J’ai assisté vendredi dernier à la conférence que donnait à Metz Annie
Lacroix-Riz à l’invitation de la dynamique équipe d’ATTAC Moselle. Précisons,
qu’elle est venue gracieusement. Ce qui n’est pas le cas, par exemple de certain
judoka inculte reconverti en politicien quand il devait inaugurer un gymnase. On
a la classe ou on ne l’a pas.
Annie Lacroix-Riz est historienne (professeur émérite d’histoire
contemporaine à l’université Paris VII - Diderot ), et spécialiste en
particulier de la période de l’entre-deux guerres. En gros, ça fait 40 ans
qu’elle étudie cette période, nez dans les archives. Elle est proche du Parti
Communiste, et ne s’en cache pas.
Ah, oui, évacuons immédiatement un “petit détail”. Annie-Lacroix-Riz, comme
d’autres (Etienne Chouard, par exemple), est dans le viseur des “anti-conspi”.
On lui reproche d’avoir participé il y a quelques années à une conférence à
laquelle participait aussi le conspirationniste Meyssan.
Il faut dire que la thèse de son dernier livre “Le choix de la défaite”, est
un peu difficile à avaler : elle affirme, archives à l’appui, que la défaite
militaire de la France en mai 1940 n’est pas une “simple” défaite militaire, qui
serait due, comme le prétend l’histoire officielle, à l’incompétence de nos
stratèges, l’insuffisance de notre armement, la couardise de nos soldats… Mais
que, bien au contraire, cette défaite serait le résultat logique et attendu
d’une stratégie savamment mise en place pendant près de 20 ans. Un complot, pour
parler clair. Et que ce complot aurait été ourdi par une organisation secrète
baptisée “la synarchie”, composée de représentants de l’élite autoproclamée de
l’époque, banksters, grands patrons (Comité des Houillères, Comité des Forges),
technocrates, sans oublier les corrompus de syndicalistes ou de journalistes.
Que cette synarchie et ses choix ont permis aux sociétés qui étaient derrière de
prospérer plus que jamais au cours de la guerre.
Je ne suis pas apte à évaluer péremptoirement la pertinence ou la véracité
absolue de cette théorie. L’histoire, c’est un métier, et ce n’est pas le mien,
quel que soit l’intérêt qu’il suscite chez moi. Néanmoins, non seulement la
thèse est plausible, mais de nombreux exemples postérieurs à 1940 sont là pour
prouver que c’est au moins envisageable.
Soyez rassurés (ou déçus, c’est au choix), je ne vais pas me contenter de
paraphraser Annie Lacroix-Riz. Vous pourrez d’ailleurs facilement trouver sur
Internet des vidéos de ses conférences, comme ici)
Le thème de la conférence était “La stratégie du choc”. Référence au
désormais célèbre livre éponyme de la journaliste et militante altermondialiste
canadienne Naomi Klein, qui explique comment le pouvoir (politique, patronal ou
financier, la plupart du temps alliés) profite du choc émotionnel provoqué par
un événement de grande ampleur (guerre, attentat, catastrophe naturelle, crise
économique) qui plonge les victimes dans un état d’hébétude et de résignation
pour faire passer des mesures qui en temps normal auraient suscité une grande
indignation. Un exemple parmi cent, mais des plus didactiques : après la
dévastation de la Nouvelle Orléans par l’ouragan Katrina, on a dû reconstruire
toutes les écoles qui avaient été détruites. À une différence près : avant,
certaines de ces écoles étaient publiques, mais après la reconstruction, elles
étaient privées !
Autre exemple : après les attentats du 11 septembre (dont les conspirationnistes affirment qu’ils ont été provoqués, ce que je me garderai bien d’accréditer), il a été considérablement plus facile aux faucons, aux pétroliers et aux marchands de canon de faire avaler l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak…
Cette “stratégie du choc” est une forme de propagande désormais systématique. Elle a été utilisée dans les années 1930, elle est encore et plus que jamais douloureusement d’actualité aujourd’hui.
Ceci nous ramène à la conférence d’Annie Lacroix-Riz, dont je ne vais donc pas faire de compte-rendu en bonnet difforme, mais dont je vais plutôt utiliser les précieuses informations pour faire un parallèle troublant avec la triste situation actuelle.
