samedi 30 juin 2012

Sous la gauche aussi, nous désobéirons

Paul Ariès    

"La désobéissance, c’est refuser de remettre à plus tard ce qui peut être construit dès maintenant, c’est chanter au présent plutôt que d’attendre des lendemains qui chantent, c’est vouloir plus de démocratie politique, mais c’est savoir aussi que la démocratie réelle ne consiste pas seulement à mettre un bulletin de vote dans une urne."


Nous désobéissons depuis 2007 pour que Nicolas Sarkozy ne puisse jamais être réélu. Nous avons désobéi sous la droite et nous continuerons au besoin mais nous désobéirons aussi sous la gauche. Nous désobéirons sous la gauche pour l’inciter à développer des politiques émancipatrices, nous désobéirons sous la gauche pour qu’elle retrouve les chemins des milieux populaires, nous désobéirons sous la gauche car rien ne sera jamais possible sans que le peuple ne fasse largement sécession par rapport au système économique et social dominant. Nous désobéirons sous la gauche car nous devons expérimenter mille alternatives, nous désobéirons sous la gauche pour qu’elle nous donne les moyens de changer la vie. Nous avons déjà des maires désobéissants, des parlementaires désobéissants… Pourquoi pas demain des ministres désobéissants c’est-à-dire choisissant de se placer aux côtés de ceux qui rêvent un autre monde, de ceux qui multiplient les pas de côté, l’un après l’autre, jusqu’à l’ivresse ?
Nous sommes convaincus que rien de bon ne se fera sans l’intervention citoyenne, nous attendons donc de la gauche qu’elle reconnaisse enfin aux individus et aux collectifs le droit d’expérimenter, de construire des alternatives en dehors des chemins balisés et cloutés. Nous espérons donc que sous la gauche nous pourrons désobéir dans de bien meilleures conditions.
La gauche doit renouer avec son geste de 1981 qui avait permis, trop modestement certes, mais permis tout de même de développer la créativité populaire, l’expression démocratique (avec les lois Auroux sur les droits des salariés, la décentralisation, les radios libres, etc.). Nous désobéirons aussi sous la gauche car c’est la seule façon de rendre à la politique sa dimension vivante, d’en finir avec les politiques hors-sol, bref de faire renaître le peuple : les chemins de la désobéissance sont non seulement ceux de l’émancipation continue mais ceux d’un surcroit de démocratie et donc d’un retour au politique des exclus de la parole. Désobéir c’est rendre visible ce que le système rend invisible, c’est rendre entendable ce que les médias rendent inentendable, c’est rendre sensible ce que le capitalisme insensibilise.
Nous savons déjà que les logiques du système économique imposeront au gouvernement des politiques antipopulaires, nous savons aussi que les gouvernants n’auront de cesse de vouloir faire rentrer les gens dans ce système, alors que ce n’est ni possible ni même souhaitable… Les exclus sont à leur place dans ce système. Il nous revient de les laisser s’auto-émanciper.
Nous devons désobéir pour que la gauche soit capable de faire bouger les lignes, pour lui permettre de redevenir une gauche maquisarde, buissonnière mais qui fasse cependant école. Nous devons désobéir pour prouver qu’il est possible de vivre mieux en refusant ce qui nous tue. Nous attendons beaucoup de la gauche puisque nous espérons qu’elle aura l’intelligence de rouvrir le champ des possibles, de permettre de nouvelles territorialisations du peuple.
Nous sommes optimistes, malgré les dérives droitières des gauches, car nous ne partons pas de rien mais des multiples formes de désobéissance déjà développées sous la droite… et la gauche. Nous savons pouvoir compter sur des forces politiques, sociales, culturelles aptes à entendre et pourquoi pas à susciter de nouvelles désobéissances et de libérer de nouveaux terrains. Nous en avons la preuve avec les communes qui refusent déjà d’être absorbées par d’autres, avec les arrêtés anti-expulsion, avec les parrainages républicains d’enfants sans-papiers, avec le refus du SMA (Service minimum d’accueil), avec la décision « illégale » de pavoiser des bâtiments publics avec le drapeau palestinien, avec l’instauration de la gratuité, etc.
Nous en avons la preuve avec des formes de désobéissance qui sont en même temps des actes d’institutions comme l’inauguration de sa propre « chambre d’agriculture » par le collectif « démocratie pour le pays basque », comme l’exigence d’un statut de lanceurs d’alertes avec la fondation Sciences Citoyennes, comme la volonté de réaliser des audits populaires des dettes publiques contre les injonctions des banques et des agences de notation.
Poser des actes de désobéissance, c’est dire que l’insurrection des consciences ne suffit pas, que nous devons œuvrer à l’insurrection des existences, que nous devons frayer les chemins d’un socialisme à la fois antiproductiviste, anticapitaliste et amoureux du Bien-Vivre. Poser des actes de désobéissance c’est affirmer, face à un monde toujours plus complexe, que l’expertise des usagers vaut bien celle des spécialistes, c’est pourquoi nous disons, avec le Comité des Démocrates Déchaînes, qu’il nous faut désobéir pour davantage de démocratie.
Nous devons entendre cette soif de démocratie dont ont témoigné le début des printemps arabes et les mouvements des Indignés, renouant avec l’exigence d’une démocratie réelle. Ce combat contre la démocratie fantôme doit permettre de reprendre la main politiquement mais aussi socialement, culturellement, anthropologiquement en nous mettant en situation d’entendre le peuple ; de percevoir toutes les alternatives protoécosocialistes qui existent déjà, de voir que nous sommes déjà nombreux à vivre en dehors des contraintes du « toujours plus », en Objecteurs de croissance, en amoureux du Bien-Vivre, en adeptes d’une société post-croissance, d’une société post-extractiviste, post-capitaliste.
Notre désobéissance n’est donc pas le combat de la dernière chance. Ce n’est pas le choix désespéré de ceux qui se sauraient battus d’avance. Bien au contraire : la désobéissance, c’est la confiance dans la puissance des millions de gens ordinaires. Dès 1906, Gandhi évoquait ce choix : « Une nation de 350 millions de personnes n’a pas besoin du poignard de l’assassin, elle n’a pas besoin de la coupe de poison, elle n’a pas besoin de l’épée, de la lance ou de la balle de fusil. Elle a seulement besoin de vouloir ce qu’elle veut et d’être capable de dire « Non », et cette nation apprend aujourd’hui à dire « Non ».
Un des slogans du RIB (Riposte contre les inégalités bancaires) n’est-il pas : « Ils ont le chiffre. Ayons le nombre » ? Cette politique vivante est une façon de rompre avec certains schémas du passé qui opposaient l’avant-garde et la masse, le sérieux et la fête, le combat et la joie.


La désobéissance c’est refuser de remettre à plus tard ce qui peut être construit dès maintenant, c’est chanter au présent plutôt que d’attendre des lendemains qui chantent, c’est vouloir plus de démocratie politique, mais c’est savoir aussi que la démocratie réelle ne consiste pas seulement à mettre un bulletin de vote dans une urne. Désobéir sous la gauche, ce sera agir pour constituer une masse critique d’expériences, de petits bouts de socialisme gourmand, de socialisme de la décroissance, jusqu’à ce que notre révolution pacifique finisse par cristalliser.

Le Sarkophage.

Pour une réflexion sur le post-capitalisme

Caleb Irri   


Voilà où nous en sommes : l’Europe est confrontée à un choix décisif qu’il faudra bien se résigner à faire. Subir le capitalisme, ou en sortir. Il est évident aujourd’hui que le retournement du capitalisme ne s’arrêtera pas là, et qu’à moins d’entrer en guerre pour sauvegarder « de force » notre position dominante dans le concert des nations ou de renoncer à la démocratie (et ses conditions de vie avantageuses) les peuples d’Europe devront se décider bientôt.

Il semble que pour le moment la peur engendrée par la perspective d’une baisse substantielle non pas du taux de profit (comme le capitalisme le prévoit « naturellement ») mais des conditions de vie des travailleurs donne encore l’illusion à une majorité de citoyens qu’en faisant des « efforts » (des sacrifices) ils seront en mesure de refaire partir la machine économique et de s’en sortir indemnes- ou presque. En espérant réussir un jour ou l’autre à « moraliser » un système qui en est intrinsèquement incapable.
Mais pour les autres, qui sont de plus en plus nombreux, cette illusion est perdue. Ils savent que le capitalisme n’est pas moral, et ne peuvent décemment espérer que telle ou telle mesure soit capable d’améliorer la situation économique. C’est que le capitalisme est un échafaudage complexe, un univers qui comme tout système complexe fait que lorsqu’on touche à un rouage ici ou là, c’est tout le système qui s’en trouvera modifié : on peut décider de supprimer l’héritage, ou d’empêcher l’épargne, de fermer les paradis fiscaux ou d’interdire les paris sur les fluctuations des prix des matières premières, mais c’est toujours créer les conditions d’un bouleversement gigantesque capable de faire basculer « l’équilibre » des pôles ; comme l’a fait la dérégulation du marché dans les années 80, cette mondialisation qui a contribué à la montée des émergents, et qui remet finalement en cause la domination de « l’Occident » sur le reste du monde.
Il devient difficile alors dans cette complexité de prévoir les conséquences des mesures décidées, qui comme pour le cas du SMIC en France sont en vérité incalculables : certains annoncent qu’une augmentation de 1% détruirait 50 000 emplois. Pourtant, les mêmes vous disent également qu’avec un plus haut pouvoir d’achat, les salariés consommeront plus, ce qui est créateur d’emplois, et donc de croissance. Alors que la hausse des salaires devrait faire « logiquement » baisser la marge des vendeurs et augmenter le chiffre d’affaire des ventes en retour, d’aucuns sont encore portés à croire qu’en augmentant les salaires c’est l’économie toute entière qu’on soutient. Mais chaque augmentation du salaire, ou du prix des matières premières, est en réalité l’occasion pour les entreprises non pas de baisser leurs marges mais de licencier et de délocaliser (pour combien de temps encore d’ailleurs, puisque même les Chinois deviennent trop cher ?). Car aujourd’hui, une entreprise qui ne fait pas « suffisamment » de marge est considérée comme en danger (en Europe en tout cas), tandis qu’une entreprise qui se prépare à licencier 10 % de ses employés grimpe d’au moins 5% à la bourse.
Qui veut saboter la croissance si ce ne sont ces riches qui refusent de voir leurs marges abaissées ? On veut nous faire croire que sans les riches l’emploi disparaît, mais les pauvres, eux, consomment tout jusqu’au dernier sou, et encore plus ! Le problème ne vient donc pas des pauvres mais des riches, car l’argent qu’ils gagnent sur le dos du travail des pauvres ne retourne pas totalement dans la machine économique : le surplus (qui ne sert à rien d’autre que de fructifier en le prêtant à ces mêmes pauvres auxquels il a échappé par le « vol » de la plus-value) ne sert qu’à enrichir les riches.
Les banques se servent, les riches se servent, et les pauvres ne récupèrent que les miettes : voilà en quoi consiste le capitalisme et sa fameuse main invisible… elle nous fait les poches sans qu’on s’en aperçoive.
Face à ces injustices et à l’impossibilité pratique, concrète, avérée, empiriquement constatée, de faire changer les comportements (à moins que de laver le cerveau des riches ou de les guillotiner- ce à quoi je suis personnellement opposé car il en renaîtra toujours dans un tel système), il va bien falloir qu’en dehors des deux options citées plus haut (la guerre ou/et la dictature) on réfléchisse à « autre chose » que le capitalisme. Et qu’on ne me parle pas des communistes staliniens ou des autres capitalismes déguisés qui n’ont rien à voir avec ce que signifie l’absence de capitalisme, ni de l’anarchie qui serait une absence de règles ou d’Etat. Le capitalisme s’est créé en même temps que la monnaie, et n’a jamais disparu depuis. Toutes les tentatives « communistes », « socialistes », « anarchistes » ou que sais-je encore n’ont jamais cessé de fonctionner à l’intérieur du capitalisme : ce n’était pas du « non-capitalisme » ; pour supprimer le capitalisme il faut supprimer l’argent.
Car le capitalisme est un genre, pas une espèce ; et tant que l’argent existera il y aura le capitalisme, et donc la chrématistique dénoncée en son temps par Aristote.
C’est bien à la fin du capitalisme qu’il faut donc désormais réfléchir et se préparer, pour ne pas rien avoir à opposer à nos dirigeants lorsqu’ils voudront nous imposer soit la fin de la démocratie pour « sauver nos conditions de vie, soit abaisser nos conditions de vie pour sauver la démocratie ». Cette question est bien sûr presque incommensurable, mais pas plus sans doute que celle qui consiste à vouloir rendre le capitalisme moral. D’autant que l’avancement des technologies est tel à présent que certaines utopies d’hier sont peut-être réalisables aujourd’hui (mais nous en reparlerons…).
Quel système pourrait remplacer celui-ci, voilà une question qui sonne comme un défi à l’imagination. Un système capable de faire fonctionner la société de manière moins injuste et moins inégalitaire, une société dans laquelle les hommes qui ont le plus le partagent réellement avec ceux qui ont le moins, sans nuire ni à la planète ni au progrès, sans créer la rareté ni permettre l’obsolescence programmée, sans devoir régulièrement recourir au mensonge ou au conditionnement…
Tout est à repenser, tout est à inventer, il suffit de prendre le monde d’aujourd’hui, et certes de regarder ce qui devient impossible lorsque l’on supprime le mot « argent » de notre vocabulaire, mais aussi ce qui redevient alors possible. C’est un défi immense, qui peut ne pas aboutir il est vrai, mais qui a le mérite de bouleverser toutes nos certitudes et de repousser les limites de notre imagination.
Et puisque le capitalisme n’a pas pu, ne peut et surtout ne pourra pas contribuer à l’intérêt général, au bien commun, un système « non-capitaliste » le pourrait-il ? Et à quoi pourrait-il ressembler ? Que se passe-t-il lorsque l’on part des besoins pour arriver au moyens de les combler, et non pas comme aujourd’hui de partir de ce qu’on a pour déterminer ce qui revient à chacun ?

Plutôt que de laisser nos chers économistes rechercher désespérément un Graal qui n’existe pas, pourquoi ne pas tenter de nous pencher ensemble sur les alternatives qui existent en dehors du capitalisme ? Les hommes vivaient en société avant que l’argent n’ait été inventé, et certaines tribus ancestrales ne connaissent même pas ce mot. Il serait bon de savoir pourquoi.

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

La LDJ crée une liste de près de 9000 "juifs traîtres"

Europalestine      

Le mouvement du rabbin fasciste Meir Kahane, dont se revendique la LDJ, a mis en ligne sur le site massada2000.org, une liste de près de 9000 personnes désignées à la vindicte publique comme étant des juifs ayant la "haine de soi", "désirant un second holocauste" —parce qu’ils critiquent lsraël— et méritant le sort des "kapos". Mais il y a tout à parier que personne au gouvernement ne prendra la peine de poursuivre pour "discrimination" ou "incitation à la haine et à la violence", n’est-ce pas messieurs Hollande et Valls ? lls sont trop occupés à attaquer ceux qui appellent au boycott de l’occupant israélien !

Témoignage de Simon Hassoun, étudiant lyonnais sur Rue89

"Critique envers Israël, je me retrouve sur la liste des « juifs honteux » ou "liste de merde"

Je suis étudiant lyonnais en science politique. Je suis juif, issu d’une famille traditionaliste. J’ai beaucoup fréquenté la synagogue de la ville où habitent mes parents, je lis l’hébreu, j’ai fait ma bar-mitsva et je ne mange pas de porc.
Cela ne m’a pas empêché de me retrouver récemment désigné comme « juif honteux », à deux reprises. Parce que je ne suis pas un franc supporter de la politique israélienne et parce que je ne partage ni le raisonnement communautariste, ni les positions politiques de certains de mes coreligionnaires.

La « Jewish SHITlist »

D’abord, j’ai pu échanger sur Internet avec le fils d’un avocat franco-israélien influent dans les milieux sionistes en France et en Israël qui m’a très rapidement traité de « jeune con ignorant de 17 ans et par-dessus tout juif honteux ».
Je n’ai appris qu’après qui était cette personne : un jeune avocat franco-israélien marchant dans les pas de son père (il a écrit un article très agressif sur Salah Hamouri que l’on peut trouver sur Internet).
Être renvoyé à sa religion, à ses origines, pour avoir été critique quant à la politique israélienne, j’avais déjà vécu ça au sein de ma famille. Pourquoi pas...
Deux jours après, en faisant une recherche Google sur mon nom, je tombe sur un site, Masada2000.org, qui publie une longue liste de plus de 7 000 noms. C’est la « Jewish SHITlist » [« shit » signifie « merde » en anglais et, dans ce cas précis, est l’acronyme de « self-hating and/or Israël-threatening », « juifs se détestant et/ou menaçant Israël ». Rue89 a choisi de ne pas mettre le lien menant vers la liste, ndlr].
Cette liste se veut celle de tous les juifs dans le monde désirant inconsciemment une deuxième holocauste (« Jews for a second holocaust ») et partageant une « haine de soi-même » et, par conséquent, une opposition à l’Etat d’Israël.
Cette liste regroupe donc de parfaits anonymes (comme moi) et des personnalités publiques (Daniel Bensaïd, Woody Allen, Schlomo Sand, Noam Chomsky, etc.). Plus de 7 000 juifs « honteux », de l’étudiant dans la masse au réalisateur de cinéma mondialement reconnu.

