Ceux qui suivent ce blog depuis ses débuts peuvent en témoigner : si j’ai pu
une fois ou l’autre émettre des pronostics hasardeux, il en est un pour lequel
je n’ai jamais changé d’avis (un exemple ici), et qui se précise hélas avec une particulière acuité :
la disparition totale de toute industrie automobile en France en l’espace de
quelques décennies.

Or les institutions européennes, la “concurrence libre et non faussée”, les diktats de l’OMC qui exigent la levée de toute entrave au libéralisme triomphant, sont autant de carcans auxquels nos politiciens se sont eux-mêmes attachés.
On a vite compris que l’impuissance des politiques face à l’économie était
toujours la même que du temps de Jospin, mais qu’on ne peut plus l’avouer.
Montebourg est employé en tant que bouffon, gesticulateur, et manœuvrier
dilatoire. Même s’il a posé de bonnes questions (pourquoi les actionnaires se
sont-ils goinfrés de dividendes en 2011, pourquoi Peugeot a-t-il dilapidé des
fortunes pour racheter ses propres actions ? La première réponse est évidente,
la seconde relève de la même logique : soutenir un cours de bourse vacillant
pour préserver les actionnaires au préjudice de la cagnotte de l’entreprise…) il
a surtout occupé le terrain et brassé du vent.
Résultat des courses : rien ! Des rodomontades et du pipeau, comme la
désormais célèbre “absence de licenciements secs” (la vaseline est fournie). Il
n’y a qu’à aller voir ce que sont devenus les licenciés lors des plus célèbres
“plans sociaux” de la dernière décennie pour comprendre l’escroquerie…
La fermeture de l’usine d’Aulnay et les 8000 licenciements (chiffre à
multiplier par 2 ou 3 en comptant les sous-traitants), sont la conséquence
inévitable d’une logique libérale froide et implacable : fournir toujours plus
de richesses aux actionnaires (la famille Peugeot, pour un quart), quelles qu’en
soient les conséquences. Elle était décidée depuis longtemps, comme l’avait
montré un document intercepté par la CGT il y a deux ans déjà, document qui
prévoyait même cyniquement d’attendre la fin des élections pour le dévoiler. À
ce sujet, il est apparu clairement que les politicards de l’UMP ont bien demandé
à leurs amis industriels de différer leurs annonces, et qu’en prétendant le
contraire ils ont menti effrontément, ce qui n’étonnera personne. Le
gouvernement UMP, qui connaissait donc ce plan, n’a en outre strictement rien
fait pour l’éviter : normal, il adhérait totalement. L’UMP a toujours été une
succursale du MEDEF, rien de plus logique.
Le marché automobile, notamment occidental, étant saturé, et la concurrence
plus rude, il n’est plus possible de gagner plus d’argent en vendant plus de
bagnoles.
Comme la croissance perpétuelle des dividendes versés aux actionnaires est un
dogme non négociable, il faut trouver autre chose.
Alors on fait baisser le prix de revient d’une bagnole.
Je me souviens, c’était il y a une quinzaine d’années, lorsque je travaillais
encore pour une PME sous-traitante de l’automobile, et dont PSA était le
principal client. Début janvier, notre commercial recevait les bons vœux d’un
acheteur de PSA, assortis d’une exigence de baisse de 6% de nos tarifs. Faute de
quoi, hé hé, ben désolé, mais nous ne pourrons pas poursuivre notre fructueuse
collaboration, vous allez crever, et on trouvera bien un autre pigeon…
Et puis il y a bien sûr la variable d’ajustement principale : la main
d’œuvre. Que l’on a d’abord remplacée massivement par des machines. Avant que
l’actionnaire, qui est un malin, se rende compte qu’il pouvait fort bien faire
fabriquer ses bagnoles à vil prix par des esclaves dans des pays à bas salaire,
comme l’Europe de l’est (opportunément ouverte) ou le Maghreb… Des bouseux qui
n’ont pas la culture de la grève, de la revendication permanente, qui ne
viennent pas te faire chier toutes les 5 minutes avec des trucs archaïques qui
plombent la compétitivité, comme le SMIC, le code du travail ou les RTT, et qui
ne réclameront pas de retraite.