Autre exemple : après les attentats du 11 septembre (dont les conspirationnistes affirment qu’ils ont été provoqués, ce que je me garderai bien d’accréditer), il a été considérablement plus facile aux faucons, aux pétroliers et aux marchands de canon de faire avaler l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak…
Cette “stratégie du choc” est une forme de propagande désormais systématique. Elle a été utilisée dans les années 1930, elle est encore et plus que jamais douloureusement d’actualité aujourd’hui.
Ceci nous ramène à la conférence d’Annie Lacroix-Riz, dont je ne vais donc pas faire de compte-rendu en bonnet difforme, mais dont je vais plutôt utiliser les précieuses informations pour faire un parallèle troublant avec la triste situation actuelle.
Je sais, l’exercice est périlleux. Le monde de 2012 n’a plus grand chose à
voir avec celui de 1930. Les biens matériels étaient bien plus rares, et donc
plus précieux. Personne ou presque n’avait de bagnole. Personne ne prenait
l’avion pour aller où il voulait sur un coup de tête après avoir acheté des
billets “lastminute” sur Internet. Il n’y avait pas de télé, pas de téléphone,
pas d’ordinateur, pas d’internet, pas d’hypermarchés, pas de carte bancaire.
Souvent pas d’électricité, pas d’eau courante. Les femmes ne travaillaient pas,
ne votaient pas. Beaucoup d’hommes travaillaient dans les champs, et rêvaient
d’aller à l’usine.
Pour le reste ? C’était nettement plus ressemblant ! La République n’était
encore qu’à sa IIIe édition, mais ceux qui exerçaient le pouvoir au
nom du peuple étaient des notables affublés des mêmes défauts que leurs
contemporains. Après tout, Félix Faure était un prédécesseur valable de DSK…
En 1929, un bankster du nom de Oustric est arrêté pour escroquerie, et
entraîne dans sa chute un complice un peu particulier, le garde des sceaux de
l’époque, Raoul Péret.
En 1933, l’affaire Stavisky (une escroquerie dont le principe sera réutilisé
par Madoff 70 ans plus tard) provoque l’arrestation du député-maire (le cumul
n’est pas non plus un travers récent) de Bayonne, qui ira croupir en taule
quelque temps, et met en évidence la corruption de bon nombre de politicards.
Stavisky est assassiné, et son assassinat déguisé en suicide (comme Boulin 46
ans plus tard).
Il s’ensuit une vague d’antiparlementarisme (“tous pourris”) comme on l’a
déjà vue lors de la mise en évidence du financement illégal des partis (de
droite comme de “gauche”) dans les années 1980-90, avec la montée du FHaine. Il
n’y avait pas encore de FHaine à l’époque, mais l’affaire mit sur le devant de
la scène les fameuses “ligues”, anticommunistes, antisémites, qui se
distinguèrent dans les violentes manifestations du 6 février 1934.
Digressons un peu. Ça vous mettra dans l’ambiance, car Annie Lacroix-Riz
digresse beaucoup. Cela peut rendre la conférence parfois difficile à suivre,
sauf à avoir une culture historique peu commune.
Un des nombreux scandales de l’épouvantable quinquennat Sarkozy fut la
suppression de l’enseignement de l’histoire dans les terminales scientifiques.
Décision parfaitement débile et scandaleuse, bien dans la vaine sarkozyste. Et
bien dans l’air du temps, quand il ne s’agit plus d’instruire, mais de formater
des escadrons de petits valets aux stricts besoins des “entreprises”. On formera
ainsi des gens aussi déprimants que des informaticiens, comptables, techniciens,
commerciaux, totalement incultes et inintéressants, mais efficaces. À ce
compte-là, à quoi bon leur enseigner l’histoire ? Ça ne sert à rien, l’histoire.
Ça me rappelle le discours de mon capitaine quand j’étais bidasse : “commencer à
réfléchir, c’est déjà désobéir”.