Appel public à la délation

C’est un site internet tenu par les disciples du Rabbi Meir Kahn, fondateur d’une branche ultraradicale et marginale du sionisme (le kahnisme). Il est aussi de la Jewish Defense League (JDL, en France la LDJ). Ce courant prône notamment l’établissement du Grand Israël et le transfert ethnique de tous les Arabes de Palestine.
Ils s’appuient sur une lecture de la Torah (lecture reconnue par aucune autorité rabbinique) selon laquelle tous les juifs du monde doivent impérativement, commandement divin, conquérir toute la Palestine et la purifier. Charmant.
Les méthodes pour enrichir leur liste de « juifs honteux » (on retrouve aussi l’appellation « judenräte » sur ce site) avec des anonymes : appel public à la délation, avec garantie de l’anonymat pour le dénonciateur, de toutes les personnes méritant de se trouver dans la liste.
Ils recopient aussi – c’est comme ça que j’ai dû me retrouver dessus – les noms des signataires de pétitions un peu à gauche (j’ai signé une pétition de l’UJFP (Union juive française pour la paix) il y a trois ans).
Le traître parmi les siens, le moins que rien ou le pire que tout, celui qu’il faut lister. Ce n’est pas facile d’être montré du doigt par ses coreligionnaires, de se voir renvoyer sa religion à la gueule comme ça.
Des juifs faisant des listes de juifs, cela peut ressembler à de l’humour noir, mais c’est avant tout l’expression d’une violence, celle par exemple du Crif qui, comme le dit Esther Benbassa sur son blog, « fait régner sa loi à l’intérieur de la communauté juive, bannissant l’un, qui n’obéit pas à ses injonctions, l’autre, qui publie un livre non conforme, un troisième encore qui ose critiquer la politique d’Israël ».

Amalgame entre juif, sioniste et israélien

L’amalgame entre juif et sioniste, ou juif et israélien, a causé beaucoup de tort à la communauté juive. Tout comme l’amalgame entre musulman et islamiste-intégriste permet l’expansion de l’islamophobie.
Mais on ne se rend pas compte que cet amalgame peut être produit par une de ses parties. La référence du « juif honteux » parce que critique envers l’Etat d’Israël signifie que le bon juif est sioniste.

La puissance de l’Etat d’Israël serait l’unique garant du salut des juifs du monde entier. Honte aux juifs qui ne reconnaissent sa grandeur et sa justesse. Le simplisme du discours est égal à sa violence. Il n’est pas facile pour un juif en France de faire entendre sa voix quand elle est discordante de celles de ceux qui se disent être nos représentants communautaires.

http://www.rue89.com/2012/06/23/cri...

CAPJPO-EuroPalestine

Occident-Islamisme, l'agresseur qui joue les peureux.

Camille Loty Malebranche

Le principal entreteneur des nationalismes et islamismes, c'est l'Occident lui-même, avec ses agressions décrétées légales voire légitimes et indépassables qui poussent à la violence nationaliste et essentialiste sous toutes formes.

Cela dit, l'Occident ne devrait avoir peur que de ses propensions hégémoniques qui engendrent ce type de réponses qu'est l'extrémisme ou le nationalisme religieux, théocratique ou laïque dans les pays où ses génocides colonialistes, ses ethnocides, ses bellicismes et ses ravages économiques poussent les peuples aux confins de leur quête de libération anti-occidentale.
 
Quand une civilisation a atteint une tel amoncellement de richesses par toutes sortes de crimes contre l'humanité à travers une histoire de sang et d'horreur, et qu'elle continue bêtement impassiblement, en plein 21ème siècle, à broyer par institutions interposées les majorités du reste du monde, c'est donc elle qui est sur la sellette. 
De toute façon, la démocratie est le choix de faire des choix même antidémocratiques. Les peuples ont donc le droit de voter qui ils veulent sans que les maîtres autoproclamés du monde n'aient à s'en sentir offusqués.
Nul ne peut attaquer l'occident militairement. Alors le terrorisme qui fait peur  ne saurait exister non plus si l'agression permanente de l'Occident, sa manière d'inventer des "révolutions" abortives de vraies révolutions, sa haine souvent sociocentriste et frisant le racisme, ne mettaient les peuples dans des conditions forcées de haine et de violence en réponse.
Arrêtons la violence vile de l'hégémonie, de la prédation économique paupérisante sans pitié et le terrorisme tombera de lui-même, puisque les quelques malades qui le voudraient n'auraient aucun prétexte.

Que le terrorisme légal et autorisé des institutions occidentales cesse, pour qu'enfin nous ayons un monde en paix, sans violence par la misère fabriquée et sans terrorisme d'aucune part, d'aucune sorte!
 

Les prêtres du chaos

Gaëtan Pelletier    


"Ca va prendre du temps de restaurer le chaos ?" - George Walker Bush

Une église intérieure brisée, anéantie par désagrégation, culture d’une foi matérialiste et division…
Le chaos.
Comment parler de réussites de sociétés quand les citoyens sont en guerre contre leurs gouvernants et que le véritable pouvoir est dans les mains des « marchands du temple » ?
L’entourloupette consiste à n’utiliser qu’une partie de votre être pour en faire « votre être » au service « d’humains » qui ne cultivent qu’une part d’eux-mêmes : avoir pour être.
Alors, toute réussite est la somme de LEUR réussite à vous soustraire à votre âme, votre esprit, le petit dieu qui dort en vous.
La division par dons de connaissances ciblées vers la connaissance seule des tricots et des malversations des sociétés fait de l’être humain un rameur sur une galère qui ne va nulle part. Sauf, peut-être, aux banques… Ces îles passagères, frileuses au plus infime tsunami.
C’est la raison pour laquelle tout le monde se sent brisé…
Si trop de gens en puissance ou cherchant cette puissance de conduire, de diriger, de malmener un nombre de gens par l’argent, le pouvoir, l’individualisme exacerbé, toute supposée réussite est anéantie.
Réussite sociale.
Réussite de soi.
Car chacun est une œuvre à parfaire. Chacun est un brouillon ou un tableau sur lequel les autres peuvent inscrire LEURS LOIS.
Et patiemment ils sculptent votre être comme on écrit en tapant sur un clavier : lettre par lettre, phrase par phrase.
Alors, on devient le petit clavier qui rêve d’être …EUX.
Vous oubliez que vous êtes uniques.
Ils vous coulent, vous cimentent lentement à leur religion destructrice. Destructrice de tout : de l’humain, de la planète, des terres, de l’eau et ils vous chantent la grande et superbe chanson du vert.
Vous recyclez un boulon pendant qu’ils fabriquent un porte-avions.
Et vous y croyez…
Pourtant, vous vous déclarez ouvertement « athée ».
Victoire du diable : il n’a pas besoin de dieux, il désire s’en débarrasser.
Vous vivez alors dans une sorte de Shoah mondialiste, où les compagnies multiples bouffent les travailleurs comme un aspirateur bouffe un nid de fourmis.
Mais vous y croyez…
Mais vous êtes athée…
On vous a disjoints de l’ensemble. Ensemble vous travaillez pour eux, ces gens qui n’ont plus de pays, plus de culture – sauf celle de la culture de l’argent pour l’argent, qu’ils enferment quelque part et qui est totalement inutile.
Le mal vient d’eux…
Mais il vient aussi de vous, de nous, de moi, puisque nous avons soustrait à un contrat social sans trop d’âme…
Et nous prétendons être conscients… En fait, nous sommes lessivés. Notre participation à la vie est réduite à une réunion de machinistes, de soudeurs, de bureaucrates contents d’être descendus de l’arbre.
La solution finale est de détruire la beauté de la différence des humains.
On essaie tout simplement d’enterrer 6 milliards d’humains dans des fosses.
Et nous sommes tous fiers de participer à la construction du bulldozer…
C’est là notre seule force. Et notre illusion…
Du moins, c’est bien ce qu’on voulut les prêtres du chaos.
Peu importe que vous achetiez un Ipad ou un écran à 1080HD.
Les seules images qui sont vraies sont celles qui dorment en vous. Si la réussite technologique n’est pas la réussite de votre être, vous n’avez rien réussi.
C’est de ça qu’on est en train de mourir. Emportant tout ce qui nous nourrit véritablement.
La malbouffe de l’âme et de l’esprit…
L’Occident bouffe du congelé…
Les réformes sociales ne sont là que pour bricoler la brisure des échecs sociaux.
Personne ne vous le dira…
C’est le syndrome du bus : « Avancez en arrière »…

Gaëtan Pelletier, 13 avril 2012

La Vidure

Marine Le Pen est un homme comme les autres.

Théophraste   


Le 5 mars 2011, devant la caméra d’I-Télé qui lui demandait de réagir à un sondage publié à la une du Parisien qui plaçait Marine Le Pen en tête de tous les candidats au premier tour de l’élection présidentielle avec 23 % des intentions de vote , Jean-Luc Mélenchon avait déclaré : « Non, tout ça est une guignolisation de la politique qui est absolument invraisemblable. Pourquoi voudriez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d’avoir un fasciste à sa tête… » ?
Mme Le Pen, se sentant visée par le pourtant masculin « un fasciste » a porté plainte contre J-L. Mélenchon.
Pas contre Bernard-Henri Lévy qui a dit d’elle que « elle est encore plus fasciste que son père » ou encore contre Libération dont la une il y a quelques jours caractérisait aussi les cadres du nouveau FN comme « Néo mais fachos ».
Car il s’agit de faire taire la voix du Front de Gauche qui a révélé (un peu seul) la vraie nature du FN pendant toutes les élections présidentielles et législatives de mai et juin 2012.
Jean-Luc Mélenchon voit venir le pire s’il perdait le procès : « …cela signifierait qu’à l’avenir aucun responsable politique, aucun journal, aucun média, ne pourrait faire le lien d’une manière ou d’une autre, entre son parti et le fascisme. Elle aurait gagné. Je prends les paris qu’elle attaquerait ensuite pour interdire de la considérer comme d’extrême droite. »
Bien fou qui parierait.