La 208 fabriquée en Slovaquie revient à 700 euros de
moins que la même fabriquée en France. J’adore ce raisonnement. Au
XIXe siècle, le coton récolté dans les champs de Louisiane avait
aussi un prix de revient très satisfaisant…
D’ailleurs, les téléconomistes ultralibéraux se déchaînent, appuyés par le
PDG lui-même : “La France a un problème de compétitivité®”
Depuis les années 1980 (les joyeuses années Thatcher-Reagan), l’orchestre des
ultralibéraux, avec pour chef le patron du MEDEF (Gattaz, Périgot, Gandois,
Seillière, puis Parisot), avec pour solistes l’ensemble des éditorialistes et
téléconomistes, et pour choristes la majorité des “journalistes” de base n’a
plus que cette antienne : “il faut baisser les charges des zentreprises pour
créer des zemplois”. Ce qui fut fait à de multiples occasions.
Le résultat, on le connaît : malgré le trucage des chiffres, jamais le
chômage n’a été aussi élevé. D’ailleurs, j’aimerais bien qu’on me cite une
mesure, une seule, parmi ces cadeaux faits au patronat, qui aurait “créé des
zemplois”. Allez-y, même pas peur.
Par contre, les dégâts collatéraux sont bien avérés, comme la dette publique,
le financement de la sécu, des retraites, des hôpitaux et des Services
Publics.
Le patron de Peugeot, Philippe Varin, technocrate qui ne connaît rien aux bagnoles, a été recruté pour faire baisser les coûts. Les licenciements et les fermetures d’usines étaient dans son contrat. C’est le genre de mec qui gagne des millions (3,3 millions d’euros en 2010, et 1,3 million en 2011) et qui prétend expliquer à ses ouvriers qu’ils coûtent trop cher.
Le patron de Peugeot, Philippe Varin, technocrate qui ne connaît rien aux bagnoles, a été recruté pour faire baisser les coûts. Les licenciements et les fermetures d’usines étaient dans son contrat. C’est le genre de mec qui gagne des millions (3,3 millions d’euros en 2010, et 1,3 million en 2011) et qui prétend expliquer à ses ouvriers qu’ils coûtent trop cher.
Après avoir annoncé les 8000 licenciements, il s’est répandu dès le lendemain
dans la presse en bramant comme un vulgaire Copé “la compétitivité, le coût
du travail”. On aurait dit un terroriste qui revendiquait son attentat et
faisait du chantage en prenant la foule à témoin : “tu baisses les charges ou
j’en licencie d’autres”.
D’ailleurs il continue, puisqu’il menace désormais de fermer l’usine
“SevelNord” (une joint venture avec Fiat), près de Valenciennes, qui
fabriquait naguère les gros monospaces 807, C8, Fiat Ulysse et Lancia Phédra (ce
sont les mêmes bagnoles). Dans un cynisme total , il réclame carrément 42 millions d’euros d’aides publiques
pour compenser une prétendue différence de compétitivité avec l’Espagne. Va-t-on
négocier avec ce terroriste, ou le mettre à sa juste place, en prison ?
Ce raisonnement patrono-actionnarial simpliste se heurte tout simplement à la
vérité : le salarié de l’automobile en Allemagne coûte plus cher à son patron
que son homologue Français. D’ailleurs la fermeture d’usines n’est pas une
particularité française : Opel va aussi fermer une usine en Allemagne (à
Bochum), et en Angleterre, après en avoir fermé en Belgique. Auf wiedersehen
Europa, il est plus rentable de fabriquer en Corée du Sud (et de baptiser
sans honte ses bagnoles “Chevrolet”).
Quant à la marque italienne Fiat, qui fabrique déjà la Cinquecento en… Pologne, elle pourrait bien carrément fermer 3 de ses 4 usines italiennes. La gangrène de la cupidité est généralisée.
Quant à la marque italienne Fiat, qui fabrique déjà la Cinquecento en… Pologne, elle pourrait bien carrément fermer 3 de ses 4 usines italiennes. La gangrène de la cupidité est généralisée.
