Gilles Devers

En
Afghanistan, les joyeux mirlitons de l’US Army veulent pouvoir
commettre des crimes de guerre contre des victimes afghanes, et ne pas
en répondre devant les tribunaux afghans. C’est la vieille litanie de la
pourriture colonialiste : « Je commets des crimes chez toi, mais vu que
tu es un inculte, je serai jugé par mes potes bien instruits, qui
comprennent notre difficulté à civiliser les sauvages ».
En
2001, en manipulant un Conseil de Sécurité alors bien affaibli, avait
été formée une coalition pour régler le compte d’un saoudien de passage
en Afghanistan (Résolution 1373). Comme ce protégé saoudien avait eu le
temps de se planquer au Pakistan, la coalition – entre 100 000 et
150 000 soldats envahisseurs – avait décidé d’occire les talibans, qui
n’ont pourtant rien à voir avec le 11 septembre. Mais peu importe, le
but véritable était d’implanter l’armée US à Kaboul, avec des bases
prêtes à tirer sur l’Iran.
Bon.
Treize
ans plus tard, la coalition de l’ONU est éreintée et n’en peut plus. Le
pouvoir du parachuté Hamid Karzaï ne vaut rien, les exactions des US et
de l’OTAN ont braqué la population, la société civile est devenue le
meilleur réseau d’extension de la zone d’influence des talibans, et
l’économie de la drogue a décuplé.
Aussi, les 87.000 soldats de l’OTAN vont quitter l’Afghanistan d’ici à la fin 2014.
Le
plus grand fouteur de merde dans le monde, les Etats-Unis, souhaite
rentabiliser son investissement en gardant le contrôle de ce pays,
excellente place pour avoir un œil sur la région.
Le
problème est que cette armée de sauvages ne sait pas faire la guerre
sans commettre des crimes de guerre, et là, ça coince.
John
Kerry, le souffre-douleur du génial Prix Nobel de la Paix Obama, est
allé draguer Hamid Karzaï en fin de semaine dernière, pour négocier un
accord bilatéral de sécurité… mais ça parait cuit. La cause ? Les voyous de soldats US veulent l'impunité !
Lors
d’une conférence de presse, les deux lascars ont reconnu des progrès
dans leurs négociations. Les discussions sont assez hallucinantes.
S’agissant
des bases US, de leurs effectifs et de leur implantation, Karzaï s’en
tape. Le plus possible, tout est parfait pour ce grand guignol !
Les
US voulaient pouvoir conduire des opérations militaires depuis leurs
bases sans aviser le pouvoir afghan, et ils ont lâché sur ce point. De
toute façon, ils auront l’accord quand ils le voudront, et en secret…
ce tant que Karzaï restera en place.
Karzaï
voulait que les US soient tenus d’apporter leur soutien en cas
d’agression militaire extérieure, ce qui en pratique vise la Russie et
l’Iran. Une blague pour les US, et Karzaï a lâché.
Donc
tout va bien… sauf sur la question de l’immunité des soldats. Dans
tous les Etats du monde, un étranger qui commet un crime sur le sol
national et contre les nationaux dépend des juridictions nationales.
Mais la bande de malfrats qui squatte la présidence US refuse cette
règle. La ligne rouge, c’est pour les autres.
Le
même problème s’était présenté en Irak. Les esprits asservis avaient
salué la noble décision d’Obama de retirer les soldats US… alors que
l’ordre avait été donné de déguerpir car le nouveau pouvoir avait refusé
cette immunité.
Hamid
Karzaï est dans la tenaille. Il ne veut pas se fâcher avec ses
financeurs, mais l’élection présidentielle est prévue pour ce mois
d’avril, et il ne peut pas lâcher sur ce point, après tous les crimes
commis par les crapules de soldats US agissant en bande organisée, comme
quand ils assassinent des patriotes et urinent sur les cadavres.
Aussi, Karzaï a préféré soumettre la question à la grande assemblée de chefs de tribus, la Loya Jirga qui, si elle est composée honorablement, va refuser cette impunité.
Donc,
les 52 000 soldats US vont dégager car ils refusent d’être
responsables. L’Afghanistan va redevenir l’Afghanistan. La seule chose
qui reste à faire, vraiment, c’est de mettre Obama en accusation devant
un tribunal digne de ce nom.
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