Théophraste R. (baigneur prudent devant les vagues bleu Marine).

PS. En illustration, les flammes du MSI (Movimento sociale italian), parti néo-fasciste et du FN (parti, heu BIIIIIIIP !)

Citation de M. Parenti

L’écart gigantesque entre ce que les dirigeants des Etats-Unis font dans le monde et ce que les habitants des Etats-Unis croient qu’ils font, est une des grandes réussites de propagande de la mythologie politique dominante.


Michael Parenti

vendredi 29 juin 2012

La nourriture du futur que nous concocte l’industrie agroalimentaire

Agnès Rousseaux             

Hamburgers in vitro, fromages de synthèse, glu de porc, vache ou poisson transgénique… Le tout agrémenté d’une bonne pincée de chimie. L’industrie agroalimentaire multiplie les expérimentations, et commence à inonder le marché de ces nouveaux produits, davantage fabriqués en usines ou en labos que dans les champs. Objectif : nourrir la planète au moindre coût. Sans trop s’attarder sur les conséquences sanitaires et écologiques. Et sans pitié pour les cobayes que nous sommes. Basta ! vous présente le menu agro-industriel de demain. Miam !
 
En entrée : une saucisse de glu de porc malaxée

Cela ressemble à de la guimauve rose liquide. Cette mixture de viande est obtenue en passant les carcasses de poulet ou de porc dans une centrifugeuse à haute température, ce qui permet de récupérer le moindre morceau de barbaque. Les tendons, graisses, tissus conjonctifs sont transformés en pâte. À l’arrivée dans l’assiette, le « lean finely textured beef » (ou « bas morceaux de bœuf sans os ») est utilisé depuis quinze ans « sans restrictions » aux États-Unis.
Petit détail : ce hachis liquide provient des parties les plus prédisposées à la bactérie E.coli et aux salmonelles. Ce qui rend nécessaire, pour tuer tous les éléments pathogènes, un traitement à l’ammoniaque, substance considérée comme non dangereuse par les autorités sanitaires, et utilisée par ailleurs pour la fabrication d’engrais, le détartrage des métaux, ou la fabrication d’explosifs… Aux États-Unis, le produit est ajouté depuis des années à la viande hachée ou aux hamburgers. Vous en reprendrez bien un peu ?
Ce pink slime – ou « glu rose », tel qu’il a été rebaptisé par ses détracteurs – a déclenché récemment une tempête aux États-Unis. Des parents d’élèves se sont mobilisés lorsque le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’il prévoyait d’acheter plus de 3 000 tonnes de cette mixture pour les cantines scolaires. Devant la fronde populaire, McDonalds et Burger King ont annoncé en janvier qu’ils cessaient d’en ajouter à leurs steaks hachés. Beef Products Inc., le plus grand producteur de pink slime, a dû fermer (momentanément) ses usines. Le géant de l’agroalimentaire Cargill, qui utilise un produit similaire dans ses hamburgers, traité à l’acide citrique au lieu de l’ammoniaque, a annoncé en mars qu’il réduisait sa production.

En plat : la « viande séparée mécaniquement »

Pourquoi l’agro-industrie se donne-t-elle tant de mal ? Pour rentabiliser la moindre calorie bien sûr. « Nos installations traitent 4 500 à 6 000 têtes de bétail chaque jour, et il y a beaucoup de déchets dans le processus de fabrication », a expliqué un porte-parole de Cargill. Du coup, ces restes sont broyés, traités, compactés, et utilisés comme additif dans la viande sortie des chaînes de fabrication. Ajouter du pink slime permet à Cargill « d’économiser » l’équivalent de 1,5 million d’animaux chaque année. Impossible de savoir quelle quantité de cette mixture est ajoutée à la viande. Secret industriel. Aucune mention sur l’étiquetage, puisque le pink slime est considéré comme « 100 % bœuf ». Le ministère de l’Agriculture impose une limite de 15 % du fait du traitement à l’ammoniaque. Difficile à contrôler. 70 % des produits de bœuf haché contiendraient du pink slime, affirme Beef Products Inc.
 En France aussi, on pratique le « VSM », pour « viande séparée mécaniquement ». Même objectif : récupérer toute la substance « comestible » possible. La VSM est produite en forçant les os à travers un tamis, sous haute pression. Ce qui provoque la destruction de la structure fibreuse des muscles. Le produit obtenu n’est donc plus vraiment de la viande. La Commission européenne a statué en 2001 qu’un étiquetage différencié était nécessaire, car la viande mécaniquement séparée « ne correspond pas à la perception de la viande par le consommateur et ne permet pas de l’informer de la nature réelle du produit »... Les petits morceaux d’os contenus dans la VSM ont aussi une taille réglementée.
Où trouver cette appétissante substance ? Notamment dans les saucisses. 700 000 tonnes de VSM sont produites par an en Europe. Un marché de 400 à 900 millions d’euros. En France, le volailler Doux, avec sa marque Père Dodu, a été accusé par la répression des fraudes de tromperie sur l’étiquetage : entre 2009 et 2011, il a écoulé 1 282 colis de saucisses de « poulet séparée mécaniquement » en les présentant comme « viande »... Destination : des cantines scolaires et des maisons de retraite. Côté traçabilité, ce n’est pas gagné. Mais vous reprendrez bien une petite escalope de dinde séparée mécaniquement ?

Le plateau de fromages synthétiques

Du côté des produits laitiers aussi, une formidable innovation technologique permet de casser les prix. Cargill a lancé en 2009 un « fromage » sans lait. « Son aspect, son goût et sa texture correspondent parfaitement à ceux du fromage à base de protéines laitières,vante le géant de l’agroalimentaire. Ils sont semblables à ceux des traditionnels fromages à pâte dure, comme le gouda, le cheddar ou le gruyère, assurant ainsi les mêmes plaisir et satisfaction aux consommateurs. » Sauf que le Lygomme™ACH Optimum est composé de trois amidons, d’un galactomannane (E410, 412, 417), d’un carraghénane (E407) et d’arômes. Un « système fonctionnel », qui « reproduit la fonctionnalité des protéines du lait et les remplace totalement », sans pourvoir prétendre à l’appellation « fromage », puisque sans produit laitier.
 Son avantage ? Son prix. Le Lygomme™ACH Optimum permet de ne pas dépendre des fluctuations du marché du lait. Une « alternative rentable » pour les pizzas au fromage : le Lygomme est 200 % moins cher que la mozzarella ou l’emmental ! Et même 60 % moins cher que le « fromage analogue », autre produit de substitution en circulation. Ce dernier, à base d’huile de palme, d’amidon, de sel et d’exhausteurs de goût – et 15 % seulement de protéines de lait –, a déjà inondé le marché européen. Cargill vante aussi les propriétés diététiques de son Lygomme : moins de matières grasses et moins d’acides gras saturés. Le produit a même été nominé aux Food Ingredients Excellence Awards 2009, grand rendez-vous de l’agroalimentaire, pour le titre d’« Innovation de l’année », catégorie... Produits laitiers (sic).
En Europe, pas de problème de commercialisation des substituts de fromage : il suffit que les composants soient clairement indiqués sur l’étiquette. Mais qui peut deviner que le « galactomannane » inscrit sur l’emballage désigne la pâte fromagère de la pizza ou des lasagnes ? D’autant que les producteurs laissent souvent une part de « vrai fromage » dans la liste des ingrédients pour ne pas effrayer le consommateur. Selon un reportage de la chaîne ZDF, l’Allemagne produit chaque année 100 000 tonnes de « faux » fromage. Un dixième de sa production. Un laboratoire allemand a analysé une centaine de sandwichs au fromage. Verdict : un tiers d’entre eux ne contenaient pas du « vrai fromage ».

Au menu demain : animaux transgéniques et hamburgers in vitro
 
Autre solution pour produire plus de protéines animales : des animaux qui « poussent » deux fois plus vite. Dans les laboratoires se multiplient les expériences pour produire des animaux génétiquement modifiés aux propriétés intéressantes pour l’industrie agroalimentaire. Aux États-Unis, les cochons « Enviropig », génétiquement modifiés pour moins polluer, et les saumons « Frankenfish », qui grandissent deux fois plus vite, attendent leur autorisation de mise sur le marché (lire notre enquête). Des vaches hypermusclées, des chèvres dont le lait fabrique de la soie, des porcs avec un gène de souris… Des animaux porteurs de gènes étrangers à leur espèce pourraient arriver bientôt dans nos assiettes. La Chine est à la pointe de la recherche sur la transgenèse animale. Et l’Europe se prépare discrètement à suivre le mouvement.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) vient de lancer une consultation publique concernant l’évaluation des risques environnementaux des animaux génétiquement modifiés. Objectif : définir les données requises et la méthodologie à appliquer « si des demandes d’autorisation de mise sur le marché dans l’Union européenne devaient être soumises dans le futur »… L’évaluation porte « essentiellement sur les poissons, les insectes, les mammifères et les oiseaux génétiquement modifiés ». Vaste programme ! « Jusqu’à présent, aucune demande d’autorisation de commercialisation d’animaux GM n’a été déposée dans l’UE », précise l’Efsa. Mais « la technologie a rapidement évolué ces dernières années et, dans certains pays non membres de l’UE, les autorités de réglementation évaluent déjà la sécurité des animaux GM, tant au niveau de l’environnement qu’au niveau de l’alimentation humaine et animale ».

