Ça devient vraiment risible. Depuis quelques jours on nage dans le surréel. Nous
y avions pourtant cru à leur guerre imminente et, peut-être même y croyons-nous
encore. Il vaut mieux d’ailleurs, car devant un tel degré de psychopathie, tout
est possible, même l’irrationnel.
Résumons.
-L’histoire commence par le sacrifice (ou l’immolation, au choix) de
plusieurs enfants. Les scènes que le monde entier a vues peuvent très bien avoir
été montées, mais il n’en reste pas moins que ces enfants ont reçu des
traitements particulièrement agressifs.
- Ensuite les cris et les indignations devant l’acte que l’on vient de
commettre, cris et indignations directement proportionnels au degré d’ignominie,
d’horreur et de barbarie voulu et rendu dans la mettre en scène.
- Après les premières gesticulations, suivent les rencontres, les
consultations et les coups de téléphones, le tout relayé, à la virgules près,
par les médias.
- Puis la fatwa tombe. Tel Moïse du haut du mont Sinaï, Obama décrète qu’il
faut, qu’il est nécessaire, même obligatoire d’attaquer la Syrie. Le dieu de la
morale et de l’humanité l’ordonne. Lui, pauvre Obama, ne peut qu’obéir. Les
foudres de la colère divine tomberont donc sur Damas et balaieront tous ceux qui
ont fauté. Lui, Obama, pleure déjà les morts qu’il causera, mais, en tant que
bras armée divin, ne faiblira pas pour accomplir la haute mission qui lui a été
confiée.
On peut appliquer ce résumé à tout ce qu’on a déjà vu avec l’Irak, la Libye
et même au temps du pape Innocent III ou antérieurement. Les discours sont peu
ou prou les mêmes. Les résultats aussi.
Ce qu’il y a de nouveau – et c’est là que ça devient du n’importe quoi –
c’est que dans le scénario on comptait sur les répliques et les réactions de
l’adversaire. L’adversaire s’avère très vite être, non pas la Syrie à qui on a
attribué le rôle de simple enjeu, mais la Russie et peut-être aussi la Chine.
Devant tant de gesticulation, tant de menaces, allant jusqu’à donner les détails
de ce qui va se passer, leurs réactions ne sauraient se faire attendre.
Or les réactions se font attendre. Ne se rendent-ils pas compte que nous
sommes au bord d’une 3ème guerre mondiale ? Ils sont inconscients ou
quoi ? Puisqu’ils ne réagissent pas, nous allons leur écrire des réactions
menaçantes qu’ils auraient pu avoir et les rajouter au scénario, pour que la
suite de l’histoire ait de la cohérence. Malgré cela, toujours pas de réaction.
Ou plutôt une seule réaction depuis le début, sous forme de conseil, du style :
attention petit, tu vas te faire mal. Tant la Chine que la Russie, n’ont eu de
cesse de prévenir ; « faites gaffe, c’est dangereux ce que vous faites. Ça va
vous retomber sur la gueule ».
Que faire devant tant d’inertie ? Sans répliques en face, comment avancer
dans son texte de manière cohérente? On avait tout prévu, sauf la non réplique.
Mais il faut avancer quand même. Ce sont les aléas du direct.
Il avait dû être prévu qu’au moment où le drame serait à son comble et tous
les nerfs à vif, on fasse des propositions pour faire baisser la tension. Mais
de tension, il n’y en a pas plus que d’habitude. Les seules tensions que l’on
observe sont du côté des populations de ceux qui ont écrit le script. Tant pis.
Avançons quand même. Cela nous est rapporté par (devinez qui) Debka. Le bras
armé du dieu de la morale et de l’humanité, Barack Obama " vient de reporter
les frappes qu’il projette de lancer contre la Syrie dans l’espoir de trouver un
accord secret avec les Russes". Toujours selon Debka, " la Maison Blanche
a commencé depuis mercredi soir des manœuvres destinées à acheter du temps et à
reporter des frappes militaires contre la Syrie… Obama semble déterminé à
attaquer la Syrie mais déploie tous ses efforts pour offrir à Kerry un peu plus
de temps de façon à ce qu’il puisse rencontrer Lavrov et tenter de trouver un
accord sur la Syrie". L’accord qu’envisage le secrétaire d’Etat Kerry est
d’imposer à la Russie se formule, selon Debka, de la manière suivante : " Les
Etats Unis sont prêts à baisser le niveau de leurs frappes militaires contre la
Syrie et rendre ces frappes aussi faibles que possibles si les Russes acceptent
ce que les Américains veulent dans le cadre des négociations de Genève II
".
Du délire. On joue et on se répond à soi-même faute de partenaire. Un one man
show. Pour la Maison Blanche, les russes ont tellement eu peur et ont eu
tellement de sueurs froides qu’ils sont mûrs pour obéir au dictat qu’on leur
imposera. Après avoir vu ce dont l’Occident était capable, avec description à
l’appui par les journaux israéliens, ils sont genou à terre. Ils ne peuvent que
reconnaître leur déroute, devant le monde entier qui en a été le témoin.
C’est un navet. Mais ceux qui ont concocté ce scénario sont tellement
habitués à voir des navets hollywoodiens faire un tabac qu’ils croient vraiment
que c’est convaincant. Espérons seulement que le script s’arrête là, car sinon,
dieu seul sait quels délires mortels nous préparent ces cerveaux malades.
Avic

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