
Il faut se faire une raison : sauf coup de Trafalgar, toujours possible, Sarko va être réélu.
Sur le papier tout est simple. La fin du mandat est une cata : l’économie est en croissance négative, le chômage en décroissance positive et l’endettement public a doublé en 4 ans. Le dossier fétiche, la sécurité, laisse une police dépassée et un nombre de détenus record. Le bouclier fiscal, emblème du sarkozysme, vient d’être abandonné tellement il était antiproductif. On pourrait poursuivre, mais chacun bien voit ce qui cause l’affaiblissement régulier de Sarko dans les sondages.
Et pourtant, je ne vois pas la Gauche gagner.
Alors que Sarko et l’UMP sont si bas, la Gauche n’accroche pas. Elle reste inaudible et décalée. Il n’y a aucun mouvement vers la Gauche, sur le thème : « Ils ont de bonnes réponses, ça ira mieux avec eux ». Quelles réponses ? Qui se fait entendre ? Et s’il ne se passe rien quand Sarko est si bas, qu’en sera-t-il dans quelques mois quand la Droite aura resserré les rangs, car il va y avoir une grande mobilisation de l’UMP pour gagner après la présidentielle le plus grand nombre de députés.
Là où ça devient dramatique, c’est que loin de faire campagne contre Sarko, les socialistes vont commencer par s’étriper pendant deux mois, dans les primaires. Le Parti socialiste, incapable de créer l’adhésion autour d’une personne, s’en remet à l’opinion. L’état major demande aux troupes de définir le chemin. C’est un inadmissible renoncement. Devant un Sarko en campagne, nous aurons le spectacle affligeant des trois leaders du PS pataugeant dans les divisions, les surenchères… et les tractations pour gérer le deuxième tour de la primaire. Avec un final un candidat éreinté et une Gauche divisée. Cadeau pour l'UMP.
Et puis, n’oublions pas que Sarko a de grands talents électoraux, que toute amélioration des sondages va avoir un effet dopant et que, candidat et président, il usera au mieux de ses pouvoirs.
Alors ? On fera avec. Tout ne passe pas par la politique. Keep cool.
Gilles Devers, avocat.
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