Et bientôt… le steak de sérum de fœtus de cheval

Demain, nous pourrons aussi nous demander si le steak ou la saucisse que nous avalons goulûment a bien un jour été « vivant ». De nombreux programmes de recherche travaillent depuis des années sur la viande artificielle. La Nasa a été la première à s’y intéresser (pour nourrir les futurs astronautes en route vers de lointaines planètes). En 2000, des chercheurs new-yorkais ont réussi à produire de la chair de carpe à partir de cellules prélevées. Comment fabriquer de la viande en éprouvette ? Les scientifiques cherchent à développer du muscle à partir d’une cellule de porc (bien vivant celui-là), par la mise en culture dans un milieu riche en nutriments.
Pour le moment, les morceaux de viande produits in vitro, fabriqués avec des cellules souches de porc et du sérum de fœtus de cheval, mesurent 2,5 cm de long et apparaissent gris et ramollis. Pas de quoi ouvrir l’appétit… En France, on doute d’arriver à un résultat à court terme. « L’une des difficultés majeures est de reproduire la finesse de l’irrigation sanguine, qui apporterait les nutriments et les facteurs de croissance nécessaires aux cellules, en mimant l’irrégularité des pulsations cardiaques », explique Jean-François Hocquette, directeur de recherche à l’Inra. En septembre dernier, des chercheurs néerlandais promettaient d’ici à six mois un steak prêt à manger… Le coût du morceau de viande reste pour le moment prohibitif : 250 000 euros.
Ces travaux sont encouragés par la plus importante organisation des droits des animaux, People for the Ethical Treatment of Animals (Peta), qui voit dans la viande in vitro un moyen de mettre fin aux souffrances des poulets, porcs ou vaches tués chaque année. Peta a promis une récompense d’un million de dollars au premier chercheur qui – avant le 30 juin 2012 – produira de la viande de poulet in vitro, au goût identique à celui du « poulet réel », et pouvant être fabriquée à grande échelle.

La solution écolo : mangez des vers, des scarabées et des papillons

Pour faire face à la demande mondiale, la production animale devrait doubler d’ici à 2050, estime la FAO [1]. Si d’ici quelques décennies les protéines ne poussent pas encore dans les laboratoires, cela représentera 36 milliards d’animaux – en plus de 9 milliards d’humains – sur la planète. Alors que l’élevage est déjà responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre… La solution ? Réduire notre consommation de viande. Autre moyen pour réduire l’impact écologique de l’élevage : développer les cultures d’insectes. Certes, la quiche au vers ou la tarte à la chenille risquent d’avoir du mal à trouver des adeptes en France… Mais, selon la FAO, plus de 1 000 espèces d’insectes sont consommées dans le monde [2]. Une alimentation très saine et nutritive : les insectes apportent autant de protéines que la viande traditionnelle. Avec une teneur en fibres  comparable à celle des céréales, plus du fer, du calcium et de grandes quantités de minéraux et de vitamines. Scarabées, papillons ou fourmis mais aussi punaises, termites et abeilles seront peut-être la base des repas les plus sains… De quoi en tout cas varier les menus !

Les insectes, c’est bon pour l’environnement : il faut 8 kilos de végétaux pour produire un kilo de viande bovine. Et moins de deux kilos pour produit un kilo d’insectes. Une matière première que l’industrie agroalimentaire semble pour le moment délaisser. En attendant les élevages intensifs et la future pâte d’insectes que ne manquera pas de nous concocter l’industrie alimentaire, il est toujours possible de déguster une sucette scorpion aromatisée à la myrtille, des raviolis de criquets ou des brownies aux vers.

Agnès Rousseaux

Photo de une : source

L’augmentation "raisonnable" du SMIC

Philippe Arnaud    


Je n’ai plus le souvenir exact du jour où j’ai écouté l’information que je vais commenter : était-ce vendredi ou était-ce samedi ? En tout cas, c’était sur France 3, et il y était question de l’augmentation du SMIC prévue par le gouvernement. Il était dit que cette augmentation serait "raisonnable".

Que veut dire "raisonnable" ? Le dictionnaire historique Robert de la langue française (page 3074), nous apprend qu’il s’agit d’une chose qui est "conforme à la raison". Et, plus loin, que ce terme s’applique "aux personnes qui se conduisent avec mesure et de façon réfléchie, sens dont procède l’application à un commerçant /modéré/ [je souligne] dans ses exigences (1673) probablement d’après /prix raisonnables/. Plus loin on lit, à propos de l’adverbe "raisonnablement", conformément à la sagesse, spécialement, avec modération.
On aura donc compris qu’un SMIC augmenté de façon "raisonnable" est un SMIC très peu augmenté (en l’occurrence de 2 %), soit, en salaire net, un peu plus de 20 euros par mois. Qu’y a-t-il de "raisonnable" à augmenter le salaire d’un ouvrier (ou d’une ouvrière) de 20 euros par mois ? Par rapport à son loyer, par rapport au prix de son essence, au prix des vêtements de ses enfants, au prix de sa carte de bus, en quoi est-il "raisonnable" de n’augmenter son salaire que de 20 euros ?
On peut, au contraire, imaginer qu’une toute petite hausse des prix, de l’ordre de 0,1 % – et encore juste une seule hausse mensuelle – des produits de base du supermarché (huile, farine, sucre, pâtes, riz, savon, chocolat), ou des tarifs du coiffeur, ou des prix des carburants, "mange" très largement (et bien au-delà !) cette "raisonnable" augmentation de 2 %. En quoi est-il donc "raisonnable " de laisser dans leur gêne, dans leur détresse, des compatriotes qui comptent leur argent sou par sou ? Ce qui serait "raisonnable", ne serait-ce pas plutôt une augmentation du SMIC (à l’époque SMIG) telle qu’elle avait été entérinée par les accords de Grenelle de 1968, à savoir de 35 % ? Une valeur de 35 % sur un salaire brut de 1400 euros, cela fait, en brut, 490 euros, soit (si on admet que la moitié est formée par des cotisations) une valeur en net de 250 euros. Voilà qui est raisonnable ! Voilà qui permet à une famille d’employés ou d’ouvriers de voir venir...
En fait, ce "raisonnable" ne se comprend que si l’on prend en compte de tout autres critères et de tout autres intérêts que ceux des salariés au SMIC : les critères (et les intérêts) de la Commission de Bruxelles, de la Banque Centrale Européenne (BCE), du Fonds Monétaire International, de l’OCDE, du Medef, etc. Pour tous ces doctes organismes, il n’est, en effet, pas "raisonnable" que les salariés soient rémunérés avec autre chose qu’avec des aumônes. Car, derrière l’augmentation du SMIC, il en va des "grands équilibres macroéconomiques", du déficit budgétaire, de la "compétitivité des entreprises hexagonales", et, à côté de ces intérêts grandioses, que pèse le salaire d’un ouvrier ? Que pèse son bien-être ? Que pèse sa dignité ?
Ce qui est révélateur, avec ce simple adjectif, c’est que les journalistes qui l’emploient (et dont on suppose qu’ils n’ont pas, eux, des salaires "raisonnables", ni des augmentations "raisonnables") s’avouent ainsi spontanément, ingénument, du côté des riches et des puissants...
Autre information, sur France Inter, samedi, Denis Astagneau, expédie en quelques mots la destitution – plus que litigieuse, comme le dit Le Monde diplomatique – du président paraguayen Fernando Lugo, président de gauche, surnommé "l’évêque des pauvres" (il fut en effet ecclésiastique dans une vie antérieure). Ce qui est révélateur, c’est qu’Astagneau conclut son information, plus que brève, en disant que Fernando Lugo était "empêtré dans une affaire d’enfant naturel et de corruption" (je cite de mémoire).
En quoi est-ce révélateur ? En ce que cela fait office (Astagneau, évidemment, ne le présente pas ainsi) d’explication à la destitution du président Lugo [dont, vu la brièveté de l’information, on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants]. L’auditeur d’Astagneau est donc tout naturellement amené à penser que quelqu’un qui a eu un (ou des) enfant(s) naturel(s) et qui n’est pas très clair à ce sujet, et qui, de surcroît, est corrompu, n’a aucune légitimité à gouverner et qu’il est donc normal qu’on le destitue. On n’en saura pas davantage sur Fernando Lugo. Et le Paraguay, c’est si loin, c’est si pauvre, et c’est si enclavé : qui s’y intéresse ?

