre sexe !

Il serait simpliste de penser qu’il n’y ait que du sadique chez l’homme et du maso chez sa compagne. Nous sommes un mélange des deux et la richesse, la variété de nos rapports Homme/Femme vient incontestablement de cette interaction perpétuelle entre la part du féminin et du masculin de chaque être. L’homme ne revendique-t-il pas à juste titre à notre époque l’expression de sa sensibilité et de ses faiblesses ?

L’auteure ne cherche-t-elle pas dans ce livre à se rassurer sur ses manques ?

C’est assurément à son homme qu’il faut donner la palme de la patience et de la constance à rester auprès d’elle. Mais comment fait-il ?
Ennuyeuse et sacrificielle à souhait, sans imagination, mais que fait-elle pour stimuler la flamme de son désir ? Que fait-elle pour être aimée ?

L’auteur préconise la colère hystérique ou l’indifférence feinte.

Elle apparaît donc d’une banalité affligeante cantonnée au rôle de malheureuse transie ou colérique.

A-t-elle l’imagination nécessaire pour changer, varier être l’autre femme que son homme espère peut-être ?

Elle dresse le bilan, l’homme reste pour la famille, les enfants, par habitude. Le désir est de son côté et elle concède par une pirouette que finalement ainsi elle a le beau rôle. Elle avoue sa culpabilité. C’est de sa faute, elle est nulle elle n’y peut rien

Finalement une égoïste fainéante ? Obsédée de son moi ! A-t-elle les impulsions à créer vivre, aimer, enfermer dans son temple intérieur limité aux infidélités de son compagnon

Oublie-t-elle que cette obsession monomaniaque de l’homme l’empêche de se libérer de créer de s’épanouir et de pouvoir prétendre à trouver sa place dans tous les domaines de la vie sociale ?

Ce n’est pas avec le renoncement à son propre destin, les humiliations et l’acceptation de l’inacceptable que la femme a réussi à faire porter sa voix depuis un siècle mais dans la lutte et l’affirmation de son désir et de la complexité de son caractère qui lui permet la conquête et le dépassement de son être.

L’homme d’ailleurs a tous les avantages à cette revendication ; une partenaire attirante, réactive avec qui il peut parler et partager !

Certes on ne peut qu’être touché par sa sincérité mais je ne la recommanderai pas comme modèle à mes filles par exemple, je lui préfère une Maria Tsvetaeva, une Camille Claudel, une Frida khalo, une impératrice, une Antigone, une Jeanne d’Arc et plus contemporain Lucia Etxebarria, Djamila Benhabib.

Halte danger à la récession !

Florence Issac
Le 15/11/2009

Florence Issac


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