Je crois que cette hécatombe se passe de commentaires. Il y en a néanmoins,
et des plus cons :
“Peugeot est obligé de licencier, car contrairement à Renault, il n’a pas
délocalisé assez vite…” C’est très subtil, un téléconomiste. Ca s’adresse à
la plèbe, mais ça se place toujours du côté de l’actionnaire…
Ou encore “pourtant, la stratégie de montée en gamme est très
bonne”. Ah ouais, c’est sûr, on voit bien le résultat… Et puis si je peux
me permettre un commentaire de travailleur luxembourgeois, aux premières loges
pour apprécier les modes automobiles : ici, le consommateur de voiture haut de
gamme (et ils sont nombreux) vit toujours comme une punition l’attribution d’une
voiture française, dont l’image “bas de gamme” persiste, sans parler de la part
de rêve (primordiale sur ce genre de produit) totalement inexistante. Si à 30
ans tu n’as pas une Audi ou une BMW, mais une Peugeot, tu as raté ta vie.
La seule voiture haut de gamme fabriquée en France et qui ait la cote parmi
les amateurs est la… Bugatti Veyron. Question montée en gamme, on peut
difficilement faire mieux. Un prix de base de un million d’euros qui monte
facilement à 2 millions, plus de 1000 chevaux, plus de 400 km/h, 16 cylindres,
près de 600g/km de CO2 en roulant doucement, et une consommation supérieure à
100 litres aux 100 à pleine charge. Un OVNI, le comble du grotesquissime, de
l’anachronissime et de tous les superlatifs qui vont avec. Le truc qui distingue
d’un vulgaire possesseur de Ferrari (la révision la plus chère chez Ferrai,
c’est 2800 dollars. Pour la Bugatti, il faut compter plus de 20000…)
Une bagnole bien dans l’air du temps, tout de même. Car au fur et à mesure
que les pauvres s’appauvrissent, que les “classes moyennes” glissent vers le
bas, le système crée de plus en plus de “super-riches”, des scandales ambulants,
profitant de l’impuissance des États et des systèmes fiscaux devant l’économie
mondialisée et la fraude fiscale, et dont les frasques alimentent les gazettes
(ce qui, comble de la perversion, fascine d’ailleurs bon nombre de
pauvres…).
Parmi les propriétaires de Bugatti Veyron (du moins ceux qui n’ont pas honte
de l’avouer), on trouve bien sûr des dignitaires des émirats, des dictateurs
(tiens, le fils Obiang, celui qui avait déjà un immeuble de 5000 mètres carrés
avenue Foch, ou alors celui du Turménistan (!)), des footballeurs vulgaires (Beckam, Ronaldo,
Eto’o… Je suppose que la dernière recrue du PSG, dont le salaire indécent
permettrait de payer 1000 smicards parmi les 8000 licenciés de PSA, en a déjà
commandé une…), des acteurs dans la même veine (Tom Cruise), des oligarques
russes, des banksters, des grands patrons… Un anonyme en aurait commandé “6 ou
7”… Le seul Français déclaré de la clique confesse la “profession” de “marchand
de biens”. En clair, il achète des immeubles pour les revendre plus cher… Un
parasite, doublé d’un nuisible, qui contribue à la spéculation et à la hausse
des prix de l’immobilier, l’un des principaux problèmes des pauvres
aujourd’hui…
Je m’égare ? Pas tant que ça. Ce mode de fonctionnement, c’est l’avenir. Au
prolo, des pots de yaourts (ou des faux 4x4 qui font “riche parmi les pauvres”)
fabriqués en Roumanie, en Turquie, au Maghreb, et bientôt en Chine et en Inde.
Aux riches les voitures de luxe, qui dégagent de grosses marges, et pour
lesquels les salaires monstrueux (plus de 1000 euros par mois, vous vous rendez
compte ?) des ouvriers européens sont moins problématiques. Certes les usines
ferment, mais patrons et actionnaires s’en foutent, tant que les bénéfices et
les dividendes augmentent. Il a fallu de longues années pour que les Français,
traditionnellement attachés à leurs marques nationales (ce qui autorisait PSA et
Renault à vendre leurs saletés à un prix délirant en France) commencent à
comprendre qu’il y avait mieux ailleurs. Et cette bouffonnerie de “prime à la
casse” a permis le déferlement de machines venant des pays de l’Est, et
l’implantation de marques “Low Cost” comme Dacia, qui fait désormais un
malheur dans les campagnes. Tout comme les coréennes Hyundai ou Kia, inconnues
jusqu’il y a peu en France, et qui pullulent désormais. Sans parler des faux
nez, comme “Chevrolet” qui tente de réenchanter le rêve américain en déguisant
des véhicules coréens naguère baptisés “Daewoo”. Des ventes que PSA ne reverra
jamais.
