Benoist Magnat
Dans les quartiers d‘affaires, on ne loge plus personne,
mais des marchandises, et des dossiers. Des hommes et des femmes affairés sont
là en prise directe avec l’argent qui apparaît ou disparaît sur des écrans.
Ils oublient presque pendant
8 à 12 heures d’affilée le monde « réel » ou plutôt un autre monde beaucoup plus
vaste qui leur fait face avec sa pénurie, sa précarisation, ses bribes de nature
délaissée ou au contraire très réglementée, son béton délabré dans les friches
industrielles ou des zones clochardisées et ses ordures. Il y a aussi plein de
gens qui traînent, qui s’agitent, qui travaillent, qui boivent et qui parlent de
tout et de rien.
Ce gouvernement affairiste, comme les autres, veut que
tout les chiffres augmentent : chiffres de croissance, de PIB, des actions ou
des obligations, chiffres d’affaires et revenus gros et gras pour eux-mêmes.
Président et ministres s’empiffrent de mots, dégueulent sur les « autres »
(actuellement les Roms), ils mentent ou jouent la comédie dans une ronde sans
fin.
Ils prient, supplient les multinationales et les banques
de garder quelques emplois en France, leur donnent du pognon sans compter
pendant qu’ils comptent pour nous au centime près et rognent sur nos services
publics, sur nos remboursements de la Sécurité Sociale,
sur nos revenus salariaux, allocations chômage et RSA et enfin sur nos retraites.
Pendant que tous ces marchands, ces affairistes, ces
financiers et ces politicards de « gauche » et de droite nous plongent la tête
sous l’eau, nous laissant juste quelques minutes pour souffler ; ils nous
obligent à prendre part à cette immense gabegie à cette mascarade et au viol de
nos êtres. Ils nous reversent en compensation des salaires misérables, des
immeubles pourris, une eau polluée et une alimentation remplie de toxiques,
tout ça pour que nous acceptions à la fin nos malheurs, notre aliénation et
notre participation au grand massacre de la nature, des animaux et de nous-mêmes
dans des guerres économiques sans fin.
Pour en finir avec leurs réformettes centristes comme
cette promesse d’un nouveau référendum d’initiative partagée qui demande 185
signatures de députés et/ou sénateurs et 4millions et demi d’électeurs, ce qui
veut dire que seul l’UMP dans l’opposition ou le PS dans l’opposition pourra le
mettre en route (Etat UMPS quoi). Il nous reste à bouffer encore plus de
conneries et de saloperies matérielles et mentales. On parle en boucle, on se
met sur la touche, on se vulgarise, on s’enlaidit et l’on
meurt.
Le Front national promet le grand nettoyage et la
plupart des impuissants le croient.
Pour beaucoup on est devenu des juges de touche (pardon
mis en touche) sur le bord d’un stade de foot et on agite les petits drapeaux
pour dire que là la législation n’est pas respectée, qu’ici les droits de
l’homme sont bafoués, qu’ici on meurt d’ennui, que là-bas le peuple meurt sous
les bombes, ou qu’il meurt de faim ou de grandes épidémies. On agite notre petit
drapeau indéfiniment alors que l’arbitre (le président) ne nous voit plus depuis
longtemps ou qu’il nous ignore. Le match continue avec ses stars et son
business. Le peuple regarde le ballon qui roule qui roule alors qu’il se fait
ailleurs continuellement rouler.
Que faire ? Ah ouais bonne question, même si les
réponses d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’hier. Creusons-nous la tête bon
sang, jusqu’à la cervelle et mettons nos neurones en liaison avec tous les
autres et cherchons...cherchons que diable et rapidement car l’enfer est ici et
maintenant.
Benoist Magnat
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire