lundi 30 décembre 2013

Qu’y a-t-il derrière la blague de François Hollande ?

Avic             

Il n’y avait pas de blague.  François Hollande parlait naturellement, sans penser ce qu’il disait, ni à la portée de ses propos. C’est le président normal qui parlait. Comme beaucoup de bobos (normaux donc) il a lui aussi des clichés plein la tête, avec des phrases toutes faites. Si l’on se remet dans le contexte, on remarque que François Hollande ne cite que Manuel Valls et ne parle pas du tout de Jean-Marc Ayrault qui était pourtant le chef de la délégation française en Algérie.

Parler d’un retour de Jean-Marc Ayrault  d’Algérie ‘’sain et sauf’’, même sous forme ‘’d’humour’’, n’aurait eu évidemment aucun sens. Alors que l’expression appliquée à Manuel Valls, devant le CRIF, prend toute sa signification dès lors qu’on se rappelle des ‘’liens éternels avec Israël … quand même…’’ du ministre de l’intérieur.  Par sa boutade, François Hollande semble dire à son auditoire : "ne vous inquiétez pas, votre chouchou est rentré sain et sauf."
S’il fallait chercher la petite bête, c’est plutôt dans le fait que François Hollande voit un rapport direct entre les liens de Valls et un éventuel danger en Algérie. Même si le président sait, j’ose le croire, que là-bas on ne ‘’bouffe pas du juif’’ à chaque repas, il n’a pas résisté à l’envie de plaire à ses interlocuteurs en leur servant les vieilles blagues de potaches qui se font dans certains milieux, dans une ambiance détendue, entre amis. Ce type de blagues provient le plus souvent d’une multitude de clichés qui gangrène une partie de la société française qui n’est pas encore entrée dans le 21ème siècle, pour reprendre Nicolas Sarkozy. On y retrouve pêle-mêle l’algérien à qui il ne faut jamais tourner le dos, le noir bonasse qui a tout dans les jambes (ou entre) et peu dans la tête, le polonais poivrot, le chinois sournois, l’italien bavard ou roublard, le musulman arabe fanatique, le juif avide, l’arabe du golf toujours prince et milliardaire, etc.
Les bobos de ces milieux veulent que l’on rigole de leurs blagues mais sont prompts à poser la question : ‘’peut-on rire de tout ?’’ quand on touche à leurs cercles. Ce sont ceux-là mêmes qui invoquent la liberté d’expression pour eux et la dénient aux autres. Eux encore qui militent haut et fort pour la tolérance mais sont d’une intolérance radicale envers tout ce qui ne correspond pas à ce qu’ils sont ou à ce qu’ils pensent. Ce sont les spécialistes du deux poids, deux mesures. Leurs blagues semblent anodines, avec des ces phrases creuses toutes faites qui n’ont pas plus de réalité dans leurs têtes que dans celles de n’importe qui d’autre, mais qui déterminent leurs comportements.
La polémique à venir, n’en doutons pas, concernera les excuses du président de la République. On peut être sûr qu’il y en a déjà qui en ont le cœur meurtri. Pour ceux-là, la France peut insulter, attaquer, mais ne s’excuse pas, surtout pas vis-à-vis  de pays considérés comme inférieurs. Et si polémique il y a, l’on verra ressortir des tiroirs les vieux débats sur la repentance, l’auto flagellation, etc... qui n’ont rien à voir ici.

Le président de la République a sorti une bourde visant un pays officiellement ami et s’en excuse, c’est la moindre des choses, non ? Pas pour les bobos, pour lesquels les anciens colonisés resteront toujours inférieurs, ce qui leur permet de se rehausser. Si François Hollande croit que pour être un ‘’président normal’’ il faut ressembler à cette catégorie de personnes, alors il est à côté de la plaque.

Avic

Réseau International

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