Hollande, Ayrault, et Montebourg vont se planter car en bon “socialistes” libéraux et productivistes, ils font une erreur dramatique de diagnostic : pour eux, la solution passe par “plus” de production, “plus” de bagnoles, plus grosses, plus chères.
Hollande, Ayrault, et Montebourg vont se planter car en bon “socialistes” libéraux et productivistes, ils font une erreur dramatique de diagnostic : pour eux, la solution passe par “plus” de production, “plus” de bagnoles, plus grosses, plus chères.
Que vont-ils donc faire ? Ils l’ont dit : subventionner ! Faire payer les
bagnoles de quelques-uns à tous les contribuables… Oh, bien sûr la leçon de la
“prime à la casse” semble avoir été comprise. Nous avions alors payé pour que
certains importent des pots de yaourt à mazout d’Europe de l’Est… Tout ça pour
que toute la filière replonge dès la sortie du dispositif.
Cette fois, promis, ils vont subventionner les véhicules “propres”, hybrides
ou électriques. Ils n’ont donc pas tout compris, puisqu’il y aura, de la même
manière que la “prime à la casse” une déprime à l’arrêt de la prime…
Où je ne comprends pas, c’est quand Montebourg affirme, avec l’aplomb qui le
caractérise, que les constructeurs français sont en pointe sur ce secteur !
C’est au choix de l’incompétence, de l’ignorance, ou un gros mensonge.
PSA vient à peine de commencer au compte-gouttes la commercialisation de ses
hybrides. Alors que Toyota en fabrique depuis 15 ans et en a déjà vendu 4
millions. Elles ne sont certes pas très agréables à conduire hors ville, elles
ne consomment pas vraiment moins que les diesels de même gabarit, mais au moins
elles ne sont pas vraiment plus chères que des voitures ordinaires, elles sont
particulièrement fiables, et on peut être coincé derrière sans risquer
l’asphyxie et le cancer du poumon.
L’hybride de PSA est totalement à côté de la plaque. Hors de prix (plus de
40000 euros), beaucoup trop puissant (200 chevaux), il est évidemment diesel, et
donc officiellement cancérigène. Vu les retards de sa mise au point, il est à
prévoir qu’il donne beaucoup de travail aux garagistes.
Vu le prix, personne ou presque n’en achète (sauf Hollande et Moscovici…). Il s’en est vendu quelques centaines le mois dernier… C’est simple, les hybrides, c’est 2% de la production de PSA ! Et ce ne sont pas 2000 euros de ristourne supplémentaire qui vont changer la donne. Cerise sur le gâteau, d’autres hybrides diesel arrivent, notamment chez Volvo (un engin à 60000 euros (sic) qui permettra de faire 50 km en mode électrique), dont les clients cossus sont plus habitués que chez Peugeot à payer une fortune pour une bagnole.
Vu le prix, personne ou presque n’en achète (sauf Hollande et Moscovici…). Il s’en est vendu quelques centaines le mois dernier… C’est simple, les hybrides, c’est 2% de la production de PSA ! Et ce ne sont pas 2000 euros de ristourne supplémentaire qui vont changer la donne. Cerise sur le gâteau, d’autres hybrides diesel arrivent, notamment chez Volvo (un engin à 60000 euros (sic) qui permettra de faire 50 km en mode électrique), dont les clients cossus sont plus habitués que chez Peugeot à payer une fortune pour une bagnole.
L’hybride PSA ? Un véhicule idiot, qui n’a rien compris à l’évolution
inéluctable du marché vers des véhicules plus petits, moins rapides et moins
polluants.
