dimanche 13 octobre 2013

Des poules et des hommes

Gaëtan Pelletier

Des poules en liberté…
Alors, je suis sceptique : je voudrais une photo des poules en liberté. Quand je pense que la race humaine est en train de se faire crever au travail, les poules se la coulent douce. Elles pondent des oeufs et les États pondent des "Je".
On vante la ribouldingue des vertus du capitalisme. Le pawa des banques.

JOB 

Le fils de mon voisin était tout heureux: le fleuron des compagnies québécoises vient de le rappeler au travail… Pour un mois. Il n’a pas chanté… Il a désenchanté. Comme tout le monde, il vit sur le "service social" des rois de la pègre mondialiste. 

L’esclave, c’est celui qui attend. L’humain est une pute au service des conglomérats.
Ce « monde du travail » est un monde où les rapports sociaux de merde que la plupart d’entre nous essayons soigneusement d’éviter dans la rue deviennent inévitables. Et lorsque les relations sociales sont forcées, il y a guerre, et guerre il y a, partagée entre révolte et prédation de tous contre tous. Il n’y a pas tant de différences au final entre la relation d’une serveuse, d’un caissier, d’un vendeur ou d’une pute avec le client, et la relation entre un détenu et un maton. Sans l’un il n’y aurait pas l’autre, mais dans les deux cas, la dépendance ne fonctionne pas dans les deux sens, et encore moins dans une quelconque égalité des points de départ. Et ça, c’est la guerre permanente, la guerre pour la possession de son petit quignon de pain rassis. Une sous-vie de survie.
Le monde est bien fait, chacun d’entre nous, qu’il le veuille ou non, est à un moment ou un autre de sa vie un client, un « bénéficiaire » comme on dit à la CAF, un maton et un détenu, un exploiteur et un exploité, parfois tout à la fois. Et c’est bien la victoire d’un système en roue libre qui se reproduit lui-même sans n’avoir même plus conscience de ce qu’il est, dont les boulons sont aisément remplaçables, et dont il faudrait donc détruire la machinerie en pièces, avant de briser chaque pièce et de piétiner leurs débris avec un dédain orgiaque, pour que cette guerre de survie devienne guerre de la liberté.
Combien d’heures, de jours, d’années, de vies entières sacrifiées, combien de morts offertes au travail, à l’économie, à leur paix ? Quelle est cette vie qui exige de nous que nous la sacrifions pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres ? Pour bouffer, se loger, pour le confort ? Mais quel intérêt de pouvoir bouffer ou se loger si c’est pour avoir une vie de merde ? Comme le disait Jünger, tout confort se paie et la condition d’animal domestique entraîne celle de bête de boucherie.. Source
On a fait de nous des poules 

Rêvez ! Rêvez ! Bombez le torse ! Défendez l’or-félin et la veuve ! Nous sommes des putes.
Ah ! se réaliser dans le travail… Je l’avais oublié. Être quelqu’un par un moule…
En l’an 2013, la poule dépassa la condition humaine. T’as beau user ta plume synthétique sur le net, t’arriveras pas à changer le monde. Parce que le monde que tu veux changer, c’est les autres. Et les autres ne changent pas. La poule ne vole pas. C’est ce qui contribue à en faire l’animal le plus mystérieux de cette planète. L’oeuf ou la poule ?  Elle a des plumes, mais elle ne vole pas.
Elle est volée… Tout ce qu’elle produit est volé. En plus, elle est libre. Mais une poule reste une poule.

Gaëtan Pelletier -10 octobre 2013 -

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