Le
gouvernement vient d’ouvrir un site
internet où vous êtes joyeusement invités à dénoncer tout contenu illicite
que vous trouverez sur la toile. Pour mieux défendre l’espace de liberté qu’est
Internet, il semble qu’il faille surveiller cette liberté par les internautes
eux-mêmes. Un coup de génie ! Des millions de policiers internet qui ne coûtent
pas un centime aux contribuables.
C’est quoi un contenu illicite ? Les millions de français internautes n’ayant
pas tous fait des études de droit, comment vont-ils décider de ce qui est licite
et de ce qui ne l’est pas ? Je plains les pauvres policiers (vrais ceux-là) qui
seront en bout de chaîne et qui seront chargés de faire le tri. Car, n’en
doutons pas, il va y avoir une avalanche de signalements (mot pudique pour
désigner la délation ; autres temps, autres mots).
Le gouvernement croit avoir trouvé là un bon moyen pour maîtriser la
communication sur internet, surtout les blogs et les forums alternatifs,
véritable épine dans le pied des médias officiels. Mais comme toujours, dès lors
qu’il s’agit de la toile, le gouvernement mène un combat d’arrière-garde.
À supposer qu’il ferme tous les blogs de France, que pourra-t-il faire contre les
blogs suisses, belges, canadiens, camerounais, sénégalais, américains, russes,
iraniens, et même chinois, dans lesquels tous les français muselés en France
peuvent s’exprimer et peuvent être lus par d’autres français ?
Si le gouvernement veut lutter contre les blogs alternatifs, il lui suffit de
trouver un moyen qui oblige les médias officiels à faire de la vraie
information. Question en passant : est-ce que le mensonge et la désinformation
sont illicites et donc susceptibles d’être ‘’signalés’’ ?
Avic
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