En fait, si on veut une hybride fabriquée en France, il faut acheter une…
Toyota. La Yaris est certes vendue trop cher (près de 20000 euros), elle a les
mêmes petits défauts que les Prius et Auris (et je les connais parfaitement bien
pour les subir au quotidien), mais au moins elle va dans le
sens de l’histoire, celui du “downsizing”.
Le comble, c’est qu’on va considérer comme “propres” les hybrides diesel
Peugeot, pourtant officiellement déclarés cancérigènes, alors que si on veut
éviter un mauvais remake du tabac ou de l’amiante, il faudrait sans tarder
interdire les véhicules diesel, au moins dans les agglomérations. On parle de 42000 morts par an, soit plus de 10 fois plus que dans les
accidents de la route (qui justifient pourtant des radars tous les km)… Rien que
ça… Et donc, en bonne logique, après l’impayable Dominique Voynet, qui avait
collé des “pastilles vertes” sur des bagnoles qui crachent en permanence un
nuage noir derrière eux, on continue à subventionner ces saletés. Politique,
c’est vraiment un métier…
Et faire cadeau de 4000 euros à des bourgeois pas (encore) touchés par la
“crise” et capables de claquer 40000 euros dans une bagnole, c’est à peu près
aussi pertinent sur le principe que le bouclier fiscal… De toute façon ils n’en
profiteront pas, car à ce prix, ils préféreront continuer à acheter des Audi et
BMW, socialement plus valorisantes, et qu’ils revendront bien plus cher…
Pour subventionner les voitures électriques, l’État (en faillite) ajoutera
7000 euros (au lieu de 5000) à la dette. C’est du délire total. D’autant que
pour revenir à PSA, les voitures électriques vendues sous sa marque sont en fait
des Mitsubishi fabriquées au Japon et hâtivement déguisées. Et qu’elles se
vendent… par dizaines tous les mois.
Ah oui, mais il y a Renault, le roi du véhicule électrique. Pas de bol, c’est
justement aujourd’hui que Renault annonce le report (un de plus) de la
commercialisation de la “Zoé”. Pourtant, c’est le véhicule du genre le plus
prometteur. Renault a eu une idée de génie : la vendre sans batterie, ce qui
diminue le prix de l’engin de moitié, pour le mettre au niveau d’une clio, à
laquelle elle ressemble d’ailleurs beaucoup (à part son poids de 1400kg…).
Le problème, c’est qu’il faut ensuite louer les batteries, 79 euros par mois pour 12500 km/an. C’est-à-dire le même prix que le gasoil d’une Clio pour un kilométrage équivalent. Auquel il faut évidemment ajouter le prix de l’électricité, environ 30 euros… Inutile de réfléchir beaucoup pour comprendre que du strict point de vue financier, l’électrique ne sera pas rentable…
Le problème, c’est qu’il faut ensuite louer les batteries, 79 euros par mois pour 12500 km/an. C’est-à-dire le même prix que le gasoil d’une Clio pour un kilométrage équivalent. Auquel il faut évidemment ajouter le prix de l’électricité, environ 30 euros… Inutile de réfléchir beaucoup pour comprendre que du strict point de vue financier, l’électrique ne sera pas rentable…
Malgré une autonomie lamentable (à peine plus de 100km en hiver) la Zoé a
quelques arguments, et notamment le label “Made In France”, car elle sera
fabriquée dans l’usine Renault de Flins. Mais il y a ce que Montebourg tait…
D’abord, comment peut-on considérer comme écologique un véhicule doté d’une
batterie au lithium de 280 kg ? Oui oui, vous avez bien lu, 280 kg !!! (10 fois
celle d’une Yaris hybride…). De surcroît cette batterie est de marque LG,
fabriquée en… Corée.
Quant au moteur, Renault, bien sûr ? Ah, non, encore raté. Il est Allemand,
fabriqué par Continental, le marchand de pneus. Continental, bien connu pour sa
contribution à l’emploi français. Demandez à Xavier Mathieu… À l’avenir le
moteur et les batteries de la Zoé devraient être fabriqués en France. Enfin,
peut-être… (Si les ouvriers français acceptent de baisser leurs salaires au
niveau des chinois…). En attendant, Continental fabrique ses moteurs en…
Pologne !
Et les autres électriques de Renault ? Le jouet pour bobos “Twizzy” est
fabriqué en Espagne, et l’ultraconfidentielle “Fluence”… en Turquie.
