lundi 28 mars 2011

Israël vote une loi interdisant les commémorations de la prise de la Palestine en 1948

Saed Bannoura

Dans une loi qualifiée de raciste et créatrice de division par les défenseurs du droit, la Knesset (le parlement israélien), a décidé, lors d’un vote mercredi 22 mars, d’empêcher toute commémoration de la Nakba palestinienne lors de laquelle la Palestine historique fut divisée en deux et Israël fut créé sur la moitié confisquée.

À la place, les 20% de la population israélienne qui sont les Palestiniens autochtones devront célébrer le « jour de l’indépendance » d’Israël, ce jour de 1948 où le mouvement sioniste déclara l’État d’Israël sur la terre de la Palestine historique.

Une fois appliquée la loi sur la Nakba, il sera illégal pour des organismes publics et des agences qui reçoivent des subventions de l’État israélien, d’affirmer qu’Israël ne doit pas être un État juif et que les pratiques du gouvernement ne sont pas démocratiques.

De plus, la commémoration du « Jour de de la Nakba » —l’anniversaire de la création d’Israël à la suite du nettoyage ethnique par le Yishouv de la majorité des Palestiniens autochtones dans ce qui allait devenir Israël— est aussi déclarée illégale.

Une autre loi votée pendant la session nocturne de la Knesset israélienne a suscité les critiques des organisations de défense des droits humains. Cette loi permettra, dans les logements israéliens construits dans le Négev et en Galilée, une discrimination contre les nouveaux habitants potentiels sur la base de leur appartenance ethnique ou de leur statut économique.

La loi appelée « Loi sur les Comités d’admission » va se voir opposer deux plaintes d’au moins deux associations de défense des droits humains israéliennes qui disent espérer que la Haute Cour israélienne va la rejeter.

Selon le Fond Abraham, l’un des groupes qui s’est pourvu en justice, “Cette loi instaure un mécanisme de ségrégation ethnique entre citoyens juifs et arabes d’Israël, sous les auspices de la Knesset.”

Le groupe critique également la loi sur la Nakba, affirmant que, “les membres de la Knesset se trompent s’ils pensent que l’on peut forcer la minorité arabe de célébrer le jour de l’indépendance d’Israël. Il est important que les citoyens arabes puissent apprendre et reconnaître leur douloureux passé. Il est aussi important qu’existe une compréhension mutuelle du discours historique de l’autre entre juifs et Arabes en Israël.” [1]

http://www.imemc.org/article/60927

traduction : C. Léostic, Afps

[1] voir aussi l’AFP

La Knesset vote une loi contre la commémoration de la "Nakba"

La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’État" israélien.

Le Parlement israélien a adopté tard mardi une loi controversée pénalisant les organismes qui commémorent la "Nakba" ("catastrophe" en arabe), l’exode des Palestiniens ayant accompagné la création d’Israël le 15 mai 1948 et la guerre israélo-arabe qui a suivi[1]

Le projet de loi, présenté par le parti national-populiste Israël Beiteinou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a été définitivement adopté par 37 députés contre 25, selon des sources parlementaires [2]

La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics, telles que des municipalités et des institutions éducatives, qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’État" israélien.

"Cette nouvelle législation vise avant tout la minorité arabe israélienne, ce qui contredit les valeurs fondamentales de la démocratie et de la liberté", a protesté l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) dans un communiqué.

"En pointant du doigt les citoyens arabes israéliens, en les décrivant comme dangereux et déloyaux vis-à-vis de l’État, certains tentent d’imposer leur vision et leur interprétation de l’Histoire", a déploré l’organisation.

Les Arabes israéliens sont au nombre d’1,55 million, soit 20,4% de la population d’Israël. Ils sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’État d’Israël en 1948.Une autre loi controversée a été adoptée mardi par la Knesset.

Elle accorde aux petites communautés rurales le droit de rejeter des personnes —en pratique des Arabes— souhaitant s’installer parmi elles si une commission d’admission juge que leur candidature est incompatible avec la nature de la communauté en question.

"La loi légalise la pratique existante qui consiste à dénier aux Arabes le droit de rejoindre une communauté à majorité juive, ou à exclure des handicapés, des familles à faibles revenus, des gens ayant un autre type de pratiques religieuses", a dénoncé l’ACRI.

Cette dernière a l’intention d’interjeter appel devant la Cour suprême israélienne pour annuler cette loi "qui cautionne la discrimination". relayé par la Libre Belgique.

http://www.lalibre.be/actu/internat...

Notes

[1] C’est dès 1947, bien avant la déclaration unilatérale de l’État d’Israël, que la violence des milices juives terroristes a frappé les Palestiniens. L’armée du nouvel État a pris le relais de la terreur qui a contraint à l’exode et l’exil des centaines de milliers de Palestiniens.

[2] Liebermann, colon installé illégalement en Cisjordanie, ne cache pas ses positions racistes et suprémacistes. Il prône notamment le "transfert" des Palestiniens hors de Palestine ; notamment en Jordanie.

notes : C. Léostic, Afps

France Palestine Solidarité

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