Gilles Devers
Il est bien rigolo notre beau Valls pérorant ses élucubrations sur les Roms. Comme il est « de Gauche », il a publié une tribune dans Libération. Quasi-révolutionnaire, en effet...
Alors, quelle est la formule choc trouvée par la cellule communication du ministère, et signée par le ministre ? Attention, chères amies et chers amis, c’est très très fort : « C'est bien le laisser-faire qui ne résout rien et la fermeté qui est nécessaire ».
Ouaah… c’est la formule géniale ! Elle marche pour tout : pour le berger et son troupeau d’agneaux, pour votre banquier qui s’apprête à vous parler de votre découvert dès votre retour de vacances, pour Usain Bolt lors de sa séance de muscu, pour le patron de PSA qui signe la suppression de 8.000 emplois, pour Assad qui s’adresse à ses généraux, pour les leaders des rebelles syriens qui organisent leurs troupes, pour la douce et généreuse Hillary Clinton faisant sa tournée africaine pour installer les entreprises US, pour Gbagbo dans son palais devant l’avancée des chars français, pour Sarko qui a donné l’ordre de reverser Gbagbo sans mandat de l’ONU, pour Vanessa Paradis qui gère son divorce, pour le Cardinal Barbarin qui se lance dans un marathon de prière contre le mariage gay, pour les militants solidaires des Roms écœurés par la politique de Valls-Hollande, pour un candidat aux primaires PS découvrant avec consternation qu’il est le dernier avec un 6% ridicule, pour Copé qui blinde les fédérations UMP devant les avances du roi du scooter, pour qui-vous-savez qui explique à Madame sa Compagne comment se servir d’un compte twitter, pour l’étudiant qui prépare son examen d’entrée chez les avocats, pour votre mamy qui s'est lancée dans les confitures et doit tenir un tempo d’enfer pour que ca ne finisse pas en marmelade.
Bref, c’est le slogan universel, multifonction et jamais en panne. Gardez-le sur vous comme une trousse d’urgence, et n’hésitez pas à en faire usage chaque fois que, comme Valls, vous n’aurez rien à dire. Le succès est garanti.
Donc, il faut la fermeté sur la question Roms, et je m’en réjouis sincèrement.
Le ministre de l’Intérieur va enfin faire appliquer la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 sur les aires d’accueil pour les gens du voyage. Les schémas départementaux, qui se sont calés sur le minimum, ont quand même prévu l’aménagement de 41 569 places, et selon le rapport du sénateur Pierre Hérisson, Président de la Commission Nationale Consultative des Gens du Voyage, de juillet 2011, seules 21 540 places sont en service soit un taux de réalisation de 52 %.
Il manque 20 000 places... Tout est là. On comble le retard, et on a une solution pour tous les camps illégaux. Pas plus compliqué : il suffit d’appliquer la loi...
Alors, mon p’tit Valls, je suis bien d’accord avec toi : le laisser-faire ne résout rien. Force doit rester à la loi et ça tombe bien, car c’est ton job de faire appliquer les lois.
Comme tu es mon ami, je t'ai simplifié la vie en te préparant deux mesures. C'est comme pour la tribune de Libé, tu as juste à signer.
1/ Tu refuses tout démantèlement de camp si la collectivité concernée n’a pas appliqué la loi, et n’a donc pas d’aire d’accueil. On ne va quand même pas encourager les fraudeurs, non ?
2/ Ensuite, tu fais application de l’article 3 de la loi du 5 juillet 2000 qui en cas de retard des collectivités, autorise l’Etat, via les préfectures, à acquérir les terrains nécessaires, réaliser les travaux d'aménagement et gérer les aires d'accueil au nom et pour le compte de la collectivité défaillante, avec inscription d'autorité des dépenses au budget des collectivités.
Les maires vont râler, mais rappelle-toi, chouchou : « C'est bien le laisser-faire qui ne résout rien et la fermeté qui est nécessaire ». Tu vois, ça marche à tous les coups !
Alors, de la vilaine Droite ou de la gentille Gauche, cette belle pelleteuse ?
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