J’ai déjà expliqué ici ou là que les voitures électriques étaient loin de
représenter l’avenir que certains neuneus lui prédisent, qui ne comprennent même
pas que ce n’est pas parce qu’on ne va pas à la pompe qu’il ne faut pas produire
l’électricité quelque part, et qu’il sera impossible de produire le surplus
nécessaire à l’électrification totale du parc. Sauf à relancer à marche forcée
un coûteux et sucicidaire programme nucléaire… Quelqu’un a-t-il pris la peine
d’évaluer le bilan “écologique” d’une voiture électrique ?
Pourtant, tout le monde semble persuadé. Du moins en théorie, car en pratique
personne n’achète de voitures électriques. Les ventes sont confidentielles. Et
ce sont les collectivités qui font l’essentiel des ventes. La plus vendue est la
“blue car” de Bolloré, dans le cadre du programme autolib…
Trop chères, autonomie insuffisante, et aucune image (la pub privilégie
toujours les 4x4 ou les allemandes qui font broum broum), pas d’infrastructures
de recharge : pour l’instant c’est un flop total.
En France, il se vend environ 180 000 voitures neuves par mois. Quelques
centaines d’électriques (dont quelques dizaines de fausses Peugeot-Citroën), et
2000 hybrides, principalement Toyota. La Yaris a pris la tête du classement en
juin avec 558 unités. Dans le même temps, il se vendait environ 4000 Dacia
Duster, ces “4x4 du pauvre” fabriqués en Roumanie. Montebourg a du boulot pour
inverser la tendance….
Si on remonte ce long billet jusqu’au début, on se rappelle que le
déclencheur de l’opération est le plan antisocial de PSA. En quoi les salariés
qui vont se faire virer sont-ils concernés par le “plan Montebourg” ? J’ai beau
regarder, je ne vois pas… Dans l’immédiat, seuls les ouvriers de Toyota
Valenciennes vont peut-être faire des heures sup…
De toute façon, le deuxième étage de la fusée est déjà connu. Montebourg ne
s’en vantera évidemment pas, mais les socialistes, et notamment leur idéologue
DSKolâtre Moscovici, sont déjà contaminés par la propagande patronale,
abondamment relayée par l’UMP et par la presse y compris “de gauche” :
“il faut améliorer la compétitivit鮓…
Je l’ai déjà dit, c’est con comme la lune : améliorer la compétitivité, c’est d’une manière ou d’une autre baisser les salaires. Il est assez cocasse d’entendre le perroquet d’élevage de service, en l’occurrence Valérie Pécresse, broder sur ce sujet hier soir à la radio… Surtout quand on sait que son mari gagne plus d’un millions d’euros par an. C’est sûr que si le patron de Monsieur Pécresse ne lui octroyait qu’un salaire d’électeur moyen, la compétitivité de sa boîte en serait sérieusement améliorée…
Je l’ai déjà dit, c’est con comme la lune : améliorer la compétitivité, c’est d’une manière ou d’une autre baisser les salaires. Il est assez cocasse d’entendre le perroquet d’élevage de service, en l’occurrence Valérie Pécresse, broder sur ce sujet hier soir à la radio… Surtout quand on sait que son mari gagne plus d’un millions d’euros par an. C’est sûr que si le patron de Monsieur Pécresse ne lui octroyait qu’un salaire d’électeur moyen, la compétitivité de sa boîte en serait sérieusement améliorée…
À la prochaine occasion, les “socialistes” vont donc supprimer encore des
cotisations patronales, et les transférer vers la CSG. La CSG, c’est “moins
pire” que la TVA, puisque l’argent du capital y contribue aussi.