Philippe Arnaud
Le Grand Soir

Quand Ratzinger collabore avec l’occupation...

Ma’an News  

Les organisations politiques palestiniennes ont fermement condamné ce dimanche un projet d’accord économique entre Israël et le Vatican, expliquant que cet accord implique la reconnaissance par Rome de la législation israélienne sur Jérusalem-Est et les territoires palestiniens sous occupation.
 
Le document présentant un accord entre Israël et le Vatican sur les questions juridiques et fiscales a circulé dans différents milieux, a déclaré l’OLP dans un communiqué.
En omettant de faire la distinction entre Israël, Jérusalem-Est annexé et les territoire palestiniens sous occupation, le texte fait comprendre que le Vatican reconnaît indirectement à Israël « l’exercice des pouvoirs et de son autorité dans les territoires palestiniens occupés », a déclaré l’OLP.
La Commission bilatérale permanente de travail entre Israël et le Vatican se réunira ces lundi et mardi à Rome pour discuter du projet, a rapporté le quotidien israélien Haaretz.
« Nous espérons que le Saint-Siège clarifiera la situation et affirmera qu’il maintient sa responsabilité juridique et morale en tant que Haute Partie Contractante à la Quatrième Convention de Genève, » a déclaré Nabil Chaath, un des responsables du Fatah, dans un communiqué.
Kayed al-Ghoul, un membre du Front palestinien pour la libération de la Palestine [FPLP], a déclaré que si le projet était signé, il représenterait un changement sérieux dans la position du Vatican envers les Palestiniens.
Adnan al-Ghareeb, du Front de Libération de la Palestine, a appelé le Vatican à maintenir sa position à l’égard de l’occupation israélienne, selon un communiqué.
Le Vatican fait normalement partie du consensus international qui reconnaît les territoires palestiniens comme étant sous occupation militaire israélienne, a ajouté Nabil Chaath.

« En tant que tel, tout accord avec Israël ne doit pas compromettre ou nuire à cet état de fait juridique, ni contribuer à des politiques systématiques et illégales d’Israël de porter atteinte au droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination », a-t-il ajouté.
11 juin 2012 - Ma’an News - Vous pouvez consulter cet article à : http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net

Photo :  Pape de choc pour une église occidentale aujourd’hui en perdition dont le passé est synonyme de "sabre et goupillon", Ratzinger n’a aucun scrupule à se montrer "faible avec les forts et fort avec les faibles"

Info Palestine

Ce sera le gouvernement des reniements

Gilles devers

Bouffon_vk028.jpgHollande, c’est du Sarko sans Sarko et du DSK sans DSK. Il n’y a pas de quoi regretter le vote du 2° tour, car Sarko cornaqué par un Buisson en délire, ça devenait n’importe quoi, mais il n’y avait pas grand’chose à attendre de cette Gauche molle, amaigrie, sans muscle ni colonne vertébrale.
Le gouvernement de Hollande sera ce qu’avait été sa campagne : je ferai la politique de Sarko sans les excès de Sarko. Il n’y a pas de surprise. Nous allons avoir du sous-Raffarin, à l’eau tiède.
Petite revue d'actualité. 

Le temps de la campagne, la Cour de cassation avait dit, vu l’état de la loi, ne pouvoir sanctionner les « licenciements boursiers » et, par ailleurs, le Conseil constitutionnel avait annulé la loi sur le harcèlement sexuel, trop imprécise. Priorité du gouvernement qui entend combattre « les puissances de l’argent » ? Une fois au pouvoir, on se calme : les licenciements boursiers, c’est compliqué, l’urgence est la loi sur harcèlement sexuel : soixante procédures par an, qui se finissent par quelques mois avec sursis !
Après, on a le licenciement de Nicole Brick, ministre de l’Ecologie pour quinze jours, qui avait osé remettre en cause les intérêts de Total et de Shell pour les forages lointains, au large de la Guyane. Dégagée et remplacée par la docile Batho, qui sait ce qu'il lui reste à faire pour durer : des risettes, et éventuellement une surprise-partie avec Hulot, le roi du gel douche.
Très bon aussi le coup du SMIC ! Le gouvernement de la justice sociale fait le paon : 2% d’augmentation, dont 1,4 mécanique pour rattraper l’inflation, ce qui représente une mesure de justice sociale de 0,6%, soit 20 euros par mois. Géniale, la Gauche et son plan de guerre pour les travailleurs pauvres.
Pour les 60 000 embauches dans l’Education nationale, c’est pas mal non plus. On se souvient des calculs puissants de Hollande expliquant que le coût serait supportable, mais aujourd’hui il n’y a plus de coût du tout : les embauches dans l’Education nationale seront compensées par la purge dans d’autres services, pour que les effectifs de la fonction publique restent constants. Très drôle.
Hier, Hollande confirme qu’il maintient la politique de Guéant pour l’immigration. Ca ne peut surprendre personne dès lors qu’il avait nommé à l’Intérieur le mec le plus à Droite du PS, célèbre pour ses propos xénophobes tenus à Evry, et qu’il avait laissé au ministère de l’Intérieur la compétence sur l’immigration, ce qui est une invention sarkozyste. Grande « innovation » : ce sera au cas par cas, mais avec des critères… Ce qui est exactement la situation actuelle. Vous croyez que les préfectures et les tribunaux décident en jouant aux dés ? Un peu de sérieux... Et puis, comment dire « j’appliquerai les critères » en donnant déjà un chiffre, 30 000 (le chiffre de Sarko-Hortefeux-Guéant-Valls-Hollande) ? Le Pen se marre, et engrange.
N’oublions pas le meilleur, le beau discours de Hollande soutenant le 8 avril 2008 à l’Assemblée Nationale une motion de censure contre le gouvernement car Sarkozy avait décidé d’intégrer le commandement militaire de l’OTAN. Extraits.
« Ce retour vers l’OTAN est non seulement contraire à nos intérêts et il est aussi contradictoire avec la stabilité du monde. Car, la décision du Président de la République intervient au moment où l’OTAN change d’identité. C’est en ce sens qu’elle est inopportune.
« L’Alliance connaît, sous l’influence américaine, un double élargissement :
« Géographique d’abord, puisqu’elle s’étend jusqu’aux confins de la Russie, sans exclure d’aller au-delà de l’Europe et qu’elle conduit des opérations hors de sa zone naturelle –comme c’est le cas en Afghanistan.
« Politique ensuite, car l’OTAN est dans une fuite en avant dans les missions qui l’éloignent de ce qu’elle est – une alliance militaire – pour devenir l’organisation politique de l’occident. « «Une ligue des démocraties» selon la formule de Mac Cain, dépositaire des valeurs du bien et poursuivant le mal dans une nouvelle illustration de la guerre des civilisations.
« L’OTAN devient le bras armé d’un bloc occidental dont la mission principale est de défendre partout ses valeurs. Une sorte de substitut à l’ONU permettant aux Etats-Unis de ne pas agir seuls.
« Cette dérive avait été, jusque-là, rejetée par la France hostile à l’idée d’un gendarme d’un monde occidental bien pensant. Elle est aujourd’hui acceptée par le Chef de l’Etat lorsqu’il lie, dans son discours de Washington, l’avenir de nos valeurs à celui de l’Alliance ».
Il avait une bonne occasion de rappeler ces bons principes lors du sommet de l’OTAN de Chicago, mais... il a tout avalé.
Et pendant que le matin il nous amuse avec ses combats de coq publicitaire sur la relance, il nous prépare l'après-midi un plan de rigueur jamais vu. Dans l’immédiat, 10 milliards d’annulation de crédit, et un gel pur et simple des dépenses de l'Etat sur trois ans : 2013, 2014 et 2015.

Sarkozy a quitté le pouvoir, mais il a imposé des critères de gouvernement que ses successeurs n’osent même pas discuter. La France dirigeante est malade dans sa tête.
En fait, les hommes politiques sont rigolos. Ils sont des cracks pour les campagnes électorales, et une fois qu'ils sont assis sur le trône, ils fondent les plombs.

La démocratie contre la paix

 Guillaume DE ROUVILLE
  
Les preuves de l’instrumentalisation par l’Occident du terrorisme islamique à des fins géopolitiques, notamment dans les conflits libyen et syrien, s’amoncellent, et pourtant l’opinion publique occidentale continue à soutenir l’idée que nos dirigeants défendent la démocratie contre la tyrannie dans ces régions du monde. L’Occident peut ainsi s’allier ouvertement avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, principaux pourvoyeurs de fonds aux mouvements terroristes islamistes dans le monde, leur fournir des armes, un appui logistique, des images satellites, des informations stratégiques et un soutien diplomatique sans faille, les opinions publiques refusent de voir la réalité en face et préfèrent penser que ces actions sont motivées par les valeurs démocratiques qui fondent nos sociétés.

