vendredi 22 novembre 2013

Remise à plat » « intraitable » et incroyable : il faudra se serrer la ceinture cinq ans !

Gérard Filoche             

« Nous irons encore plus loin » « Plus de 15 milliards d’économies par an à partir de 2015 » a annonce Bernard Cazeneuve à l’AFP. 

À l’heure où le Premier ministre parle de « remise à plat » de toute la fiscalité, on se surprend à relire le discours du Ministre du budget. Car lui, il a déjà annoncé ce que signifiait cette « remise à plat »… pas pour 2015 mais pour les 5 ans à venir ! Ce sera clairement, ouvertement, un quinquennat entier « d’économies », de privations. 

« Nous devons aux Français la vérité sur les enjeux budgétaires : il faut mettre le cap sur les économies, jusqu’à la fin de la législature. Nous avons déjà décidé de 15 milliards d’économies pour 2014, ce qui est sans précédent, comme l’a reconnu d’ailleurs mardi la Commission (de Bruxelles). En 2015, il faudra porter notre ambition encore plus loin, et continuer en 2016 et en 2017 ». 

L’AFP : Ne craignez-vous pas un ras-le-bol contre la rigueur après le rejet fiscal ? Comment convaincre du bien-fondé de cette politique ?

« En expliquant que l’objectif est avant tout de conforter notre modèle social et nos services publics. Si la mauvaise dépense publique continue de chasser la bonne, nous ne parviendrons pas à atteindre le but. (…) Et si on ne poursuit pas la réduction des déficits à un rythme régulier, alors nous irons au-devant de graves difficultés. Notre politique porte ses fruits, le déficit baisse sensiblement, la reprise est là. Il faut accentuer nos efforts. »

Le ministre qualifie ce chemin « d’exigeant », « mais c’est celui qui nous sortira de la crise » « Je suis prêt à l’emprunter en prenant les risques nécessaires ». « Le ministre du Budget n’est efficace que s’il s’expose » (sic)
 
Il assure en outre qu’il sera « intraitable » sur le respect des objectifs de dépenses pour tenir l’objectif de prévision de déficit public à 4,1 % du Produit intérieur brut (PIB) cette année. Pourtant le gouvernement français et la Commission européenne divergent sur ces tours de vis et la capacité de ramener en 2015 le déficit public de la France sous 3 % du PIB. Bruxelles estime que le déficit restera largement au-dessus du seuil exigé en 2015, pour atteindre 3,7 %. Alors que la prévision officielle de Paris pour la même année est de 2,8 %.
D’autant que cette politique de réduction des déficits… augmente la dette ! En resserrant la vis, c’est toute l’économie qui recule. Et la récession diminue les rentrées fiscales : ce recul des recettes accroit la dette au fur et a mesure qu’on prétend réduire les déficits. Comme un jardinier qui arrose la rivière pendant que son jardin s’assèche.

Il est donc prévu que ça fera mal mais ça échouera ! 

La commission de Bruxelles qui a désormais le pouvoir de nous étrangler, ne dit trop rien, car ce sera toujours ça de pris pour la finance et contre les salariés, pour le capital et contre le travail. Tout ces gens savent que la « dette » ne sera JAMAIS remboursée, JAMAIS. On ne fait cette incroyable austérité que pour payer les intérêts de la dette, pas la dette ! Et l’opération consiste a transférer de l’argent des pauvres vers les riches, des salariés vers les financiers.
Le ministre du budget se refuse à augmenter les impôts sur le revenu et sur les sociétés. « Augmenter les prélèvements n’est ni souhaitable ni soutenable pour l’économie. » (Mais la TVA pour les pauvres augmentera le 1er janvier 2014)
Interrogé sur la fraude fiscale, le ministre ne prévoit de ramener que 2 milliards sur 60 à 80 milliards de fraude estimée. Le chiffre des dossiers de régularisation fiscale déposés est misérable : 4300 dossiers. Le ministre prend des précautions avec les 500 familles qui trustent 330 milliards et 59 milliards de plus en un an : « il sera toujours possible de se conformer à la loi, sans date butoir » ! Les 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux peuvent y dormir tranquilles. Les 200 milliards de dividendes peuvent continuer à couler notre « compétitivité ». Ce n’est pas là, pas sur le capital, qu’il ira chercher les ressources pour « équilibrer le budget » mais sur le dos des salariés, sur nos retraites (2,7 milliards sur nos petites retraites…)
 
Confusion des budgets en vue 

Comment compenser les renoncements sur l’écotaxe, la fiscalité de l’épargne ? (AFP). Le ministre répond : « Concernant l’épargne, les 200 millions manquants seront financés par des nouvelles économies que je détaillerai lors du passage en deuxième lecture du budget de la Sécurité sociale au Parlement. Concernant l’écotaxe, nous nous adapterons en fonction de l’évolution de la négociation. » Il prendra donc sur notre santé indifféremment des budgets, « par des nouvelles économies » les 200 millions manquants suite aux « fiasco » de la taxation des PEA, de l’EBE, de l’écotaxe… 

Gauche réveillons-nous ! 

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