Mais on peut prendre le problème par tous les bouts, on en reviendra toujours à la triste réalité : cela consiste d’abord à faire payer aux particuliers ce que payait l’entreprise. Un vrai casus belli, qui ne semble guère émouvoir quiconque, entre Tour de France et Jeux Olympiques… La CSG frappe les salaires, les allocations chômage, les retraites… Traduit en bon français, les futurs chômeurs de chez Peugeot vont toucher moins d’allocations pour préserver la fortune des actionnaires de leur ex-employeur…
En fait, tous les protagonistes de cette affaire sont victimes de la croissancite aigüe. Un maladie grave, très difficile à soigner, qui provoque une altération majeure du jugement et un voile noir qui empêche toute vision d’avenir pertinente. Qu’ils s’appellent Sarkozy ou Hollande, Bertrand ou Montebourg, tous adoptent un mode de fonctionnement primitif et obsolète qui consiste à penser que l’on va produire indéfiniment toujours plus de voitures. Ils pensent sans doute qu’on en aura un jour douze par personne, et qu’on en changera tous les trois mois pour une plus grosse et plus chère.
Mais on peut prendre le problème par tous les bouts, on en reviendra toujours à la triste réalité : cela consiste d’abord à faire payer aux particuliers ce que payait l’entreprise. Un vrai casus belli, qui ne semble guère émouvoir quiconque, entre Tour de France et Jeux Olympiques… La CSG frappe les salaires, les allocations chômage, les retraites… Traduit en bon français, les futurs chômeurs de chez Peugeot vont toucher moins d’allocations pour préserver la fortune des actionnaires de leur ex-employeur…
En fait, tous les protagonistes de cette affaire sont victimes de la croissancite aigüe. Un maladie grave, très difficile à soigner, qui provoque une altération majeure du jugement et un voile noir qui empêche toute vision d’avenir pertinente. Qu’ils s’appellent Sarkozy ou Hollande, Bertrand ou Montebourg, tous adoptent un mode de fonctionnement primitif et obsolète qui consiste à penser que l’on va produire indéfiniment toujours plus de voitures. Ils pensent sans doute qu’on en aura un jour douze par personne, et qu’on en changera tous les trois mois pour une plus grosse et plus chère.
Pire, ils pensent que c’est très bien, et que c’est donc le but que nous
devons poursuivre.
Comme tous les drogués, ou autres adeptes de religions et de sectes, ils sont
inaccessibles à tout argument rationnel. Par exemple, même un enfant de six ans
normalement dégourdi comprend que s’il faut baisser toujours plus son salaire
pour être compétitif, on ne peut pas acheter de plus en plus de voitures,
voitures que de toute façon on ne pourra bientôt plus produire, puisqu’en 200
ans, on a presque épuisé toutes les ressources nécessaires, pétrole et métaux
produits par la terre en 4 milliards d’années.
Le même enfant comprend aussi que l’électricité n’est qu’un leurre, et qu’on
ne pourra pas produire par milliards des batteries de plusieurs centaines de
kilos, bourrées de métaux plus ou moins rares. Il sait enfin que sans pétrole,
sans gaz et même sans uranium on ne pourra plus produire autant d’électricité
qu’aujourd’hui, alors qu’il en faudrait au contraire beaucoup plus pour charger
des batteries voraces.
Mais non, nos drogués ne comprennent rien. Ils restent dans leur schéma
inextricable et obsolète : travailler plus pour gagner plus pour consommer
plus.
Le XXe siècle a été celui du toujours plus, le XXIe
sera, qu’on le veuille ou non, celui du moins. Alors autant s’en accommoder et
commencer à lire les théoricien de la décroissance et leurs réflexions sur l’art
de vivre.
Les faits sont têtus, et toutes les politiques croissancistes du monde n’y
pourront rien. Dans ce contexte, il serait plus raisonnable de faire le juste
diagnostic concernant l’industrie automobile européenne : elle est foutue. Le
même raisonnement s’applique au transport aérien, au moment où Air France
annonce aussi des milliers de licenciements. Inutile de faire comme pour la sidérurgie, de dépenser des centaines de
milliards pour qu’au bout du compte les usines ferment quand même et des régions
entières restent sinistrées.
Il vaudrait mieux se demander quels sont les secteurs d’avenir. On peut en
citer quelques-uns : les transports en commun, l’isolation des logements, les
énergies renouvelables, l’agriculture bio… De quoi recaser une bonne partie des
salariés de l’automobile, non ? Pourtant, rien vu de tout ça dans le “plan
Montebourg”. Quoi qu’il en soit, l’avenir est de toute évidence au “travailler
moins, gagner moins, mais vivre mieux”.
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