                

Pour ces opinions publiques, mettre en avant le jeu pervers des Occidentaux en Orient ce n’est pas dire la vérité, c’est soutenir Assad ou Kadhafi et faire le jeu des dictatures. Ce n’est pas expliquer le monde tel qu’il fonctionne devant nos yeux avec ses complexités et ses manipulations, ses enjeux géopolitiques et les calculs cyniques de ses principaux acteurs, c’est prendre parti contre des mouvements démocratiques.
Quand les démocraties occidentales soutiennent et répandent la guerre et la terreur, comme en Libye ou en Syrie, avec les pires alliés que l’on puisse imaginer pour aller planter le drapeau de la démocratie en terres étrangères, ne faut-il pas être du côté de la paix et lutter contre les dérives de la démocratie occidentale au nom même des valeurs qu’elle est sensée représenter ? La paix n’est-elle pas un bien commun tout aussi important que cet autre bien commun qu’est la démocratie ?
Quand la démocratie n’est qu’un prétexte pour des appétits prédateurs sans limite (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie), appétits qui se traduisent par des massacres de masse de populations civiles innocentes, quand la démocratie sert d’appât pour attraper un peuple à la gorge et le jeter dans un cycle de violences dont ne sortiront que la misère, le chaos et l’asservissement généralisés, ne faut-il pas prendre la défense de la paix contre la démocratie, quoiqu’il en coûte pour sa propre réputation ?
Car il ne s’agit évidemment pas de défendre des dictateurs (comme d’habiles rhéteurs aiment à le répéter), nos dirigeants le font très bien à notre place, aussi longtemps d’ailleurs que ces dictateurs financent leurs actions ou hochent de la tête au pillage des ressources naturelles de leur pays. Il s’agit de répondre au bourgeois cultivé (celui qui lit Le Monde, le Guardian ou le New York Times et croit y trouver une description de la réalité) vivant dans les beaux quartiers de Paris, de Londres ou de New York, qui ne comprend pas que l’on puisse s’horrifier des stratégies employées pour faire tomber un dictateur. Il n’a jamais eu à se battre pour la démocratie, il l’a reçue en héritage et on l’a gavé depuis sa plus jeune enfance avec des valeurs démocratiques qui sont pour lui plus une jouissance qu’un devoir ou une obligation. Pour se sentir un citoyen méritant il n’a qu’à se soumettre avec nonchalance à la société de consommation et du spectacle et à aller voter de temps à autre pour le bonimenteur le plus présentable. Il n’y a pas de mal à cela ; c’est ainsi que vont les choses en démocratie et nous ne revendiquons pas d’autre régime politique pour gouverner le troupeau de consommateurs que nous sommes.
Ce que nous souhaitons simplement souligner, c’est que les rentiers de la démocratie (dont nous faisons partie) n’ont aucun mérite particulier dans l’essor ni dans l’existence de la démocratie occidentale et de ses valeurs. Alors, quand sans aucune nuance, tel ou tel d’entre eux approuve des guerres qui apportent la ruine, la terreur et le chaos dans des pays non démocratiques, on a envie de lui dire, “va là-bas, va t’engager aux côtés des rebelles salafistes et va admirer les massacres, les haines ethno-religieuses s’élever sur le cadavre de la laïcité, va contempler les enfants se faire trancher la tête et dis-moi s’il faut nécessairement en passer par là pour mériter la démocratie” ? Car, apparemment, pour ces rentiers, pour ces enfants gâtés de la démocratie, il s’agit juste de la mériter, pas de l’avoir, ni d’en profiter.
Si seulement cette démocratie était la promesse du sang versé et des souffrances endurées, on pourrait, en effet, comprendre l’envie du bourgeois cultivé de clouer le bec aux diseurs de mauvaise fortune et autres trouble-fête ou rabat-joie qui prennent la démocratie trop au sérieux pour jouer avec elle. Mais elle n’est, comme on l’a dit, que le prétexte d’un jeu géopolitique où l’Occident s’est allié avec des islamistes radicaux financés par l’Arabie Saoudite et le Qatar pour détruire des États-nations laïques sur des bases ethno-religieuses afin, notamment, de contrer l’influence chinoise et russe et de s’assurer l’accès à un certain nombre de ressources naturelles. On ne bâtit pas la démocratie sur le sectarisme religieux, sur le démembrement des États-nations, en envahissant un pays, en ruinant son infrastructure, en y apportant le libéralisme le plus pur (comme en Irak et en Libye), en donnant le pouvoir aux légions wahhabites qui défendent un islam intolérant et moyenâgeux. C’est mensonger et criminel de le prétendre ou de feindre de l’ignorer. À la place de la démocratie, nous avons installé des fosses communes dans lesquelles nous avons jeté pêle-mêle des civils innocents et le cadavre de la paix.
Créer des guerres civiles dans des pays en paix : voila en un mot la responsabilité morale du bourgeois cultivé, rentier de la démocratie qui, dans le confort de ses certitudes sans conséquences pour lui, soutient l’impérialisme humanitaire de nos grands commis. Il y a beaucoup d’irresponsabilité et de morgue dans cette attitude qui consiste à soutenir la terreur wahhabite au nom des valeurs des Lumières et à faire de la démocratie occidentale un instrument de jouissance pour soi et de malheur pour les autres.
Comment expliquer l’aveuglement volontaire des bourgeois cultivés qui forment la masse inerte de nos opinions publiques, celle dont l’élite se joue pour fabriquer le consentement général ?
Peut-être que l’explication se trouve dans ce que nous appelons “l’ambiguïté démocratique” ou le “paradoxe démocratique” : la démocratie est à la fois le meilleur régime et celui qui permet le mieux de faire la guerre au nom de la paix, de tuer au nom des droits de l’homme, de persécuter au nom de la liberté individuelle, de conquérir des pays au nom des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il semble qu’il y ait un caractère orwellien inhérent à la démocratie, en raison de l’image de vertu qui lui colle à la peau et qui permet, sans forcer les gens, de leur faire accepter l’inacceptable. La domination d’une élite y est discrète, invisible, sans violence excessive. On peut limiter la répression à quelques individus, torturer essentiellement ceux qui n’ont pas la qualité de citoyens (10 000 Musulmans étrangers torturés pour un Bradley Manning). L’élite démocratique ne dépend pas d’un tyran identifiable dont il suffirait de couper la tête pour remettre en cause l’ordre établi. En démocratie, la domination d’une minorité semble être le résultat d’un consentement général que l’on appelle souveraineté du peuple. L’oligarchie parvient à vendre à l’opinion publique son credo libéral, la financiarisation de son économie qui tue ses emplois, des guerres d’agression qui ne profitent qu’à une minorité, des explications du monde qui ne résistent pas à l’examen critique (11-Septembre, guerre contre le terrorisme), etc... La démocratie semble ainsi être, entre les mains de nos élites, l’instrument le plus efficace qui leur permet de se maintenir au pouvoir et d’accomplir des politiques contraires à l’intérêt général au nom même de cet intérêt général. Comme nous l’exposons dans La Démocratie ambiguë (1) : le sentiment commun est que la démocratie est infaillible, que les dirigeants ne nous trompent pas, que les médias ne nous manipulent pas. Nous évacuons toute pensée contraire comme ‘théorie du complot’, absurde paranoïa d’illuminés du Web. Le simple questionnement de la version officielle est synonyme de folie.
Il est quasiment impossible de démontrer aux citoyens d’un régime démocratique que leur pays peut, dans telle ou telle situation, incarner le mal. Les citoyens vivant en démocratie ne parviennent pas à être soupçonneux de leurs dirigeants ; ils sont de candides consommateurs qui ne peuvent pas admettre que la démocratie puissent faire le mal, car, si elle le faisait, ils ne vivraient plus dans cette démocratie immaculée qu’on leur vend, ils devraient, par conséquent, douter de la nature du régime dans lequel ils vivent, et cela, ils en sont psychologiquement et moralement incapables. À force de leur répéter qu’ils vivent en démocratie, on leur a ôté l’appareil critique qui leur permettrait de voir les limites de cette affirmation.
L’esprit critique semble impuissant à renverser cette image trop flatteuse que nous avons de nos propres démocraties. Il faut avoir un esprit dissident, et pas seulement critique, pour ne pas se satisfaire de l’apparence démocratique et pour exiger que la chose corresponde au mot.
Ainsi, pour revenir sur le cas syrien, il est difficile pour la Russie ou la Chine de soutenir Bachar el-Assad car on assimile leur soutien à celui d’un régime dictatorial qui commet des crimes contre l’humanité. En revanche, et c’est là que le paradoxe apparaît, il est semble naturel et moral pour les États-Unis et leurs alliés occidentaux de soutenir les légions wahhabites (qui commettent également des crimes contre l’humanité - 2), car étant des démocraties, les États-Unis et leurs alliés ne pourraient pas vouloir le mal. Qu’importe que l’Occident utilise la guerre comme moyen de domination (en Afrique et au Moyen-orient par exemple) et que la Russie et la Chine aient principalement recours au développement économique, la morale semble toujours du côté de la ‘démocratie’.
Souligner la complexité d’une situation et expliquer l’instrumentalisation de l’idéal démocratique par les élites occidentales, plutôt que de proposer une vision monolithique d’un conflit, c’est faire honneur aux valeurs démocratiques de discussions et de libre réflexion.

