vendredi 11 janvier 2013

L'économie est une escroquerie

2CCR                 

Le capital est malade de trop d’argent. Le vol d’une partie de la force de travail s’est tellement accumulé dans le capital, au cours du temps, que la production mondiale de marchandises, plus les services qui s’y attachent, ne représentent plus que 3 % des richesses du monde. Il n’y a jamais eu dans l’histoire du monde, autant de richesses accumulées par un aussi petit nombre d’individus, que depuis l’invention spectaculaire de la crise. La réalisation sans fin de dettes crée de la monnaie et produit une richesse illimitée, libérée des contraintes inhérentes à la production de marchandises. Cet enchaînement effréné de dettes cumulées est devenu pour quelques-uns le seul moyen de rafler très rapidement des fortunes gigantesques sur le dos de populations conditionnées dans l’obsession permanente d’une crise inévitable, devenue fatalité.

Contrairement aux idées reçues de l’économie-spectacle, certains faits vérifiables peuvent permettre de remettre en question tout le système. Les dépenses de l’État français ont baissé depuis vingt ans, cependant deux fois moins que la baisse des recettes. Les cadeaux fiscaux effectués par l’État depuis l’an 2000 représentent un manque à gagner de plus de 100 milliards d’euros par an. Plus de 600 milliards d’avoirs, bien planqués dans des paradis fiscaux, manquent à l’État français. Si la banque centrale européenne (BCE) avait accepté de prêter directement aux pays de la zone euro comme elle le fait pour les banques, c’est-à-dire au taux de 1 %, comme cela se passe aux États-Unis, il n’y aurait plus de dette de l’État français aujourd’hui. Et s’il n’y avait plus de cadeaux fiscaux, plus de paradis fiscaux, si l’on fonctionnait comme dans les années 60, l’État pourrait plus que doubler ses dépenses, sans aucune dette… Si l’on discerne comment on a pu en arriver là, on peut alors comprendre ce qui se passe aujourd’hui.

La crise, dont les cycles se sont accélérés, jusqu’à devenir permanente, n’est plus une exception temporaire du capitalisme, mais bien son fonctionnement routinier. Le processus d’appauvrissement sans limite des populations, l’institutionnalisation du racket des États, sont devenus le moteur d’un système qui s’emballe en pillant tout ce qu’il trouve, son économie, son futur, pour sauver l’expansion des gains des truands milliardaires …

La croyance en la crise est de l’ordre de la foi en la divine économie. Penser la crise avec les yeux de l’économie politique, c’est non seulement l’accepter, mais se soumettre aveuglément à ce système d’exploitation et s’y résigner religieusement.

La dette augmente irréversiblement, quand les recettes disparaissent. Depuis le début de la crise, les paradis fiscaux, remis temporairement en question et déjà oubliés, se réorganisent et se développent rapidement. Plus de 26 000 milliards de dollars d’actifs financiers de particuliers seraient dissimulés dans les paradis fiscaux, par des montages complexes entre trusts financiers et sociétés offshore. Le lobby de la finance, le plus puissant des lobbys, achète les politiques en payant leurs campagnes. Les politiques servent le capital et l’État gère le système d’exploitation en place.

La création monétaire est aujourd’hui aux mains de banques et de financiers privés qui exigent des intérêts. En créant de la monnaie, on imprime de la nouvelle dette. La dette consiste en un capital assorti d’intérêts dûs. C’est davantage de dettes qui sortent des banques et des transactions financières. Cet argent, qui n’est plus le fruit d’un travail, est créé électroniquement sur l’écran d’un ordinateur à partir de dettes. 

L’austérité, payée par les populations, est égale à la différence entre le prix de départ des obligations d’État et leur prix à l’arrivée, après la chute que les financiers ont eux-mêmes provoquée. Cette différence, payée par la population, est empochée par les spéculateurs milliardaires.

Dans le système de la dette, la solvabilité d’un État se définit comme la capacité à générer une croissance positive soutenue, qui doit excéder les obligations vis-à-vis des créanciers, afin de couvrir le capital, plus les intérêts, plus la création de richesse. L’État est condamné à soutenir ce rythme de croissance effrénée, sinon le déclin abyssal, budgétaire et fiscal, le guette. Il ne peut y échapper qu’en s’endettant encore plus. Imprimer de la nouvelle dette pour soutenir à bout de bras la dette existante a pour conséquence de s’enfoncer dans le cercle infernal des dettes sans fin.


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