Gilles Devers
Les pisse-vinaigres du Nouvel Obs, du Monde (Occidental) et de Médiapart,
ne lâchent pas l’affaire : Sarko s’en sort, mais ce n’est pas si net… A
ceux qui signent ce genre de papiers, je souhaite de ne jamais avoir à
faire à la justice, ni au soupçon.
La vérité est plus simple : jeune et innocent, Sarko peut faire des rêves élyséens…
Sarko oublie qu’il est avocat, et se plait à embrouiller les pistes, déclarant : « En
décidant d'un non-lieu, la justice vient de me déclarer innocent dans
le dossier Bettencourt ». Calmos, Sarko… Tu étais présumé innocent… et
tu restes innocent comme un agnelet. Le non-lieu signifie, comme son nom
l’indique, qu’il y a n’y a pas de charges suffisantes pour te renvoyer
devant le tribunal afin qu’il y soit jugé. Une ordonnance de non-lieu
n'est pas un jugement de relaxe.
Ceci
dit, tu aimes Sarko ou tu le détestes c’est pareil. La présomption
d’innocence se respecte, et cette ordonnance de non-lieu, dans ce
dossier où tout a été passé au scanner, c’est du béton.
Les lascars du Nouvel Obs lâchent : « Si le parquet de Bordeaux avait requis un non-lieu en faveur de Nicolas Sarkozy en l'absence de charges, les juges Gentil et Noël ont suivi ces réquisitions, mais faute de charges suffisantes, cette fois. La nuance est d'importance ».
Désolés,
petits roquets, mais la nuance n’a aucune portée. Il y a non-lieu, et
cette manière de maintenir le doute est insupportable. « Bon le mec est
innocent, mais quand même il était à côté de la poule aux œufs d’or,
alors c’est pas si net… ». On se croirait au bar quand s’approche le
septième Pastis.
Les
juges, dans l’ordonnance, écrivent : « Nicolas Sarkozy avait bien
connaissance de l'état de vulnérabilité particulièrement apparent de Mme
Bettencourt ». Et alors ? Ce n’est pas un jugement, mais une phrase
vachette, sans la moindre autorité de chose jugée.
Ensuite,
Sarko aurait menti sur ses visites chez les Bettencourt : « Il s'est
présenté au domicile d'André et Liliane Bettencourt deux fois » en 2007,
les 10 et 24 février, et non une fois comme il l'a prétendu ». Quel
indice accablant... Ouah la la… la République est en danger.
Selon
les juges, « Le rendez-vous du 24 février avait pour objet d'obtenir un
soutien financier de Liliane Bettencourt », mais on ne sait rien de
l’objet de la visite du 10, et quoi qu’il en soit, les juges ont lâché
l’affaire manquant de preuves. Donc c’est terminé de chez terminé.
Les juges nous ont surpris, c’est vrai, et moi le premier.
En
mars dernier, pour prononcer la mise en examen, après interrogatoire
complet et en présence de l’avocat, les juges avaient nécessairement
relevé, car c’est la loi, des « indices graves et concordants ».
Certes,
il y a une forte différence entre les indices obligeant à une mise en
examen – qui est un droit de la défense – et des charges justifiant un
renvoi devant un tribunal correctionnel. Mais cette mise en examen était
intervenue en fin de procédure, alors que les juges avaient toutes les
informations, et qu’ils n’ignoraient rien de l’impact de la mise en
examen d’un ancien président de la République.
Aussi, c’est un retournement.
C’est
un paradoxe bien connu : tant que vous été accusé, vous pouvez vous
battre pour démontrer votre innocence. Mais quand la justice lâche
l’affaire, vous perdez cette garantie.
D’après le toujours juvénile Libé, cette issue serait un grand deal entre le parquet et les juges : les juges lâchent Sarko et font juger les autres, et les avocats de Sarko lâchent les juges.
Je
suis sans doute trop innocent, mais je ne crois pas à ce genre de
maquignonnage. Les juges avaient signé les actes, et c’était fini pour
eux, alors pas de quoi se mortifier… Ou alors, il y a des infos
sérieuses, et il faut crever l’abcès car serait un immense scandale.
Une accusation
ne repose pas sur le soupçon mais sur des preuves, et des indices
concordants peuvent conduire à présumer la preuve. Libé, t'as des
preuves ?
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