Que ceux qui se posent des questions se fassent insulter et traiter d’auxiliaires des dictateurs par les bourgeois cultivés est certainement triste, mais ne doit pas les décourager de continuer à faire des efforts de compréhension et d’explication et à défendre la paix contre les fausses promesses des apprentis sorciers de la démocratie qui promeuvent, sur le mode orwellien, la paix éternelle par des guerres perpétuelles et les vertus démocratiques par des crimes de masse.

Guillaume de Rouville

Notes :
(1) La Démocratie ambiguë, Guillaume de Rouville, Éditions Cheap, juin 2012.
(2) Et sans doute de manière plus systématique.

L'idiot du village

Marchés financiers en fête !...


Citation de Friedrich Engels

Partout où le hasard semble jouer à la surface, il est toujours sous l’empire de lois internes cachées, et il ne s’agit que de les découvrir.

jeudi 28 juin 2012

Citation d' Utah Philips

Le monde ne se meurt pas, il est en train d’être assassiné et les assassins ont un nom et une adresse.

Utah Philips

C’est le bazar à l’Ecole Polytechnique

Gilles Devers


Je croyais que les modèles de la marque « Etat » se trouvaient dans des institutions genre l’Ecole Polytechnique. Eh bien non, c’est là-bas la gabegie gestionnaire nous explique la Cour des comptes dans un référé publié ce 22 juin.
cour des comptes,etat,armée
Premier problème : pas de comptabilité analytique fiable, de telle sorte que « le coût complet de la scolarité reste difficile à évaluer ». C’est mal parti !
Ensuite, les profs. « La gestion des personnels enseignants est trop laxiste » et « les dispositions régissant la gestion des enseignants n’ont pas été appliquées ». Résultat : « l’École demande à ses enseignants des services nettement inférieurs à ceux des universitaires ». De plus, les « règles relatives aux autorisations de cumul d’emploi n’ont pas été respectées ». La Cour des Comptes relève une majoration de la rémunération des enseignants a temps incomplet pour 1,3 million d’euros en 2009 alors qu’un « décret de 1986 qui l’interdit expressément ». Bon, mais s’il faut respecter la loi, on ne fera jamais rien…
Ecole élitiste ? Quasi ségrégationnisme, oui ! Les effectifs ne comptent que 11% de boursiers, et seulement entre 11% et 18% de femmes. Selon la Cour, " les statistiques font apparaître, plus nettement encore que dans d’autres écoles comparables, un recrutement excessivement masculin et concentré sur les catégories socioprofessionnelles "cadres supérieurs – professions libérales et professions intermédiaires" ».
Et ça continue ! À l’X, les études sont gratuites… et rémunérées. Les étudiants ont le statut de troufion, et ils perçoivent une solde de 1160 € par mois – au total plus de 25 millions par an. En contrepartie, les élèves s’engagent à travailler les premières années pour l’Etat, et s’ils vont travailler dans le privé, soit 70% des élèves, ils doivent rembourser cette aide. Pour ne pas fâcher ces petits chéris, l’Ecole ne réclame plus ce remboursement, ce qui est illégal… et foncièrement anormal alors que les élèves relèvent massivement de l’élite sociale.

Voici donc Polytechnique prise les doigts dans le pot de confiture. L’Ecole a répliqué qu’elle était entrain de tout revoir… On veut bien le croire, maintenant qu’elle s’est faite poisser en flagrant délit. Alors, quel effort ? Le référentiel étant de 30% d’élèves issus de milieux modestes, on est en à combien ?
Il faut beaucoup de laxisme institutionnel pour qu’une école d’Etat, placée sous l’autorité du ministère de la Défense, s’offre des facilités qui seraient mortelles pour une structure privée. Et on attend un rapport du même tonneau sur Sciences Po…


Problème conceptuel de la dette publique

Jean-Jacques REY   

La « sarkozye » a beau s’être estompée comme une boursouflure d’orage dans le ciel de France, il n’en reste pas moins un malaise général qui pèse, comme si on sortait brusquement d’un mauvais rêve. Les masques des uns sont tombés comme les illusions des autres… Mais une bonne partie de la population a la gueule de bois et les perspectives aussi étriquées que le moral. Au lendemain de la cure néolibérale, difficile de faire rêver, on attend de voir la suite du traitement et non sans impatience pour certains…
 
Retenons ceci pour les élections législatives 2012 en France :
23 029 183 citoyens se sont exprimés sur 43 234 000 inscrits sur les listes électorales et le taux d’abstention s’est élevé à 44,59 %.
Donc c’est près de la moitié des Français qui se sont abstenus de voter pour élire leurs « représentants » à l ‘Assemblée Nationale, et ceci, à mon avis, représente une épée de Damoclès pour n’importe quel type d’élections et de manœuvres électorales, futures… Je me demande si les politiques, dans les partis conventionnels, en particulier ceux dits de gouvernement, en ont vraiment conscience ? Et il y a le F.N. en embuscade, avec ses promesses de « pré carré » et ses vues simplificatrices qui devraient tout solutionner…même la surpopulation ! Finalement, ils s’enferment aussi, ces maniaques de l’enfermement…
Bref ! nous sommes peut-être en route vers le meilleur des mondes possibles, mais juste un peu avant l’extinction des feux, je trouve ! …
Passons maintenant de l’autre côté du Rhin si nous sommes pris entre deux feux ; car de l’autre bord, celui du « Channel », il y a aussi de drôles de loustic du conservatisme ! …
Les néocons allemands (même si on admet les traits culturels du pays) sont des modèles de rigidité mentale et représentent une entrave notoire au développement humain et consécutivement à celui de l’Europe.
Le fond du mal qui nourrit leurs visions, justifiant des inégalités naturelles ou pas, est l’endettement inéluctable des états qui étouffe les peuples et contraint les politiques.
Cette chancelière Angela Merkel pourrait couler l’Europe, toute raidie dans sa morale luthérienne ; sans doute voudrait-elle reprendre à son compte l’antienne de Tatcher : le fameux T.I.N.A. : (There Is Not Alternative). Mais elle devrait plutôt régler sa soupape d’entendement !
C’est donc venu avant tout d’un problème conceptuel, cette crise de l’endettement qui déstabilise les états en Europe et génère des politiques d’austérité. Et ceci cache mal une volonté d’ hégémonie ; le recours aux armes économiques n’étant souvent qu’une première étape…
Vite dit, ces dettes sont illégitimes parce que tout simplement elles sont la conséquence d’un choix idéologique, antérieur, (devenu une norme de bonne gouvernance) qui impose aux Etats d’emprunter sur les marchés pour se financer selon besoins. Ainsi il leur est interdit de recourir directement à leur banque centrale qui, elle, a dans ses missions essentielles, de fournir des liquidités à des banques commerciales, qui permettent ensuite à celles-ci de souscrire aux emprunts des Etats (et aussi de leurs administrations, des diverses collectivités, des entreprises et particuliers). Vous pensez bien que le « service » n’est pas gratuit : sacré travail rendu « nécessaire » à la vie en société, n’est-ce pas ? …
Autant dire que de cette manière toute politique publique est prise en otage et malheur aux gouvernements récalcitrants !
Ainsi pour exemple récent, avec un taux directeur de 1,5 %, la Banque Centrale Européenne a prêté à des banques qui, directement ou par l’intermédiaire de leurs clients (sous l’empire de la fameuse loi de l’offre et de la demande : jeu des marchés), prêtent à l’Etat espagnol à 7 % sous prétexte que les finances de ce pays sont dégradées, donc représentant un risque pour les remboursements d’après les agences de notation (les principales étant pour l’heure anglo-saxonnes : sièges sociaux aux USA et GB)…Et en fait l’Etat espagnol s’est mis dans cette mauvaise posture, essentiellement pour secourir les banques du pays qui ont alimenté la spéculation immobilière, locale, et maintenant ses dirigeants néocon-servateurs veulent faire payer la note au peuple espagnol par un hyper-régime d’austérité (alors qu’il y a déjà grande précarité d’existence et environ un quart de la population au chômage) : raisonnement dingue, n’est-ce pas ?
Inutile de vous dire que je fais l’impasse sur d’autres pays dont le plus fameux cas : fumant et fumeux, celui de la Grèce, bref ! abrégeons !
Voilà des risques majeurs pour l’unité européenne, n’en déplaise aux chantres du «fédéralisme» qui n’en peuvent plus mais de parler dans le vide, furieux d’être régulièrement désavoués par ces masses « d’ignorants » dans les peuples ; ceux-là même qui en ont assez de payer l’addition, victimes plus ou moins consentantes des politiques néo-ultra-libérales qui veulent transformer les sociétés en élevage de batterie ; cela afin de produire et consommer toujours plus, frénétiquement -dans un monde aux ressources limitées- au nom d’un idéal utilitariste et pour le « râteau » des banques ! 

Ces vues sont-elles celles des amateurs de « Croissance » ? … Les réponses vont être cruciales, dans les temps à venir. Tous les trous noirs ne sont pas dans l’espace !