La thèse d’Annie Lacroix-Riz remet en cause l’histoire officielle. Ce n’est
pas très étonnant, tant celle-ci peut être truffée de bobards ou de vérités
idéologiques. Je me souviens d’avoir lu le passionnant ouvrage de feu Howard
Zinn “Une histoire populaire des États Unis de 1492 à nos jours”, qui oppose à
l’histoire officielle, celle qui célèbre des “héros” comme Christophe Colomb,
Rockefeller ou… George Bush, la “Vraie” histoire, celle des Indiens génocidés,
des esclaves dans les champs de coton, des ouvrières du textile, des soldats du
Vietnam…
En France, le béotien pourra lire un petit ouvrage très amusant et sans
prétention : “Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises” par François Reynaert
qui démonte des idées reçues aussi répandues et toujours d’actualité comme la
revendication des “origines chrétiennes de la France”
La ligne de conduite des “comploteurs” pointés par Annie Lacroix-Riz, c’est
la volonté d’un groupe d’oligarques (les “synarques”, donc), à la sortie de la
première guerre mondiale, d’augmenter leurs profits. Même si c’est trivial,
l’histoire nous apprend que la cupidité n’est pas subitement née au cours de la
période qui a précédé la crise des subprimes dans les années 2000… C’est même
une constante, un prisme de lecture qui permet de comprendre beaucoup de choses…
Pourquoi ce rond-point en pleine campagne ? Parce que le maire a touché des pots
de vins d’une entreprise de BTP, pardi…
Les comploteurs avaient déjà compris une chose : pour maximiser les profits,
il faut avoir les mains libres, et écarter tout ce qui peut gêner : la
démocratie, les impôts, “l’État providence”, les prestations sociales, les
syndicats… Cela n’a guère changé… D’ailleurs la “gauche” non communiste de
l’époque, qui soutient ces saloperies, s’auto-intitule déjà “Gauche Moderne”… No
comment…
Dès la fin de la première guerre mondiale, les synarques observent d’un air
très intéressé la montée du fascisme en Italie. Ils trouvent que le régime mis
en place par Mussolini à partir de 1922 est très favorable aux affaires… En plus
d’être un bon moyen de lutter contre le communisme, cet ennemi absolu… Le
spectre du bolchevique d’octobre 1917, le couteau entre les dents, est le
cauchemar qui hante tout capitaliste.
On se rappellera que 50 ans plus tard, les néolibéraux ont utilisé le Chili
de Pinochet comme laboratoire de leur idéologie, avant de l’étendre au monde
entier. Et aux anticonspirationnistes, Annie Lacroix-Riz rappelle qu’Allende
n’est pas tombé volontairement du balcon du palais de la Moneda, et que la
présence de Pinochet sur les lieux n’était pas le simple fait du hasard…
On s’aperçoit aussi que la nuisible omniprésence des banksters, et leur
collusion avec le milieu politique, était la même en 1930 que
maintenant.
Parmi les synarques les plus importants, il y avait les représentants de la banque Worms, de la Banque Lehideux (oui oui, de la famille de l’ex-responsable FHaine), et de la banque d’Indochine.
Parmi les synarques les plus importants, il y avait les représentants de la banque Worms, de la Banque Lehideux (oui oui, de la famille de l’ex-responsable FHaine), et de la banque d’Indochine.
Les moyens de pression des banksters étaient aussi curieusement similaires.
Alors aux commandes de la Banque de France, les banquiers privés utilisaient
l’endettement de l’État Français pour faire du chantage sur les politiques
publiques et exiger en échange de la poursuite de leur financement, des
“réformes”. Oui oui, ils appelaient ça des “réformes”, comme toutes les
saloperies sarkozystes !
D’ailleurs, Léon Blum, le “héros” du Front Populaire, était en fait un “socialo” tiédasse, plus Ayrault que Laguiller, et partisan lui aussi de la “réforme de l’État”. Il n’a consenti aux avances sociales du Front Populaire que sous la pression de la rue.
D’ailleurs, Léon Blum, le “héros” du Front Populaire, était en fait un “socialo” tiédasse, plus Ayrault que Laguiller, et partisan lui aussi de la “réforme de l’État”. Il n’a consenti aux avances sociales du Front Populaire que sous la pression de la rue.
En 1924, le ministre des finances d’Edouard Herriot s’appelle Etienne
Clémentel. Devant les difficultés financières de l’État, il demande une avance
aux gredins de la Banque de France. Qui la lui accordent en échange de la
promesse d’une “politique d’assainissement financier”. On croirait du Papandreou
avec 85 ans de décalage (ou du Hollande avec 88 ans…). D’ailleurs c’était “le
cartel des gauches”… Annie Lacroix-Riz souligne que le gouvernement a souvent
été de “gauche” entre les deux guerres…
Ah oui, Clémentel est l’un des fondateurs de la CGPF (Confédération Générale de la Production Française) qui deviendra en 1946 le CNPF, et en 1998 le MEDEF… Herriot lui-même disait “On ne peut rien faire contre les banquiers”. Surtout si on ne veut rien faire…
Ah oui, Clémentel est l’un des fondateurs de la CGPF (Confédération Générale de la Production Française) qui deviendra en 1946 le CNPF, et en 1998 le MEDEF… Herriot lui-même disait “On ne peut rien faire contre les banquiers”. Surtout si on ne veut rien faire…
Pour mesurer la puissance des banksters, sachez que Hitler n’avait payé que
13% des réparations auxquelles les alliés avaient condamné l’Allemagne en 1918,
mais avait réglé rubis sur l’ongle l’intégralité de sa dette privée auprès des
banksters…
Inutile de rappeler que notre époque n’a pas non plus inventé les “crises”.
Il y en eut une en 1873 (de la spéculation immobilière, déjà
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_bancaire_de_mai_1873). Celle de 1929 fut tout
de même un modèle du genre. La cause en est une “bulle”, comme celle de
l’internet ou de l’immobilier. Les spéculateurs, aveuglés par leur cupidité, ont
provoqué une chute de la bourse, qui s’est répercutée dans la “vraie vie” au
cours des années suivantes, avec son cortège de chômage, de faillites et de
misère.
Et en 1931, c’est encore une crise de la dette, cette fois en Allemagne.
Et en 1931, c’est encore une crise de la dette, cette fois en Allemagne.
En 1931, justement, les salaires baissent de 15%…
Il faut dire aussi que l’immigration, suscitée par le patronat, et mettant
les salariés en concurrence, y a bien contribué. On notera que dans les années
1960, le gouvernement Français (de droite), sur pression des patrons de
l’industrie automobile, fait venir des immigrés d’Afrique du Nord.
Cinquante ans plus tard, leurs successeurs à l’UMP ou à la “droite populaire” fustigent les conséquences néfastes de cette immigration, conchient les Arabes, l’Islam… qui ne sont que la conséquence logique et courue d’avance, qu’ils avaient d’ailleurs anticipée. Mais puisque le patronat le voulait…
Cinquante ans plus tard, leurs successeurs à l’UMP ou à la “droite populaire” fustigent les conséquences néfastes de cette immigration, conchient les Arabes, l’Islam… qui ne sont que la conséquence logique et courue d’avance, qu’ils avaient d’ailleurs anticipée. Mais puisque le patronat le voulait…
Après la crise des subprimes de 2008 où les banques ont perdu des fortunes
par leur incompétence et leur inconséquence, on a saturé l’espace médiatique sur
l’air de “il faut sauver les banques”, “si on ne sauve pas les banques, on coule
avec elles…”. Alors qu’il fallait les laisser crever et reconstruire sur les
cendres un pôle bancaire public. Il paraît qu’en France on s’en est plutôt bien
sorti. Mais l’État Américain y a laissé près de 15000 milliards (15 suivi de 12
zéros) de dollars. 50 000 dollars par américain… Quelques années plus tard, il
faut recommencer. En Grèce, en Espagne, et bientôt partout ailleurs, de
nouvelles banques flageolent. Rien qu’en Espagne le mois dernier, il a fallu
trouver en urgence 100 milliards. Qui s’ajoutent à la dette. Et certains disent
qu’il en faudra au moins 500.
En 1935, les banksters français se plantent en spéculant. Les pertes sont
lourdes. Que croyez-vous qu’il arriva ? Le président du conseil, un certain
Flandin, le Ayrault d’alors, décide de faire garantir par l’État les pertes de
ces banksters. La soumission à ces escrocs est donc une constante.
Théorie du complot ou pas, on peut se demander comment, maintenant ou il y a
80 ans, des gens, de droite comme de “gauche”, élus par nous, pour nous
représenter ou agir en notre nom, peuvent ainsi se comporter avec une parfaite
constance comme des traîtres et des vendus, et mener des politiques aussi
ouvertement contraires à nos intérêts.
La construction européenne est un naufrage, un ratage total. Vendue aux
bisounours comme porteuse d’idéaux ethérés, on a rapidement vu qu’il ne
s’agissait bien plus trivialement que de libéraliser tous les secteurs de
l’économie, mettre tous les salariés en compétition, permettre la délocalisation
des usines là où les profits sont plus grands, entériner la domination de la
finance et le recul de la démocratie, cette empêcheuse de faire des affaires en
rond. On le constate tous les jours, et on n’a pas encore tout vu.
Prenez le programme économique de Milton Friedman, article 1, page 1, tout
est là.
On devrait donc en tirer les conséquences, tout arrêter, tout abroger, et
repartir sur de nouvelles bases, prenant en compte le ratage initial.
Au lieu de ça, on s’enfonce : si l’Europe a échoué, alors il faut plus
d’Europe! Et d’évoquer le “fédéralisme” (le bisounours verse une larme… que
c’est beau…) comme solution à tous nos problèmes ! Ces gens-là ne sont pas
sérieux… La construction européenne a déjà provoqué un recul grave de la
démocratie. Le parlement (qui pour la partie Française n’est souvent qu’un
copieux gagne-pain octroyé à des politiciens qui s’y ennuient et n’y vont
quasiment jamais (en vrac Dati, Mélenchon ou les Le Pen) n’a aucun pouvoir ou
si peu.
Les décisions sont prises par des personnes ou des organisations non élues, comme la commission, la BCE, ou encore l‘“Eurogroupe”. En tout cas des gens qui ne nous représentent pas, et dont les intérêts sont manifestement opposés aux nôtres.
Il est temps ici de parler de notre nouveau pouvoir “socialiste”. N’oubliez pas le lien historique : ces gens-là ont été élus pour tirer la France de la crise. Mais en réalité, ils ne vont défendre que les intérêts des banksters en nous enfonçant encore davantage.
Les décisions sont prises par des personnes ou des organisations non élues, comme la commission, la BCE, ou encore l‘“Eurogroupe”. En tout cas des gens qui ne nous représentent pas, et dont les intérêts sont manifestement opposés aux nôtres.
Il est temps ici de parler de notre nouveau pouvoir “socialiste”. N’oubliez pas le lien historique : ces gens-là ont été élus pour tirer la France de la crise. Mais en réalité, ils ne vont défendre que les intérêts des banksters en nous enfonçant encore davantage.
Notre premier ministre, au style tellement suranné qu’il n’aurait assurément
pas déparé sous la IIIe République, a prononcé mardi son “discours de
politique générale”. Tous les journalistes sans exception ont noté qu’il avait
été chiant. C’est en effet un truisme, Ayrault est chiant. Mais c’est bien là
son moindre défaut.
Les plus pertinents de ces journalistes ont aussi noté son hypocrisie de ne
pas vouloir nommer ce qu’il nous propose (rigueur, austérité).
Par contre, je n’ai entendu personne (sauf à la marge quelques UMP aigris qui ont noté que le projet “socialiste” n’avait rien à voir avec l’espoir suscité) crier à la honte et à la trahison. Personne.
Au contraire, les radios et les télés ont immédiatement été pris d’assaut par ces épouvantables zéconomistes qui ont rivalisé de persuasion pour expliquer que “There Is No Alternative”, va falloir en passer par là, pas moyen de faire autrement. Relayées en boucle par les poupées Barbie des chaînes d’info en continu, et par les éditorialistes vendus des “news magazines”, ces torche-cul métastasés par des tonnes de pub.
Par contre, je n’ai entendu personne (sauf à la marge quelques UMP aigris qui ont noté que le projet “socialiste” n’avait rien à voir avec l’espoir suscité) crier à la honte et à la trahison. Personne.
Au contraire, les radios et les télés ont immédiatement été pris d’assaut par ces épouvantables zéconomistes qui ont rivalisé de persuasion pour expliquer que “There Is No Alternative”, va falloir en passer par là, pas moyen de faire autrement. Relayées en boucle par les poupées Barbie des chaînes d’info en continu, et par les éditorialistes vendus des “news magazines”, ces torche-cul métastasés par des tonnes de pub.
Je ne sais pas s’ils avaient des zéconomistes ultramédiatisés dans les années
30. Mais on oublie de préciser que ces gens-là ont tous (sauf très rares
exceptions) des accointances coupables avec le système bancaire et financier et
que leur cerveau, comme leur portefeuille, est incapable de s’extraire du carcan
idéologique ultralibéral, selon lequel toute réduction du rôle de l’État est
bonne pour l’économie, toute “baisse de charges” est bonne pour les
zentreprises, et tout ce qui est bon pour les zentreprises est bon pour vous et
moi.
Les synarques avaient quant à eux recruté des journalistes et des
publicitaires, pour expliquer que “les profits doivent être élevés pour
créer les emplois de demain”. On croirait du Xavier Bertrand. Ou du Pierre
Moscovici…
Une autre parenthèse. Les conneries de DSK l’ont sorti définitivement (?) du
jeu politique. Mais les “socialistes” ont été très influencés par les gens de la
“gauche de droite”, mouvance DSK, comme Olivier Ferrand (mort très prématurément
la semaine dernière), son pote le pubard Finchelstein, le bankster Pigasse ou le
riche décomplexé Olivennes. Ces gens disposent de moyens financiers et
médiatiques démesurés, qui leur permettent de répandre leur propagande nuisible,
jusqu’à ce qu’elle imprègne tous les cerveaux. Il n’y a guère de différence
entre leur conception de l’économie et celle de Sarkozy, Copé ou Madelin, par
exemple. Leur utilisation du terme de “gauche” est une usurpation pure et
simple.
Hollande et Ayrault, comme je l’avais annoncé, sont venus spontanément, sans
qu’on les y force, placer leur tête (et la nôtre) dans ce carcan, en acceptant
de continuer et d’accentuer les paiements de cette prétendue dette aux
banksters. En échange de cette foutaise de “pacte de croissance”.
Déjà, à l’échelle d’un continent, les 120 milliards de ce “pacte” sont
peanuts : ils n’auront aucun effet immédiat. Et même s’ils étaient affectés à
des projets d’investissement intelligents (genre remplacer les bagnoles par des
transports en commun et des vélos), ce qui ne sera évidemment pas le cas,
puisque corruption et clientélisme seront comme d’habitude les principaux
critères de sélection, le retour sur investissement serait très partiel et
différé. Alors que l’accroissement de la dette, lui, est immédiat. Tout comme le
seront les intérêts supplémentaires que les États devront payer.
Ayrault a même parlé d’une dette de 1800 milliards, alors qu’on parlait
plutôt de 1700, jusqu’ici. Il anticipe de quelques mois, sans doute. Car à 5% de
déficit par an, la dette augmente de 100 milliards. A 3%, c’est encore 60
milliards. Et puisque l’objectif (intenable) est de revenir à zéro en… 2017, la
dette aura alors dépassé les 2000 milliards. Sur lesquels il faudra continuer à
payer 40, 50, 60 milliards d’intérêts, voire plus, tous les ans, puisque les
banksters fixent l’étau les taux selon leur bon vouloir.
Hollande, Ayrault et l’Assemblée Nationale vont maintenant voter le
resserrage du carcan, à l’aide du fameux “pacte Merkozy”, qui confie à autrui la
gestion de nos finances, et nous interdit tout déficit.
La seule perspective, c’est baisse du nombre de fonctionnaires, réduction des
Services Publics à la portion congrue, baisse des prestations sociales et hausse
des impôts. Pour les riches, dit Ayrault. J’ai dans l’idée que bon nombre
d’entre nous ne vont pas tarder à se découvrir riches…
On a déjà une idée assez précise de ce que vont être ces prochaines années.
Tous les jours, de nouveaux licenciements massifs (déjà planifiés, dont
l’annonce avait été retardée par l’UMP pour raison électorale) sont annoncés. Le
gadget marketing Montebourg, qui faisait encore illusion en allant secourir une
PME, va vite être submergés par les annonces des charrettes de grosses
entreprises comme PSA.
Bien sûr, il y a l’Assemblée Nationale… Sauf qu’elle est composée d’une
majorité de députés P”S”, tous godillots en puissance, qui ratifieront sans
barguigner toutes les saloperies qu’on leur demandera de voter. Dans les années
1930, l’Assemblée Nationale avait encore le pouvoir de voter des dépenses.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ce qui fait dire à Annie Lacroix-Riz que
“L’Assemblée Nationale ne sert à rien”. Sinon à faire vivre grassement 577
personnes et leur entourage…
Le Sénat, c’est différent. Il a toujours été aux ordres du pouvoir. Une
cooptation de notables, où la franc-maçonnerie joue un grand rôle. Toujours
selon Annie Lacroix-Riz, pour être sénateur en Lorraine dans les années 1930, il
fallait avoir l’aval de la famille De Wendel… Sacré contre-pouvoir…
En 2005, le peuple français, auquel on avait eu l’imprudence de demander son
avis, avait dit non à la poursuite de cette folle politique
européenne.
Malgré un matraquage éhonté et insensé sur toutes les ondes, dans tous les journaux, de tout ce que la France compte d’économistes cyniques, de politiciens incompétents, de syndicalistes corrompus, ou de journalistes complices. Ceux-là même qui vont chipoter du groin tous les mois au Crillon lors des “dîners du Siècle”. Notre synarchie à nous.
Malgré un matraquage éhonté et insensé sur toutes les ondes, dans tous les journaux, de tout ce que la France compte d’économistes cyniques, de politiciens incompétents, de syndicalistes corrompus, ou de journalistes complices. Ceux-là même qui vont chipoter du groin tous les mois au Crillon lors des “dîners du Siècle”. Notre synarchie à nous.
Depuis 1983, date du renoncement définitif à toute vraie politique de Gauche,
on estime que 10% de la richesse produite chaque année en France a glissé des
salariés vers les actionnaires. Ce qui représente un vol de 200 milliards
d’euros par an. Excusez du peu. Ce sont ces milliards qui manquent pour payer
les retraites, la sécu, le chômage… Et qui ne reviendront jamais, puisque
désormais le pacte Merkozy va nous obliger à amplifier encore le phénomène pour
interdire tout déficit et figer le hold up.
Ces gens se sont assis sur la démocratie. Sarkozy a contourné le vote
populaire. Les “socialistes” ont été complices de cet attentat, leur abstention
hypocrite ayant permis son accomplissement.
Aujourd’hui, il faudrait se lever contre les banksters. Leur dire merde. Leur
expliquer que leur dette, ils peuvent se la foutre au cul. Euh, pardon,
j’exprime un peu trop crûment le fond de ma pensée. On peu aussi être poli et
diplomate.
Je recommence. On pourrait donc leur expliquer qu’on va revenir à la
situation qui prévalait avant ce funeste jour de janvier 1973, c’est à dire que l’État
n’empruntera plus qu’à la Banque de France et à prix d’ami. Et qu’on va réaliser
un audit de cette fameuse dette de 1800 milliards, qui vraisemblablement ne sont
que des intérêts indus, conséquence de ce racket initié en 1973.
Une fois déchargés de ce fardeau, nous pourrons rétablir le bon
fonctionnement des Services Publics, et rééquilibrer le partage des richesses,
indispensable puisque celles-ci ne pourront aller qu’en diminuant, faute
d’énergie et de ressources naturelles.
Voilà, il est temps de conclure. Revenons sur la théorie du complot. Pour moi
elle n’existe pas de manière très nette. Je ne vois pas comment des gens
auraient pu, dès 1922, prévoir qu’il y aurait une guerre avec l’Allemagne en
1939. Ils ont simplement défendu leurs intérêts, s’adaptant en changeant de
tactique aux gré des événements dans le mépris le plus total de l’intérêt
commun, comme l’ont toujours fait les grands patrons, les banksters, et leurs
instruments politiques, médiatiques et syndicaux. Plutôt Hitler que le Front
Populaire, tout simplement parce que c’était meilleur pour les affaires.
Le parallèle avec notre actualité est flagrant. Je ne crois pas davantage que
la situation actuelle relève stricto sensu d’un complot. Plutôt d’une
convergence d’intérêts bien compris. Leur synarchie est devenue notre
oligarchie. Pourquoi Hollande ou Ayrault, qui rêvent sans doute depuis l’enfance
des plus hautes fonctions politiques, iraient-ils changer quoi que ce soit à un
système qui leur a tant donné ? Le même raisonnement vaut pour ces médiacrates
pleins aux as, dont les supérieurs sont en outre patrons ou banksters… Les
dîners du Siècle ne peuvent pas être assimilés à un complot : ce sont de grandes
sauteries où les plus puissants paradent, et où les valets se remplissent de la
fierté de côtoyer ces puissants qui pourront sans doute le moment venu donner un
coup de pouce à leur carrière, ou faire avancer leur légion d’honneur. Plutôt
l’Europe néolibérale que l’intérêt de cette valetaille de chômeurs et de
précaires qui n’ont rien à apporter sinon des emmerdements, et que les potes des
médias savent de toute façon très bien rabattre vers vous dès qu’il en est
besoin.
Reste le point commun qui est la “crise”. Il y a toujours une crise de ceci
ou de cela. Et dans tous les cas, elle est bien pratique pour faire avaler les
pires potions, comme celle que notre gouvernement “socialiste” est en train de
touiller. L’argumentaire est déjà au point : on n’a pas le choix.

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